Passer au contenu

La plus grosse affaire boursière de 2021 révèle ses secrets

L’affaire GameStop est passée au peigne fin par les gendarmes financiers américains.

Intention politique ou économique, volume record de transactions, conséquences pour les fonds spéculatifs… aux États-Unis, le gendarme financier est revenu sur la passionnante affaire GameStop pour en tirer son bilan et ses conclusions.

Complexe, cet épisode qui a vu le titre de GameStop s’envoler en bourse en janvier 2021 a fait l’objet d’un rapport de 44 pages publié ce lundi par la SEC (Securities and Exchanges Commission). Longtemps repris par divers politiciens et économistes, le dossier date maintenant de 10 mois, de quoi laisser davantage de recul pour appréhender l’affaire de façon plus juste et objective.

Qui a fait décoller GameStop ?

Bien qu’il ait fait le tour du monde, le sujet de la frénésie des investisseurs particuliers à Wall Street a souvent été traité avec de mauvaises conclusions, le rapprochant d’événement de contestation comme Occupy Wall Street. Il n’en était rien.

La motivation de millions d’individus, organisés en particulier sur le forum Reddit « WallStreetBets », s’est matérialisé par une volonté de profiter des capitaux longtemps réservés aux géants de la bourse.

Affaire GameStop WallStreetBets
© Presse-citron

GameStop était un dossier particulier, destiné à se faire anéantir par son marché (la vente de jeux vidéo physique n’est plus rien face au e-commerce), mais aussi par ses parieurs à la baisse en bourse. Melvin Capital et d’autres fonds spéculatifs entraînaient le cours de GameStop à baisser alors que leurs positions devenaient dominantes sur le titre.

L’une des premières conclusions du rapport de la SEC concernait l’origine de l’explosion du cours de GameStop. Beaucoup parlaient de « short squeeze », entraîné par l’achat en masse des institutionnels pour couvrir leurs positions vente, mais le gendarme financier s’accordait à dire que les millions d’investisseurs particuliers à avoir acheté des actions sont les responsables de la hausse du cours.

Le 22 janvier fut le jour le plus impressionnant. À New York, GameStop enregistrait 197,2 millions d’actions échangées, pour un volume de 10 milliards de dollars. Pendant près de deux semaines, du 13 au 29 janvier, jamais GameStop n’était descendue sous la barre des 100 millions d’actions échangées par jour. Un décalage de 1400% par rapport aux volumes en 2020. Plus fou encore, le 28 janvier, ce fut l’équivalent d’une journée d’échange sur le CAC40 que le volume de transactions en Dollar a atteint.

Les conclusions de l’enquête

En parallèle, l’enquête s’est penchée sur d’autres points et sur d’autres angles du dossier GameStop. On apprend ainsi que les hedge funds n’auront finalement pas été si handicapés de cet épisode. Bien que certains fonds comme Melvin Capital aient perdu des milliards de dollars.

Autre sujet chaud de l’affaire, le droit des plateformes d’achat d’actions à refuser du jour au lendemain les échanges de ses clients sur un titre comme GameStop. On se souvient que la décision de Robinhood aux États-Unis avait entrainé de nombreuses critiques.

La SEC a finalement donné raison à la plateforme en indiquant que « dans leurs conventions de compte client, certains courtiers-négociants se réservent le droit de refuser les ordres des clients ou d’annuler des transactions sans préavis. De telles mesures peuvent être prises, par exemple, pour des raisons juridiques, de conformité ou de gestion des risques », peut-on lire dans le rapport.

La commission se réserve toutefois de nouvelles enquêtes pour continuer à creuser le mystère du choix de ces plateformes, qui auraient pu choisir de retirer GameStop et l’ensemble des autres « meme stocks » non pas pour protéger le portefeuille de ses clients d’une extrême volatilité, mais pour éviter aux hedge funds de perdre davantage sur leurs positions de vente.

📍 Pour ne manquer aucune actualité de Presse-citron, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.

Cliquer pour commenter
Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *