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L’acquisition est-elle une bonne stratégie ?

L’acquisition est-elle la preuve d’un échec ? Est-elle la voie vers le succès ?

 

 

Wunderlist, Sunrise, Acompli, Capptain, Nokia, Yammer, Skype.

Sparrow, Waze, Picasa, Android, YouTube, Songza, Nest.

Instagram, Parse, WhatsApp, Oculus VR, FriendFeed.

Aviate, Tumblr, Xobni, Qwiki, Summly, Kelkoo, Flickr.

Toutes ces sociétés ont un point en commun. Elles ont fait les grands titres des médias pour avoir été l’objet d’une acquisition (1ère ligne Microsoft, 2ème ligne Google, 3ème ligne Facebook, 4ème ligne Yahoo).

A quatre, ces sociétés comptabilisent plus de 530 acquisitions… dont 25 simplement pour les 7 premiers mois de 2015.

Pour un entrepreneur, l’acquisition de sa start-up par un grand acteur est l’un des Graals. Pourtant, le marché boursier réagit négativement à plus de 50% des acquisitions (source : INSEAD), questionnant la nature des synergies possibles ainsi que la capacité à les implémenter.

Ainsi, lors du rachat de Tumblr par Yahoo!, de nombreux observateurs ne pouvaient s’empêcher de tourner leurs regards vers Flickr, la grande acquisition que la firme avait réalisée avant de voir le service péricliter. Tumblr allait-il suivre la même voie ? S’il est encore trop tôt pour répondre à cette question, Tumblr semble avoir perdu instantanément l’aura “cool” qui entourait le service.

L’acquisition est-elle preuve d’un échec ?

Si un entrepreneur annonce le rachat de sa société par un autre acteur, son mur Facebook se retrouve couvert de félicitations… alors qu’en même temps la bourse réagit mal à cette nouvelle (dans la moitié des cas). Mais pourquoi ce constat mi-figue, mi-raisin ?

Pour un entrepreneur, l’acquisition n’est généralement pas un objectif en soi. L’équipe souhaite aller le plus haut possible par elle-même. L’exemple le plus parlant est sans doute le refus de Mark Zuckerberg de voir Facebook racheté par Yahoo pour 1 milliard de dollars en 2006. Il était convaincu de pouvoir atteindre de plus grands horizons sans cela.

Pour le grand public, une acquisition est rarement la meilleure nouvelle puisque cela signifie souvent la disparition d’un service qu’ils appréciaient. On pensera ici au logiciel Sparrow qui n’a plus connu de mises à jour notables depuis son rachat par Google.

Pour l’entreprise, cela constituera un challenge pour transformer cette acquisition en une réussite.

Mais il ne faut pas oublier que l’acquisition est aussi souvent le seul moyen pour une start-up de pouvoir continuer à exister (même si cela est parfois d’une manière détournée). L’une des dernières acquisitions de Microsoft, Wunderlist, est l’exemple parfait de la start-up au service largement apprécié mais qui n’a jamais réussi à imposer un modèle économique viable. Après avoir brûlé le cash de ses levées de fonds successives, une autre année sans revenu aurait pu être la dernière. L’équipe berlinoise peut ainsi continuer sa mission au sein de Microsoft.

Pour d’autres, un rachat signifie atteindre une audience qu’ils n’auraient jamais pu atteindre par eux-mêmes. Parse n’aurait ainsi probablement jamais connu une telle croissance si Facebook ne l’avait pas autant poussé après son acquisition. Un rachat signifie ainsi faire la même chose, mais pour des millions d’utilisateurs.

Acquérir sa voie jusqu’au succès

Les acquisitions se multiplient ainsi chez les différents acteurs avec des stratégies qui semblent bien différentes. Un Microsoft vient de s’acheter une nouvelle jeunesse avec le trio Wunderlist/Sunrise/Acompli. En effet, MS a acheté 3 applications très appréciées possédant une présence sur iOS/Android/Windows Phone/PC/MacOSX. Il s’agit de plus de 3 applications majeures dans la productivité de ses utilisateurs puisqu’elles concernent les mails, l’agenda, et les tâches. Soudainement, un nombre important d’utilisateurs est passé d’un discours : “je n’utilise aucun produit Microsoft” à “j’utilise des produits Microsoft pour gérer l’ensemble de ma productivité”.

Une version actuelle du cheval de Troie qui propulse Microsoft dans une nouvelle dynamique.

Pour Facebook, la stratégie semble davantage celle du “ne pas mettre tous ses oeufs dans le même panier”. Je connais ainsi des gens qui déclarent “ne pas aimer Facebook”, mais qui utilisent par ailleurs Instagram et WhatsApp au quotidien. Facebook réussit ainsi à être utilisé, même par les personnes qui sont détracteurs du service à la base.

Google enfin, n’existerait probablement pas tel qu’il est sans ses acquisitions. La société a en effet acheté son système d’exploitation mobile (Android) ainsi que l’un de ses vaisseaux amiraux : YouTube.

“Acquérir pour bondir”

Le domaine des fusions et des acquisitions est ainsi un sujet passionnant qui sera le sujet d’une étude intitulée “Acquérir pour bondir” réalisée par Bpifrance. Cette étude va s’intéresser aussi bien au processus concret de l’acquisition, tout comme aux nombreuses questions sous-jacentes, que ce soit le facteur humain de celle-ci ou définir quel est le bon moment pour se mettre à la recherche d’une acquisition. 

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