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Ex-banquière, elle monte sa néobanque et devient milliardaire

Nu Bank est entrée en Bourse et pèse maintenant 40 milliards de dollars.

Cristina Junqueira, 39 ans, est devenue milliardaire ce mois-ci alors que sa néobanque Nubank, cotée à New York, a atteint une capitalisation de plus de 42 milliards de dollars. Après une carrière en tant que banquière, elle se lançait en 2013 à l’assaut de l’entrepreneuriat avec David Velez, un dirigeant de capital risque né en Colombie.

Tous les deux ont, en huit ans seulement, réussi à propulser leur établissement bancaire au premier rang mondial, surpassant toute fintech américaine ou européenne. En dix-sept mois, jusqu’à fin octobre, elle arrivait à acquérir 20 millions de clients supplémentaires, pour un total de plus de 48 millions de comptes. Ce n’est pas pour rien que Warren Buffet en avait fait l’un de ses derniers investissements de grande ampleur.

Pour ses débuts en Bourse, Nubank peut se féliciter. Loin des 30 milliards de dollars de capitalisation estimés au départ, la néobanque a réussi à dépasser les 40 milliards de dollars et les maintenir depuis 3 semaines. L’action de Nu Holdings n’a corrigé que de 11 % (à 9,12 $) depuis le début de ses échanges, toujours en hausse comparé au prix fixé lors de la cotation, à 8,75 $.

Être une maman et travailler à temps plein

Pour rejoindre le projet de David Velez en 2013, Cristina Junqueira avait commencé par démissionner de son ancienne entreprise dans le secteur bancaire brésilien, à Itau Unibanco Holding, où elle avait déjà monté bien des échelons. Dans différents entretiens, elle reconnaissait avoir eu l’occasion d’en apprendre beaucoup sur le secteur et détenir des compétences utiles pour monter une néobanque, mais qu’elle avait souffert de vendre des produits qu’elle-même ne voulait pas.

“Je connaissais l’industrie et j’ai vu l’opportunité parfaite de leur prouver le contraire, de construire quelque chose que les gens voulaient réellement”, déclarait Cristina Junqueira en 2013. Avec sa participation dans Nubank, sa fortune s’élèverait à plus d’un milliard de dollars et son objectif serait atteint : en plus d’être force d’innovation, Nubank a permis au Brésil de bancariser un grand nombre d’habitants qui n’avaient pas de compte jusqu’alors. Nubank s’est depuis installé au Mexique et en Colombie et le constat est le même.

Surtout, Cristina Junqueira sera un exemple et un espoir pour de nombreuses femmes, alors que l’Amérique latine ne présentait aucune femme milliardaire entrepreneuse. Un problème à l’échelle mondiale, alors que l’organisation du travail et la répartition des postes clés dans les nouvelles startups répètent avec tristesse les mêmes inégalités que les générations précédentes. David Velez reste le PDG et le détenteur de la plus grande part dans Nubank (20% contre 2,6% pour Cristina Junqueira), ce qui nuance tout de même le discours.

À titre indicatif, sur l’indice S&P 500 aux États-Unis, seuls 6% des entreprises cotées en Bourse ont nommé une femme au poste de dirigeante. En Amérique latine, la moyenne tombe à seulement 1%.

“Être maman et travailler à temps plein est une compétence réelle qui devrait être valorisée beaucoup plus qu’elle ne l’est”, avait mis l’accent la cofondatrice de Nubank au mois de mars dernier. “Dans mon cas, il s’agit de faire des choix très difficiles et d’avoir mes priorités claires”, finissait-elle par dire.

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