Le précédent transfert du mercato d’avril 2021 de Poco, le X3 Pro, nous avait plutôt déçu par son manque de maîtrise. Histoire de ne pas faire banquette à nouveau cette année, le constructeur a rééquilibré la fiche technique de son nouveau poulain en lui conférant une spécificité que recherche chaque entraîneur au budget serré, une polyvalence au quotidien.

Une qualité particulièrement appréciée dans un championnat de l’entrée de gamme où la concurrence fait déjà bien rage en ce début d’année. Après un smartphone M4 Pro, réussi mais plus abordable, la filiale qui évolue dans l’ombre de Xiaomi continue d’étoffer son effectif avec ce X4 Pro 5G, légèrement plus cher, mais également plus ambitieux.

Sommaire

Prix et disponibilité du Poco X4 Pro

Disponible en jaune, bleu et noir depuis début mars, le Poco X4 Pro est à 299 euros, dans sa version 6/128 Go et à 349 euros, avec une configuration de 8/256 Go. Avec ce positionnement tarifaire, il évolue clairement dans un ventre mou où la concurrence est féroce. Face au Xiaomi Redmi Note 11 Pro (369 euros), au Realme 9 Pro (319 euros) ou au Realme GT Master Edition (349 euros), les derbys risquent d’être bouillants.

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Design : un défenseur rugueux

Lors de la première prise en main, on comprend de suite que c’est un beau bébé. Bien qu’il soit plus svelte que son prédécesseur, le X4 Pro ressemble à une belle brique aux contours arrondis (164,2 x 76,1 x 8,1 mm) qui fait son poids, 205 g en main tout de même.

Pourtant, point de verre ici, le châssis est en plastique et le dos en polycarbonate, sa lourde batterie de 5000 mAh devant, certainement, être responsable de cette rotondité.

Le X4 Pro, un smartphone imposant

Alors évidemment, il est difficilement manipulable à une main, dans une poche il se fait bien sentir, pour autant il n’est pas totalement disgracieux. Quasiment bord à bord, sauf pour la tranche basse qui propose une légère bande noire de 3 mm, l’écran occupe environ 86 % de la surface, tandis le dos du smartphone reflète ce qu’il faut de lumière pour nous offrir quelques reflets diaprés.

Occupant presque toute la largeur du téléphone, l’îlot photo est imposant (c’est un doux euphémisme) mais pas pour autant difforme. Il s’intègre plutôt bien à l’ensemble grâce à un léger dégradé de noir.

Par contre, impossible de louper le nom de marque inscrit en gros en haut à droite du bloc. Comme pour le M4 Pro, Poco a cette fâcheuse tendance à nous prendre pour des hommes-sandwichs. Ou alors peut-être que le constructeur souhaite juste donner un coup de pouce à ceux qui auraient des problèmes de mémoire immédiate ? Histoire de bien se remémorer le smartphone que nous avons acheté… Évidemment, chacun aura sa propre appréciation sur ce signe ostentatoire, nous venons de vous donner la nôtre.

Son allure imposante lui confère tout de même un avantage, une impression de solidité. Pendant près d’un mois, nous l’avons bien malmené entre nos poches remplies de pièces de monnaie et de clefs et nos tote bag plein d’objets farfelus. Notre maladresse nous a même permis de le faire tomber trois ou quatre fois et pourtant il n’affiche aucune égratignure.

Pour être même totalement honnête, lors de ses chutes, nous étions même presque confiant en le ramassant. Le X4 Pro est un solide gaillard, rien à redire là-dessus. Par contre, pour les traces de doigts, c’est une autre histoire, c’est un petit souillon.

Écran : il a tout du milieu « Box-to-Box »

Par rapport à l’an dernier, le X4 Pro a gagné du coffre. L’anhélante dalle LCD fait place ici à un écran AMOLED Full HD+ (2 400 x 1 080 px) de 6,67 pouces. Pour la fréquence de rafraîchissement, on aura le choix entre du 60 Hz, l’option par défaut, ou du 120 Hz, à régler de préférence lors de vos sessions de jeux.

Gros point fort, l’écran brille par sa capacité à se projeter sans problème dans les deux surfaces opposées de la luminosité. Au soleil, l’expérience visuelle s’avère très correcte, de nuit, le confort de lecture est au rendez-vous.

Par contre, la colorimétrie d’usine apparaît plutôt froide rendant certaines couleurs peu naturelles, notamment le bleu et le vert. Après un petit passage dans les options pour passer du mode « Intense » au « Standard », l’impression est meilleure, mais pas totalement parfaite. Il vous faudra du coup jouer manuellement sur la température des couleurs afin d’établir un rendu plus neutre.

Avec ses deux haut-parleurs puissants, situés sur les tranches en haut et en bas, le X4 Pro nous prouve qu’il sait s’époumoner si le besoin s’en fait ressentir. La restitution sonore est de bonne facture et la puissance appréciable, bien qu’un manque de profondeur puisse se faire ressentir à un volume élevé. Un rendu globalement satisfaisant d’autant qu’on peut en profiter en filaire, le smartphone possèdant en effet une prise jack 3,5 mm.

Un dernier mot sur l’interface, le X4 Pro tourne sous Android 11 avec la surcouche MIUI 13 for POCO. L’expérience globale est assez similaire que sur un smartphone Xiaomi, en un peu plus brouillon.

