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Christine and the Queens : son “plagiat” mérite-t-il une telle polémique ?

Christine and the Queens a utilisé une simple boucle incluse dans un logiciel musical pour “composer” l’un de ses derniers tubes. Scandale ou pratique courante ? Le débat s’enflamme sur les réseaux sociaux.

La dernière “révélation” sur les techniques de composition de la musique pop date déjà un peu, et nous nous en étions joyeusement fait l’écho ici, car outre le fait qu’il déclenchait les passions, j’avais trouvé le sujet absolument passionnant, en tant que musicien et (un peu) compositeur – ou assembleur de sons – du dimanche.

Cette semaine, c’est Christine and the Queens qui est dans la tourmente. Pourquoi ? Pour une drôle d’histoire de loops, ou de boucles musicales si vous préférez. En fait, ce n’est pas très compliqué, mais pour bien comprendre, il faut savoir que la plupart des musiciens travaillent aujourd’hui sur des logiciels de composition qui permettent d’assembler et de synchroniser des séquences musicales. Que ce soient de véritables studios multi-pistes numériques ou de “simples” séquenceurs MIDI, leur puissance et leur flexibilité permet de produire les musiques les plus sophistiquées. Si vous avez un iPhone, un iPad ou un Mac, vous pouvez en avoir un aperçu avec GarageBand, inclus dans l’OS, dont la dernière mise à jour est réellement époustouflante dans ses fonctionnalités.

L’utilisation des boucles musicales en question

Si ces logiciels permettent bien sûr d’enregistrer ses propres créations, ils sont souvent fournis avec des boucles, ces petits extraits musicaux à base de différents instruments tournant sur différents tempos, libres de droits. L’artiste va disposer alors de centaines de choix de guitare, batterie, claviers et même voix, en fait tous les instruments, qu’il pourra assembler et mixer sur différentes pistes pour produire une chanson. Ces loops sont souvent utilisées en complément des propres pistes créées ex nihilo par les musiciens. Elles peuvent aussi servir à produire une maquette avant de lancer la vraie composition. Un peu comme une esquisse permet de préfigurer l’œuvre finale. Et accessoirement ces boucles font aussi le bonheur des apprentis-musiciens et novices complets, qui peuvent se rêver le temps d’une ou deux mesures en stars du Top 50. Ok, certains verront cela comme une calamité, du genre qui a donné naissance à des trucs comme, hum, David Guetta ? Ce n’est pas moi qui l’ai dit.

Bref, que du bonheur (au bout des doigts)

Là où ça se corse un peu, c’est quand des artistes professionnels et réputés, vendant des disques et des écoutes sur les plateformes musicales par cargos entiers, utilisent les mêmes échantillons, sans même les retravailler, bruts sortis d’usine tels qu’ils sont fournis par leur logiciel préféré. C’est exactement ce qui s’est passé avec Christine and the Queens et son titre Damn, dis-moi, qui totalise au moment où j’écris ceci plus de deux millions d’écoutes sur Spotify. Une chanson “composée” directement à partir de samples fournis dans le logiciel Logic Pro, disponible sur MacOS. C’est un membre de Facebook, Christophe Pusset, qui semble avoir décelé ce qu’il considère comme une supercherie (même si d’autres attribuent cette découverte à un certain Matthieu Khalaf).

Une supercherie, vraiment ? C’est là toute la question. Et tout le débat. Si les commentaires dans ce sens vont bon train sous son post, vu plus de 360.000 fois, partagé près de 4000 fois et commenté plus de 850 fois, nombreux sont ceux qui prennent la défense de la reine Christine en arguant du fait que les samples utilisés sont libres de droit d’une part, et que d’autre part tous les artistes feraient la même chose.

Bien bien bien.

Qu’en est-il exactement ? Autant je suis généralement sans pitié pour les escrocs et autres charlatans qui sont légion dans l’industrie musicale, autant sur ce coup j’aurais tendance à être indulgent pour Christine (et pas seulement parce-qu’elle a vécu une partie de sa vie à Lyon). Il y a plusieurs raisons à cela. Tout d’abord, pour des raisons technologiques : comme c’est le cas dans une foule de métiers, le numérique a totalement révolutionné la façon de faire de la musique, que ce soit dans la composition ou la production, et bien sûr la distribution. Je considère (mais c’est mon avis personnel et je ne prétends pas avoir raison) que l’assemblage d’échantillons relève également d’une démarche de création. Ce sont simplement les outils, et les échantillons, justement, qui ont changé. Auparavant, chaque instrument, chaque musicien, était un “échantillon”. Aujourd’hui c’est heureusement encore vrai, mais nous disposons en plus d’échantillons fournis par la machine. Pourquoi ne pas les utiliser ? Après tout, les plus grands chefs cuisiniers utilisent aussi des produits de base pour les assembler et réaliser des plats uniques. Des produits de base qu’ils ne font pas forcément pousser eux-même. Je compte sur vous pour me dire si mon analogie avec la cuisine est bonne ou si elle est à chier.

