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Une “interconnexion électrique” arrive entre la France et l’Espagne

Un nouvel accord a été trouvé pour la construction d’une ligne électrique sous-marine sur la façade Atlantique.

  • La deuxième « interconnexion » entre la France et l’Espagne va bien voir le jour
  • L’Espagne sort gagnante des nouvelles négociations
  • Le projet reste « extrêmement rentable » selon la CRE

La France et l’Espagne ont annoncé ce jeudi la création d’une interconnexion électrique sous-marine dans le golfe de Gascogne. Ce projet, vieux de plusieurs années et retardé par des hausses de budget, finira bien par voir le jour.

Le premier rapport chiffré sur un tel programme estime le coût d’une telle infrastructure sous les 2 milliards d’euros. Avec l’inflation de ces derniers mois, la facture s’est envolée. Le nouvel accord table sur 2,85 milliards d’euros auquel il faut encore ajouter 250 millions d’euros « à risque ».

En plus de cette hausse des coûts, l’ouverture de cette interconnexion a également été retardée par les récents évènements. Si le projet devait initialement voir le jour en 2025, il sera finalement terminé en 2028.

Tout sauf une première

Lancé pour la première fois en 2017, le projet a souffert de plusieurs revers. En plus de la crise du Covid, la guerre en Ukraine et la crise énergétique qui a suivi ont retardé la mise en place de ce tronçon de 400 km au large des côtes Atlantiques.

Si « l’interconnexion » se fait attendre, le projet pourrait changer radicalement notre apport électrique d’ici quelques années. Grâce aux grandes capacités renouvelables de l’Espagne (qui bénéfice d’un très bon ensoleillement), les échanges électriques entre les deux pays pourraient être doublés d’ici quelques années.

Un premier « pont » d’interconnexion électrique existe déjà entre les deux pays sur la côte Catalane. Cette ligne haute tension de 64 kilomètres relie depuis 2015 le village français de Baixas avec Santa Llogaia en Catalogne. Elle longe la ligne de train à haute vitesse reliant Perpignan à Figueras de l’autre côté des Pyrénées.

L’Espagne : grande gagnante de ce nouvel accord ?

Dominique Jamme, directeur général de la CRE a été longuement interrogé sur les conséquences économiques de ce nouvel accord. Dans une déclaration faite à Reuters, il reconnaît que si le premier accord avait été respecté à la lettre l’Espagne aurait dû payer plus cher que la France pour la mise en place de l’interconnexion.

Maintenant que le nouvel accord a été signé par les deux parties, les premiers travaux peuvent débuter. En France c’est la petite commune de Cubnezais qui devrait être la plus impactée. Elle sera en effet le point de chute de l’interconnexion.

Un chamboulement local nécessaire ?

Ce petit village de 1700 habitants est situé à quelques kilomètres au nord de Bordeaux, non loin de l’estuaire de la Gironde. Il sera relié à la commune de Gatika non loin de Bilbao. Si quelques réticences locales commencent à naître, la CRE (commission de régulation de l’énergie) assure qu’une telle opération est très rentable.

« L’Espagne disposera de cette nouvelle connexion pour faire remonter toute sa production photovoltaïque vers la France et vers l’Europe. Et elle pourra de son côté continuer à bénéficier du nucléaire français. »

La CRE assure que si l’augmentation des coûts de construction sont à prendre en compte, l’avenir devrait donner raison à la commission vu que les bénéfices d’un tel projet sur le moyen terme sont eux aussi en forte hausse.

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