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Le FBI étend sa capacité à surveiller les réseaux sociaux et les données de localisation

Le FBI a renforcé ses relations avec deux entreprises qui disposent d’un nombre gigantesque de données de localisation et d’informations trouvées sur les réseaux sociaux.

Depuis un mois, de nombreuses manifestations ont lieu aux États-Unis, mais également dans plusieurs villes du monde. Celles-ci ont débuté suite à la mort de l’Afro-Américain George Floyd, étouffé sous la pression du genou d’un officier américain. Ces manifestations ont éclaté afin de mettre en lumière le racisme et les violences policières dont les minorités sont principalement victimes.

Dataminr et Venntel, deux entreprises peu connues du public, mais…

Dans ce contexte, le FBI a signé un nouvel accord visant à étendre sa relation avec Dataminr. Celui-ci a été validé le 26 juin, soit le lendemain du décès de Floyd et lors du début des réactions sur les réseaux sociaux.

Si Dataminr n’est pas très connu du grand public, il faut indiquer que cette société d’intelligence artificielle se concentre sur la détection des « premiers signaux d’événements à fort impact et de risques émergents » en temps réel dans plus de 70 pays. Dès lors, il n’est pas difficile de comprendre que sa centaine de clients compte principalement les agences gouvernementales —comme le FBI, et les autorités. Fondée il y a un peu plus de dix ans, cette entreprise compte environ 600 employés.

Le contrat qui lie le FBI à Dataminr est estimé à plus d’un million de dollars. Si le détail de la relation entre les deux parties n’est pas public, un porte-parole de la société avait détaillé dans une déclaration : « Dataminr fournit au FBI First Alert, un produit qui délivre des alertes sur les événements d’urgence, tels que les catastrophes naturelles, les incendies, les explosions et les fusillades ».

Selon cette déclaration, l’outil a été conçu pour « restreindre technologiquement toutes les formes de surveillance et être conforme aux politiques de protection des utilisateurs et d’utilisation des données des plateformes de médias sociaux ».

Outre Dataminr, le FBI a également modifié un accord existant entre l’agence et Venntel. Si la première se concentre principalement sur l’analyse de données publiques issues des réseaux sociaux, cette deuxième entreprise a vocation à racheter un nombre massif de données de localisation mobile. Ces dernières proviennent de jeux ou d’applications mobiles (météo, etc) puis sont ensuite fournies à l’agence fédérale.

Le Department of Homeland Security a précédemment utilisé les données de localisation fournies par Venntel pour arrêter des personnes traversant illégalement la frontière entre le Mexique et les USA.

Les détails de cette nouvelle modification dans le contrat initial ne sont pas connus, mais on peut supposer qu’il s’agit également de renforcer la relation entre les deux entités.

Venntel suscite un fort intérêt des législateurs américains —au point que des membres du Congrès ont ouvert une enquête pour en savoir plus. Certains ont envoyé une lettre à la société afin qu’elle donne plus d’informations comme la liste complète de ses clients et ses sources.

Dans le document, il est indiqué : « Nous demandons des informations sur la fourniture par votre entreprise de données de localisation des consommateurs aux agences gouvernementales fédérales à des fins répressives sans mandat et à toute autre fin, y compris en relation avec la réponse à la crise du coronavirus. La grande majorité des Américains possèdent des téléphones portables dotés d’applications capables de collecter des informations de localisation précises 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. Cette localisation soulève de graves problèmes de confidentialité et de sécurité ».

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