La “musique d’assemblage” : création ou plagiat ?

Si Christine a utilisé des boucles brutes sans les retravailler, elle a quand même produit une œuvre complète et surtout, unique. Il y a donc bien une démarche artistique, d’une part dans le choix des samples (pourquoi ceux-là et pas d’autres ?) et d’autre part dans la façon de les traiter pour en faire une chanson de 3:21 cohérente, de poser un texte, une mélodie, une ligne de chant, un solo de synthé, et des chœurs dessus (écoutez-la en entier).

Alors certes, le scandale, s’il existe, réside probablement dans le fait que la boucle en question sert de fondation à la chanson entière, puisqu’elle est répétée justement en boucle pendant toute sa durée, sans variantes d’accords. Et qu’on a en effet l’impression de l’avoir déjà entendue ailleurs, et souvent. Mais bon, comptez le nombre d’accords de “Careless Whisper”  de George Michael (indice : plus de 3 et moins de 5) , l’un des plus gros tubes de tous les temps, et écoutez comme ils tournent en boucle pendant l’intégralité de la chanson, solo de saxo et refrain inclus… Je pense qu’il faut une certaine dose de talent, justement, pour être capable de produire une chanson sur une base aussi simple, voire simpliste, sans que cela ne fasse saigner les oreilles à blanc. S’il était aussi facile de produire des tubes avec les outils numériques qui sont à la disposition de tout le monde, alors pourquoi tout le monde ne fait pas les mêmes tubes ? D’ailleurs, dans cet interminable fil de discussion, une certaine Lisa Costa le dit bien mieux que moi, avec ce petit côté délicatement lol qui n’est pas pour nous déplaire :

Et puis bon, une grosse partie de la musique actuelle – à part peut-être dans le rock, et encore – est fondée à un moment ou un autre sur des samples d’autres œuvres. D’ailleurs, Héloïse (c’est son vrai prénom) elle-même ne s’est jamais cachée d’utiliser l’informatique pour bidouiller de la musique. Voir ce qu’elle en disait dans un long portrait de Vanity Fair daté de janvier 2017 :

“J’ai demandé autour de moi : quel est le moyen le plus simple d’écrire de la musique ? On m’a dit : le logiciel GarageBand sur Mac. Je suis allée m’acheter un ordinateur.”

Puis, un peu plus loin :

“Christine s’enferme à clé dans son studio de Lyon avec son nouvel ordinateur. (…) Elle découvre avec fièvre l’écriture de chansons. L’accès à tous les instruments grâce à GarageBand lui donne un sentiment de liberté infinie.”

Après, il y a cette question de la distinction que certains font entre loop et sample, ou boucle et échantillon. J’avoue que j’ai un peu de mal à faire la différence, car justement les loops que l’on trouve dans Logic Pro, Garage Band et autres sont pour la plupart à la base des samples, non ?

Comme le dit très justement un (long) commentaire, Dans le format musique commerciale, on retrouve des similarités harmoniques, mélodiques et sonores. Justement parce que ce genre d’assemblage vend. Il n’y a pas un restaurant, une télé, une boulangerie, une compagnie de pétrole qui ne le sait pas. On vend large quand on parle large. Large ne veut pas dire con. Mais limité. Donc des loops, vous n’avez pas fini d’en entendre. Car il en pleut partout dans les sites de compositeurs. “

Alors dites, est-ce que c’est grave, docteur ? Je ne le pense pas. Dans cette histoire, on pourrait peut-être dans le pire des cas reprocher à Christine and the Queens et son équipe de production de ne pas s’être trop foulée en reprenant un sample tel quel, mais certainement pas l’accuser de charlatanisme ou d’avoir pillé une œuvre pour faire son beurre. Comme le dit très sobrement un autre commentaire :

Fin de l’histoire ? Pas tant que la musique restera de toute façon un truc qui vient tout droit de l’âme humaine. Samples ou pas.

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28 commentaires
28 commentaires
      1. Je ne voit pas où est le problème..
        Je ne travaille pas a partir de boucles et j’aime pas trop sa musique,mais si ça marche pour elle,tant mieux.
        Et puis c’est pas comme si elle avait piqué un sample non déclaré…
        La production audio est un travail bien plus complexe qu’il n’y paraît.