Performances : la bonne pioche du meneur venant de Ligue 2

Alors que son prédécesseur tournait sous Snapdragon 860, notre athlète du jour possède sous son capot un SoC de catégorie inférieure, le Snapdragon 695. Est-ce que cette régression purement technique est problématique pour un usage quotidien ? Pas vraiment.

Couplé à 6 Go de RAM dans notre version de test, le X4 Pro offre une bonne fluidité dans toutes les tâches basiques, et ce, même avec de nombreuses applications en arrière-plan. Même pour du gaming, il ne se débine pas. Il réussit à faire tourner sans problème, ni surchauffe, de nombreux jeux, dont quelques références gourmandes comme Asphalt 9.

Pour le top 5 des jeux les plus musclés ou pour des applis plus lourdes de montage photo ou vidéo, il commence logiquement à montrer des signes de ralentissements, mais il n’est à l’origine pas taillé pour ce type d’exercice.

Cette aisance s’explique par le fait que le Snapdragon 695 a déjà traîné sa carcasse sur de nombreux terrains. Résultat, Poco connaît parfaitement ce vieux briscard et peut ainsi parfaitement l’optimiser pour en tirer le meilleur. Bien souvent, les puces plus anciennes sont certes moins performantes sur le papier, mais elles sont aussi bien mieux maîtrisées par les constructeurs.

Photo : un faux 9 qui vendange de nuit

Pour la première fois, Poco équipe un de ses smartphones d’un capteur principal de 108 Mpx, dont l’objectif ouvre à f/1,9. Pour le reste, le X4 Pro possède un ultra grand-angle de 8 Mpx (f/2,2), ainsi qu’un anecdotique module macro (f/2,4). À l’avant, on retrouve un objectif de 16 Mpx pour les selfies.

En intérieur, les clichés sont excellents et la gestion des lumières et des formes vraiment bien maîtrisées.

En extérieur de jour, le capteur principal est également à l’aise, la colorimétrie s’avère juste et les zones de jonction entre les ombres et les reflets du soleil sont bien retranscrites. On peut toutefois lui reprocher parfois un manque de détails sur les bords du cadre, ainsi qu’une tendance à virer parfois vers le sombre. Ce problème semble se régler, en partie, lorsqu’on s’applique sur la mise au point.

Sans surprise sur cette gamme de prix, l’ultra grand-angle n’est pas une pépite. Le capteur a du mal à contenir l’effet de distorsion, si bien que sur certains clichés, on pourrait se croire dans la scène du film Inception à Paris. De plus, bizarrement, les couleurs saturent légèrement plus en utilisant cet objectif.

En fin de journée, cette impression d’obscurité s’accentue logiquement avec le capteur principal et du grain commence à apparaître.

En pleine pénombre, il faudra impérativement se servir du mode « Nuit » qui tentera, comme il peut, de venir éclaircir les bords de la photo et de proposer un semblant de netteté sur les formes. Ci-dessous, on remarque bien que sans lui, certains bâtiments seraient pratiquement imperceptibles.

Enfin, le mode portrait est tout à fait convenable et réussit à bien délimiter l’arrière-plan du sujet. Le niveau de détails est satisfaisant comme on le peut voir sur les plis de la chemise et sur les pointes de cheveux.

Autonomie : un gardien paré pour les prolongations

Une séance de tir au but au bout d’une interminable et étouffante soirée ? Le X4 Pro n’en a pas peur. Avec sa batterie conséquente de 5000 mAh, c’est un rempart à l’écran noir. Avec une utilisation classique lors d’une journée de travail (à savoir environ 4h45 devant l’écran dont une série en streaming et un peu de lecture le soir) il a encore de l’énergie au moment d’éteindre les lumières.

Le lendemain, il est même resté concentré jusqu’en début de soirée. Avec une utilisation plus intensive, une bonne heure de jeu 3D en 120 Hz et de nombreuses photos, il a tenu facilement tout un dimanche, ne se laissant prendre à contre pied que le lendemain en début d’après-midi.

Pour sa récupération, le X4 Pro peut compter sur un chargeur de 67 W qui lui fera reprendre 50% de ses couleurs en un peu plus de 20 minutes. Vous pouvez compter sur lui sur ce point, il semble capable d’enchaîner les matchs rapidement.

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Notre avis après le test du Poco X4 Pro 5G

Au moment de faire sa composition, un bon entraîneur veille en premier lieu à établir un équilibre en chaque ligne. Avec son budget serré, le X4 Pro fait des choix cohérents, à défaut de pouvoir s’inscrire comme un chantre du beau jeu.

Dans les cages, son autonomie est aussi à l’aise sur sa ligne qu’aux pieds. Pour son design, certes il est loin de l’esthétisme d’un libéro argentin, mais son assise défensive reste appréciable. Au niveau de son écran et de ses performances, Poco vise juste grâce à son recrutement malin. En photo, il manque parfois de lucidité devant le but, mais ne ménage pas ses efforts.

Comme dit en préambule, le X4 Pro est un bon smartphone polyvalent. Cela ne veut pas seulement dire qu’il sait à peu tout faire moyennement. La polyvalence peut être aussi perçue comme la capacité à transformer ses points faibles en points forts.