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La sonde Hayabusa 2 a ramené des échantillons d’astéroïde sur Terre

La sonde Hayabusa 2 est de retour sur Terre. Avec elle, des échantillons de l’astéroïde Ryugu.

La mission aura duré 6 ans. Partie le 3 décembre 2014 de son pas de tir de Tanegashima au Japon, la petite sonde (600 kilogrammes) Hayabusa 2 vient de rentre hier sur Terre, rapportant avec elle, des échantillons d’une valeur scientifique inestimable. Dix ans après sa grande sœur Hayabusa 1, la sonde japonaise réussit l’exploit d’elle aussi rapporter sur Terre des morceaux d’astéroïdes.

La mission se sera concentrée autour de l’astéroïde Ryugu, durant l’été 2018, la sonde nipponne a étudié le morceau de roche, alors très mal connu des scientifiques. Elle nous en a donné d’innombrables photos, livrant ainsi sa forme si spéciale de « toupie » aux yeux du monde.

À l’automne, la sonde est venue déposer deux petits rovers, dont un a été développé par l’agence spatiale française (CNES) sur la surface de l’astéroïde. C’est la première fois dans l’histoire qu’une telle mission est entreprise par l’Homme. Mais dans le même temps, la JAXA, l’agence spatiale japonaise, est arrêtée dans son élan.

Alors que la collecte sur la surface de l’astéroïde est prévue pour le mois d’octobre, cette dernière est repoussée de plusieurs mois. La surface de Ryugu est beaucoup plus accidentée, que ce à quoi les scientifiques japonais s’attendaient. À l’origine, il espérait trouver une zone d’atterrissage de 100 mètres de diamètre qui soit assez plane pour que la sonde s’y pose sans risque. Mais la surface de Ryugu n’étant pas lisse, la zone d’atterrissage ne peut pas dépasser les 20 mètres de diamètre, il faut donc faire plusieurs simulations pour savoir si le système de navigation réussira à faire se poser la sonde sur cette zone 5 fois plus petite que prévue.

Prélèvements d’échantillons et retour sur Terre

Finalement, la sonde réussit avec succès sa mission. Elle se pose sur l’astéroïde le 21 février 2019, avant de faire un second prélèvement, avec une méthode beaucoup plus impressionnante. La sonde japonaise va en effet lâcher un « impacteur » à la surface de Ryugu. Ce dernier contient une charge explosive, qui va, lors de son impact avec l’astéroïde le 5 avril 2019, créer un cratère de 20 mètres de diamètre. L’idée derrière cette manœuvre est de soulever la première couche de roche sur le sol de l’astéroïde et ainsi de venir prélever un sol plus ancien de l’astéroïde qui n’a pas été perturbé par le vide spatial.

Un nouveau prélèvement qui se fera sans problèmes, et le 13 novembre 2019, la sonde s’éloigne de Ryugu, et revient vers la Terre. Située alors à 36 millions de kilomètres, le voyage devrait durer un an. C’est hier, le 6 décembre 2020 que la capsule contenant les échantillons de Ryugu est revenue sur Terre. Elle est venue se poser dans le désert australien sans encombre et les échantillons ont immédiatement été envoyés vers Tokyo.

Mais en ce début décembre, ce n’est pas toute la sonde qui est revenue sur Terre. Au contraire, seule la capsule est rentrée dans notre atmosphère, le reste de la sonde doit encore aller observer l’astéroïde 1998 KY26. La mission étant une réussite, l’agence japonaise a étendu la durée de vie de Hayabusa 2, elle devrait arriver à proximité du petit astéroïde (30 mètres de diamètre) au début de l’année 2031, après 10 ans de voyage dans le vide spatial.

Un exploit scientifique

Si la mission Hayabusa 2 n’est pas la première à venir collecter des échantillons sur un astéroïde, cette mission est toujours périlleuse et les missions de ce type ne sont pas toutes couronnées de succès. Récemment, la mission de la NASA, OSIRIS-Rex, qui réalisait une mission très similaire autour de l’astéroïde Bénou a rencontré de nombreux problèmes dans sa collecte d’échantillons.

De son côté, le retour sur Terre des échantillons de Hayabusa 2 devrait permettre, après analyse, de mieux comprendre le commencement de notre système solaire. En effet, les astéroïdes sont essentiellement étudiés dans ce sens. Ils sont de très bons indicateurs de la vie d’un système, ils portent dans leur sol, les marques des différentes époques de ce dernier. L’étude d’un astéroïde comme Ryugu permet ainsi de mieux comprendre comment notre système solaire est né.

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