    1. J’utilise moi aussi Garageband avec de nombreuses boucles libres de droits, j’ai même pratiqué cette fameuse boucle (néon light….)dans un de mes titres. Je suis aussi plasticien et il y belle lurette que je colle et découpe des bouts de gauche et de droite pour m’approprier une oeuvre perso, Duchamp avec la Joconde (L H O O Q en 1919 ) nous a bien appris que pour réaliser une oeuvre il suffit de regarder autour de soit à condition que celle ci finisse dans ton esprit de créateur et si t’as rien à dire que ce soit avec ou sans boucle rien n’apparaitra comme une étincelle de neuf ou de différent, alors si le silence est meilleur que le bruit il faut faire le choix de se taire……

    2. Cette fille bobo chanteuse est une voleuse et une escroc de première…Que du bonheur il parait! ben non quand tu voles tu voles….C’est une chanteuse de piètre qualité entre nous mais de plus malhonnête..Que du bonheur ils disent les abrutis sur son compte! C’est une Honte cette fille..c’est dégueulasse de piètrerie!

      1. Que de hargne Ramon ! Fais-en autant et tu pourras critiquer. Tu aimes (ou tu n’aimes pas). Il n’y a pas vol, les samples sont “libres de droits”. Exactement comme les mots que tu utilises pour descendre gratuitement et l’artiste et ses fans. Finalement, tu lui reproches ce qui te dérange dans ta vie : ta piètrerie, ton incompétence, et sûrement ton isolement (pas surprenant au vu de ton commentaire). Mais elle n’est pas toi…

  1. Laisser la faire son p’tit bonhomme de chemin.
    La pop française a besoin d’artistes comme elle, comme Eddy de Preto ou Stromae.
    Cordialement.

  2. Mon commentaire c de vous dire que Chris et une artiste géniale et qu il n y en a pas beaucoup qui danse et chante en même temps elle a une superbe voix et pardon en direct s il vous plait ,,il y en a beaucoup qui ferais lieu de faire autre chose que chanter Chris c une vrai artiste il faut qu elle continuer longtemps je l’adore…….

    1. J’utilise moi aussi Garageband avec de nombreuses boucles libres de droits, j’ai même pratiqué cette fameuse boucle (néon light….)dans un de mes titres. Je suis aussi plasticien et il y belle lurette que je colle et découpe des bouts de gauche et de droite pour m’approprier une oeuvre perso, Duchamp avec la Joconde (L H O O Q en 1919 ) nous a bien appris que pour réaliser une oeuvre il suffit de regarder autour de soit à condition que celle ci finisse dans ton esprit de créateur et si t’as rien à dire que ce soit avec ou sans boucle rien n’apparaitra comme une étincelle de neuf ou de différent, alors si le silence est meilleur que le bruit il faut faire le choix de se taire……

  3. Bonsoir. Auriez-vous écris la même chose si cet artiste avait été un certain Jul, Maître Gims (bien que je n’écoutes pas ce genre de musique) ou même allons jusqu’à Foo Fighters ?.. Elle a bien de la chance cette Christine. Je ne prends parti de personne mais je suis simplement triste de voir comment la musique est fabriquée en usine.. Les artisans de la musique croyez en vous il reste sûrement de l’espoir..

  4. “Chris”, c’est ainsi qu’il faut la nommer, “construit (“son”) personnage (interview in “Le Parisien”)” et, après UN seul album, COPIE !!!!! Et on devrait lui offrir des excuses… Mais PARDON, justement, de quel droit, au nom d’autres Artistes qu’elle pie sans vergogne. La ville de Lyon est bien suffisante pour son “talent”, à la limite la ville de St-Etienne aussi. l’Art de respecte et se mérite. CQFD, Bon vent, Chris, la reine de rien du tout, enfin, c’est juste mon opinion, PM

  5. Le problème avec elle, c’est que ce n’est que de l’emballage : de l’image, du marketing, de l’attitude, de la justification, mais côté musique… zéro pointé (allez, on lui reconnait juste de savoir bouger bizarrement). D’ailleurs pour l’instant, ça patine grave dans les ventes.

