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Data mobile : l’affichage de l’empreinte carbone va vous faire culpabiliser

Le nouveau dispositif mis en place depuis le 1er janvier ne fait pas l’unanimité.

C’est une des nouveautés de ce début d’année, les factures Internet fixe et mobile des abonnés français comprennent une nouvelle information : leur empreinte carbone. Les opérateur sont soumis à cette obligation par la loi. L’idée est ainsi de sensibiliser le grand public à l’impact de notre consommation de données mobiles sur l’environnement, rapporte France Info.

Du simple message envoyé sur un service de messagerie mobile en passant par l’utilisation des réseaux sociaux ou des plateformes de streaming, nous consommons de plus en plus de data mobile. L’Arcep estime ainsi que 2 % des émissions de gaz à effet de serre sont générées par le numérique. Un total qui devrait largement s’accroître au cours des prochaines années et atteindre 7 %, si aucune mesure n’est prise pour en atténuer l’impact.

Une méthode de calcul critiquée

Dès lors, les opérateurs étaient déjà tenus d’indiquer la quantité de données dépensées en gigaoctets. Désormais, l’équivalent en gaz à effet de serre est mentionné en grammes, kilogrammes, voire en tonnes pour les plus gros consommateurs de données.

Cité par nos confrères, Raphael Guastavi, responsable du numérique et de l’environnement à l’Agence de la transition écologique (ADEME), explique : « À chaque fois qu’on va chercher de la donnée, et notamment du streaming vidéo, qui représente la plus grosse part du flux de données transitant sur les réseaux, on fait appel à des ressources matérielles et énergétiques, et donc cela génère des émissions de gaz à effet de serre. ».

L’ambition est donc de pousser les abonnés à adopter de bonnes pratiques comme activer le Wifi lorsqu’on est chez soi ou ne pas regarder systématiquement les vidéos en haute définition. Encore faut-il que les clients soient bien informés sur le sujet, ce qui n’est pas garanti.

On peut d’ailleurs noter que la mesure ne fait pas l’unanimité chez les professionnels. Ainsi, la méthode de calcul est critiquée par Gilles Babinet, vice-président du Conseil national du numérique : « Le numérique a des externalités positives en grand nombre ». Ce dernier cite l’exemple de l’app française Blablacar « qui réduit notre empreinte carbone par des économies énormes d’énergie dont on ne parle jamais. »

De même, Pierre Beyssac, directeur d’Internet Europe, enfonce le clou : « Deux multiplications simplistes non étayées (formule démontée x fois), une sur base de consommation (accès mobile), l’autre sur base forfaitaire (accès fixe). L’évaluation est littéralement sortie du chapeau. »

Ce dispositif n’est pas sans faire penser à l’indice de réparabilité censé guider les consommateurs vers des produits plus durables. Un an après son lancement, le constat est amer et les associations de consommateurs pointent les failles de cette initiative.

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