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À 18 milliards de kilomètres de la Terre, Voyager 1 et 2 transportent notre histoire

Il y a 40 ans, jour pour jour, la sonde Voyager 1 était autour de Saturne pour ce qui n’était encore que le début du mission sans fin.

Le 20 août et le 5 septembre 1977, la NASA lance ces deux sondes : Voyager 1 et 2. Leur mission doit durer 5 ans et étudier les planètes gazeuses de notre système solaire notamment Jupiter et Saturne. Trois ans après leur lancement, Voyager 1 arrive autour de Saturne, planète déjà explorée par les sondes Pionner quelques années auparavant. Autour de la planète aux anneaux, Voyager 1 découvre trois nouvelles Lunes de Saturne. C’était il y a 40 ans, quasiment jour pour jour.

Et depuis, la mission des deux sondes ne s’est jamais terminée. L’objectif primaire étant rempli, la NASA a décidé de prolonger la vie des sondes en leur donnant une trajectoire qui doit leur faire quitter le système solaire. Voyager 2 mettra plus de temps que sa sœur jumelle, la sonde doit d’abord aller explorer Uranus et Neptune, les deux dernières planètes de notre système solaire qui n’ont encore jamais été observées d’aussi près.

En 1986 Voyager 2 survole Uranus, trois ans après elle est autour de Neptune. Ces observations, les premières du genre, permettent de découvrir l’existence d’une dizaine de lunes autour de chacune des planètes et de mieux comprendre la composition de leur atmosphère. Les résultats de Voyager 2 sont aujourd’hui encore une source d’étude pour les astronomes qui s’intéressent à ces planètes.

Dans le même temps, Voyager 1, trace tout droit et continue sa route vers l’héliopause. Le point dans l’espace où le Soleil n’a plus d’emprise, où les vents solaires disparaissent. À cette distance, de 20 milliards de kilomètres environ, une information voyageant à la vitesse de la lumière met une vingtaine d’heures à nous parvenir.

Des disques d’or en mémoire de l’humanité

Mais l’objet le plus iconique des sondes Voyager 1 et 2 se sont les deux disques embarqués sur chacune des sondes Voyager au départ de leur périple sans retour en 1977. Elles sont selon la NASA des « bouteilles à la mer interstellaires » et attendent sur le côté des sondes d’être découvertes par une forme de vie extraterrestre.

Toujours selon l’agence américaine, les sondes et leur disque d’or devraient survivre à l’épreuve du temps plus longtemps encore que notre planète Terre et devraient toujours être intacts dans des milliards d’années quand notre Soleil va mourir.

Sur ce disque de 30 centimètres de diamètre, un couvercle en or vient donner des instructions. La sonde s’étant chargée d’emporter le stylet qui permettra la lecture, il reste à trouver la bonne vitesse pour lire ces disques.

Cette vitesse de rotation est donnée avec comme base de référence les rares choses communes qui peuvent faire le lien entre nous sur terre, et ces hypothétiques extraterrestres. Ainsi c’est par rapport à la transition hyperfine de l’hydrogène que se calcule la vitesse de rotation du disque. Si ce choix d’unité peut sembler aberrant, c’est pourtant une excellente idée. L’hydrogène étant l’élément le plus présent dans l’univers, une civilisation extraterrestre assez évoluée pourrait comprendre rapidement qu’il est notre référentiel.

Une « bouteille à la mer »

Une fois le disque ouvert, ses secrets commencent à se dévoiler. Dans les premières secondes « The Sounds of Earth » comme il a été nommé, propose des sons de la nature, ou encore des voix humaines, récitants, en une cinquantaine de langues, des mots de tous les jours ou des discours bien connus.

Le disque embarque également 90 minutes de musique. Balayant le répertoire classique, les ingénieurs de la NASA ont également incorporé des chants traditionnels de différentes ethnies à travers le monde. L’objectif est de faire de ce disque une représentation de ce que nous sommes, une synthèse de l’espèce humaine.

Ensuite vient la partie la plus complexe du disque. En effet à l’intérieur de celui-ci sont cryptées des images. Des décors de plus en plus complexes qui représentent la Terre, les autres planètes du système solaire, mais aussi des paysages, des moments de vie, qui peuvent nous sembler extrêmement banales, mais qui en disent tellement sur notre condition et notre quotidien.

Afin d’aider au calibrage d’un possible appareil de lecture, la toute première image du disque est un cercle noir sur fond blanc. Ainsi si le cercle présente la moindre anomalie, le calibrage n’est pas le bon. Une fois le cercle parfait atteint, il est possible de lire et admirer les 115 images présentes sur le disque.

Des chances de réussite extrêmement minces

Si les chances de voir ce disque arriver un jour entre de nouvelles mains sont quasi nulles, c’est rempli d’espoir, que les scientifiques de la NASA l’avaient accroché début août 1977 sur le côté des deux sondes Voyager. Dans l’espoir qu’un jour, dans des milliards d’années peut-être, ils réussissent à faire passer un message.

Il est très probable que ces disques ne soient jamais lus. L’hypothèse la plus réaliste veut qu’ils terminent leur vie à errer sans fin dans le cosmos. Mais ces disques sont avant tout la signature de l’espèce humaine tout entière. Et s’ils ne remplissent jamais leur dernière mission dans l’espace, ils auront réussi sur Terre.

Voilà plus de 40 ans que les sondes Voyager 1 et 2 sont partis. Depuis 2 ans, Voyager 2 a rejoint sa sœur jumelle dans les confins de l’espace. De là où elles sont, le soleil n’est qu’une tache pâle, ses vents n’ont plus aucun impact sur elles, et les sondes voguent dans l’inconnu.

Récemment la liaison a repris entre Voyager 2 et la Terre, chacune des instructions données ici met 40 heures à faire l’aller-retour, le temps que le signal voyageant à 300 000 km/se fasse les 18 milliards de kilomètres aller et retour qui nous séparent de cette bouteille jetée dans l’océan de l’univers.

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3 commentaires
3 commentaires
  1. Ce disque est bien du bidon !!
    La notion de vie ailleurs que sur Terre ne peut en aucun cas avoir une quelconque relation avec celles que nous connaissons sur notre planète alors que déjà toutes ces formes ayant les mêmes souches et environnement d’évolution sont pourtant si différentes.

    1. Il y a une chose que l’on sait du futur, c’est que l’on sait pas…
      Notre vie en 2020 était imprévisible il y’a pas 30 ans.
      Alors bien sûr, on ne sait pas qui lira le disque, s’il est lu, ni ce qui en suivra.
      Mais c’est une tentative humaine de contact avec les autres, un geste qui même 43 ans nous honore.
      On insulte pas l’avenir, surtout avec des allégations…

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