  6. Compositeur aussi, je ne vais pas trop polémiquer, mais il se trouve que la Musique c’est surtout un ressenti personnel. Ensuite il existe “des musiques” et ici on parle d’un type particulier d’expression qui se fabrique d’une telle manière, décrite plus haut dans l’article.
    Il y a bien d’autres musiques et manières de les jouer, composer et écouter…
    LA MUSIQUE, c’est cette recherche inépuisable vers les rencontres musicales et la connaissance qui en résulte.
    C’est à ce moment là que l’on peut reconnaître une démarche véritablement artistique dans une œuvre, fut-elle commerciale, de trois ou quatre notes, d’un cri, d’un pipo ou d’un sifflet de train !

  7. Très bon article, je me suis toujours posé la question moi-même, en ayant rejoué un sample à la guitare d’un vieux logiciel de musique électro aux loops libres de droit. Fichons-lui la paix, elle a eu l’honnêteté de ne pas travestir le sample, je ne vois pas pourquoi pour elle ce serait un scandale et pour Fatboyslim ou Moby normal.

  8. Votre analogie avec la cuisine ne tient pas la route : personne en effet ne demande au cuisinier d’être en même temps agriculteur ; de même que personne ne demande au guitariste d’être également luthier et bûcheron.

    Une analogie avec la cuisine devrait donner ceci : cet emploi de samples tous faits, c’est comme un cuisinier qui n’utiliserait que des plats surgelés, auxquels il ajouterait juste une petite sauce de sa composition. Le résultat ne serait pas forcément dégueulasse, mais il manquerait de mérite par rapport à un cuisinier qui aurait tout cuisiné à partir d’ingrédient frais.

  9. Vu que ce n’est pas la reprise d’une autre œuvre ce n’est pas à proprement dire du plagiat, surtout que c’est du libre…

    Après, il y a ceux qui copient directement ou plus subtilement une œuvre et qui en créent une autre à qui on dira bravo je pense à god save the queen des sex pistols en copie “pure” ou à Lemon incest ou prélude de Bach en subtils… Ou même la reprise de Bony and Clyde par MC Solar (ou quand le sampler Guinsbourg se fait sampler)

    Et ceux qui n’y mettent pas grand chose… Je classe la chanson de Christine dans cette catégorie, je n’accroche pas du tout (en dehors même de la polémique – Victor – que je découvre sur presse citron d’ailleurs) alors que j’aime bien ce qu’elle fait généralement

    Thomas place mieux l’analogie musique-cuisine que tu ne l’as fait

    Quand au reste, je me souviens d’une émission de Jean-François zygel où il prenait un accord standard du rock et ou il nous expliquait que cet accord – aussi basique qu’un sample – en changeant juste sa vitesse ou sa position d’une octave devenait 10, 20, 30 titres célèbres, des beatles à Marley, des Stones à Sting, de Hallyday à Muse…

  10. Je crois que vous attaquez un “homme de paille” dans votre article… Le problème relevé n’est pas tant l’usage de samples: on est en 2018, tout le monde comprend comment ça marche, s’en sert, et admet leur utilisation. Le hip-hop est né il y a plus de 40 ans, la citation a toujours fait parti de la création musicale (cf. le jazz et la musique classique): on n’est pas teubés, merci…

    Le problème soulevé ici, c’est l’utilisation de boucles de base, même pas réassemblées ou traitées (toutes les boucles sont issues de la même sous-collection). Comparer aux 4 accords des chansons pop c’est de la mauvaise foi: ici, ni travail mélodique, ni travail rythmique, ni ré-assemblage, rien en fait (allez, des paroles, mais p*t*in que c’est pompeux). Ici, c’est tout juste appuyer sur le bouton “démo” d’un vieux synthé Yamaha, du marketing à balle, et paf: empocher les sous.

    Ce serait vaguement tolérable si on était face à un.e ado sur youtube (qui se ferait massacrer dans ses commentaires, et ça vous arracherait peut-être un petit rire coupable), ou si l’aspect ultra-commercial était réellement assumé (cf. Puff Daddy et ses daubes des années 90, probablement les pages les plus sombres de l’histoire du sampling), ou même encore si la démarche était elle aussi vraiment assumée (allez, j’admets ne pas avoir lu les liner notes, de l’album, donc peut être est-ce juste ça?). Mais ici, tout est si prétentieux, et pire encore: déjà-vu…

    On est plus face à un urinoir de Duchamp involontaire: on vous vend de la merde (pire encore: la même merde) déguisée en œuvre intello, et vous adhérez, aimez peut-être sincèrement, et justifiez autant que possible après vous être fait avoir pour paraître savants, et ne pas avoir l’air de finalement aimer seulement l’étiquette (ou pire: de kiffer la musique d’ascenseur)… Et pourquoi pas? Ça arrive à tous, on passe tous par là. Mais pitié, pas de condescendance envers ceux qui trouvent ça naze.

