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Comment le covid a accentué le dogmatisme et l’entre-soi sur Internet

La crise sanitaire a changé la manière dont nous interagissons en ligne.

C’est un concept déjà bien connu sur Internet. L’écrivain Eli Pariser a théorisé ce qu’il qualifie de « bulles de filtres ». En clair, il s’agit d’un phénomène propre à l’être humain, mais décuplé par les algorithmes des réseaux sociaux, qui fait que nous avons tendance à nous tourner vers des personnes ou des contenus qui collent à notre vision du monde.

Cela peut entraîner des conséquences fâcheuses, notamment sur le plan politique et démocratique où toute personne qui ne pense pas comme nous devient un adversaire voire un ennemi. Les discussions et les compromis sont de plus en plus difficiles et les débats deviennent très vite enflammés.

Se dirige-t-on vers une « tribalisation » du web ?

Récemment, Najmeh Khalili-Mahani, chercheuse à l’Université Concordia à Montréal, a publié un article très intéressant sur le média en ligne The Conversation. Il nous a paru important de vous présenter ses idées car elles prolongent cette analyse en tenant compte des deux dernières années écoulées.

Selon la scientifique, la crise sanitaire a en effet provoqué des changements dans la façon dont nous interagissons sur Internet. Alors qu’elle menait un travail sur les effets des réseaux sociaux sur le stress, l’auteure a ainsi pu noter un vrai changement et ce qu’elle appelle une « tribalisation ».

Concrètement, les internautes ont tendance à éviter les contenus sensationnels et politiques que l’on retrouve souvent sur Facebook ou Twitter. Il en va ainsi de la contestation (ou de l’approbation) de la vaccination ou du port du masque. Fuyant ces polémiques, ils se réfugient vers des modes d’échanges tels que les groupes WhatsApp, Telegram, ou les plateformes de vidéoconférence comme Zoom où ils peuvent retrouver leur famille et/ou des personnes de leur communauté. Autrement dit, des internautes qui pensent comme eux et qui donnent un sentiment de cocon protecteur face à un monde perçu comme en crise.

Najmeh Khalili-Mahani analyse justement le lancement de Truth Social par l’ancien président américain Donald Trump comme s’inscrivant dans ce même phénomène. Estimant ses opinions censurées par les géants du web, le milliardaire a créé son propre réseau social où ses opinions conservatrices (et complotistes) ne seront pas censurées.

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1 commentaire
1 commentaire
  1. C’est juste, surtout sur Twitter. C’est moins flagrant sur Facebook.
    Un détail, mais qui à mon sens est important. On doit dire, officiellement, la Covid et non le Covid. Ce n’est pas un point de détail, car dire le Covid signifie la plupart du temps que l’on ne sait pas distinguer la maladie : la Covid, du coronavirus : le SARS ou SRAS-COV2. Après deux ans de pandémie et tout ce que l’on a pu voir quotidiennement dans tous les médias, c’est grave.

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