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Une employée dénonce l’ignorance de Facebook concernant l’influence de faux comptes sur les élections

Sophie Zhang, ancienne employée de Facebook, profite de son licenciement pour mettre en lumière les agissements parfois dangereux de la plateforme sociale.

Alors que Facebook a décidé de licencier Sophie Zhang, l’une de ses data scientist, cette dernière vient de rédiger un mémo inquiétant sur les agissements du GAFA. Ce document de 6600 mots accuse Facebook d’avoir passé sous silence de nombreuses preuves qui montrent que la plateforme est utilisée pour influencer l’opinion publique et manipuler les élections dans le monde entier. BuzzFeed News qui a reçu un exemplaire de cette note intéressante relate avec précision son contenu.

Dans ce mémo, Sophie Zhang explique également qu’elle aurait été licenciée après avoir fait part de ses préoccupations à la direction. Le document révèle également qu’elle a refusé une indemnité de licenciement de 64 000 dollars parce qu’il s’agissait de la signature d’un accord de non-dissolution qui aurait limité sa capacité à parler publiquement de l’entreprise. Voici donc un extrait de ce mémo à prendre au sérieux : “Au cours des trois années que j’ai passées sur Facebook, j’ai découvert de multiples tentatives flagrantes de la part de gouvernements nationaux étrangers d’abuser de notre plateforme à grande échelle pour tromper leurs propres citoyens, et j’ai causé des nouvelles internationales à de multiples occasions. Je sais que j’ai du sang sur les mains maintenant.”

Malveillance ou manque de moyens ?

Cette note dévoile également que Facebook a tendance à se concentrer sur des questions de grande envergure en mettant de côté de nombreux cas individuels de manipulation politique très simple, mais qui fonctionne. Sophie Zhang évoque notamment des cas comme l’Ukraine ou l’Inde. “Dans l’ensemble, mon organisation – et la plupart des utilisateurs de Facebook – se sont concentrés sur des problèmes à grande échelle, une approche qui nous a fixés sur le spam. L’aspect civique a été écarté en raison de son faible volume, son impact disproportionné a été ignoré”, écrit Sophie Zhang.

La data scientist met la lumière sur un fonctionnement étrange de la société en interne. En effet, selon ce mémo, de nombreux employés de niveau intermédiaire, comme elle, sont très souvent amenés à prendre des décisions sur la modération de certains utilisateurs. Ces personnes exercent un pouvoir immense au sein de Facebook. Parfois ces utilisateurs en question peuvent être des personnes très influentes, comme des présidents et autres politiciens d’envergure. “J’ai personnellement pris des décisions qui ont affecté des présidents nationaux sans surveillance, et j’ai pris des mesures pour les faire appliquer contre tant de politiciens éminents dans le monde que j’ai perdu le compte”.

Nous retenons de ce mémo que Facebook semble tout simplement dépassé par la plateforme créée et son ampleur. L’entreprise ne semble pas agir par malveillance, c’est surtout que les employés ont une immense charge de travail et donc que personne n’a personne ne peut consacrer de temps à faire respecter les règles de l’entreprise ou à prendre des mesures appropriées contre des acteurs étrangers à l’étranger.

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Par : Facebook, Inc.
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