    Et oui, depuis les Madonna et co, on devrait être habitués à “l’industrie musicale”, mais n’est ce pas sain de parfois s’indigner quand les ficelles sont trop grosses? Pour tisser sur l’analogie culinaire de Thomas: on sait tous que le surgelé c’est pas bon, mais sérieux, du cheval?

    PS: désolé, sûrement un énième commentaire qui va dans ce sens, peut-être pas nécessaire d’ailleurs, mais tant de mépris de classe implicite dans votre article (comme le dis “François”, ce serait Jul ou un quelconque ado, vous vous foutriez de sa gueule), que bon, mince…

    1. Mépris de classe ? Mais qu’est-ce que ça vient foutre là ? Je n’ai pas compris (si toutefois c’est à moi que ça s’adresse).
      (petite précision : je ne suis pas du tout fan de Christine and the Queens, vraiment pas ma came, et je n’ai personne à défendre)

  11. Le problème n’est pas tellement l’utilisation de samples ou de boucle toutes faites. Effectivement, ce phénomène est massif et, pour ma part, je considère que peu importe le moyen du moment que l’oeuvre est réussie.
    La, comme l’a souligné quelqu’un, on peut se poser la question de la réussite de “l’oeuvre”, mais bon, à chacun de juger (ou de s’en foutre, comme c’est mon cas).

    J’ai bien mis “oeuvre” entre guillemets. Je trouve parfaitement pertinente la comparaison avec la boulangerie ou la compagnie pétrolière. Là, tout est dit : on ne parle pas ici d’art, mais de commerce.

    Dans ce sens, on ne peut que saluer la démarche très efficace sur l’angle capitaliste : faire avec le moins d’efforts et au coût le plus bas possible un produit qui rapportera le plus possible.

    Faut juste pas confondre ça avec de l’art. Malheureusement, la musique, tout comme le cinéma et la littérature, se partagent entre les domaines du commerce et de l’art, rendant parfois l’identification d’autant plus délicate qu’il arrive que de l’art authentique se vende très bien.

  12. Le plus important est que ça sonne bien non ? C’est le cas.
    Je mets quiconque au défi de sortir un tube avec des loops natifs d’un logiciel, il y a quand même un choix artistique à faire, quelle loop de guitare avec quelle loop de basse et de batterie.

    C’est comme en cuisine on a beau avoir les mêmes ingrédients que des grands chefs, on pourra pas rivaliser donc clairement fausse polémiques des détracteurs de Christine & the Queens, on se croirait en guéguerre politique.

    Je ne suis pas fan de la musique de cette artiste mais je peux néanmoins vous dire que ce son sonne très très bien et match bien avec son flow et lyrics, on continue le faux débat ?

    1. Moi je veux bien essayer de rivaliser en faisant une chanson à base de loops, mais admettons que, grâce au même logiciel, j’en sois arrivé, par pur hasard (ou par talent …) au même résultat final qu’elle : est-ce que cela aurait eu le même succès ?
      Réponse : non.
      Parce que moi je n’ai pas France Inter ou les Inrocks qui me déroulent le tapis rouge de manière inconditionnelle, quelque soit ce que je produit.
      Comme il a déjà été dis plus haut, tout ça c’est avant tout une question de moyens marketing, d’image bien construite en amont dans les médias pour que la marchandise se vende.

  13. Trop de jaloux, C’est rien ça pas un plagiat en tout cas.
    Si les gens pouvaient s’indigner pour autre chose.
    Le talent a toujours gêné.

    1. On peut s’indigner pour plusieurs choses à la fois, rassurez-vous 🙂
      D’ailleurs, vous confondez deux choses : le talent et le respect de la propriété intellectuelle. SI on fait des reprises de morceaux libres de droit, ce n’est pas du plagiat ; cela ne signifie pas qu’on a du talent pour autant.
      (Et ne me dites pas que le succès médiatique et commercial est une preuve du talent, car on pourrait vous sortir des exemples à la pelle de daubes ultimes qui se sont bien vendues)

  14. Un plagiat, c’est de repomper une oeuvre à l’identique. Alors, je me pose plusieurs questions toutes simples : Cette musique a été composée intégralement à base de loops libres de droits.

    Question 1 : Si quelqu’un reprend cette musique en totalité, peut-il, LUI, être qualifié de plagiaire puisque ces boucles sont également à sa disposition ?

    Question 2 : Quid des droits SACEM pour le “compositeur”, puisqu’enfin, il n’a rien “composé”, mais seulement “assemblé” ?

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