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Le patron de Google réagit aux sanctions de la Commission Européenne

La réaction de Sundar Pichai aux sanctions de la Commission Européenne contre Android.

4,34 milliards d’euros, c’est l’amende record que la Commission Européenne inflige à Google pour abus de position dominante. Dans une déclaration, Margrethe Vestager, Commissaire européenne à la Concurrence, accuse Google d’utiliser le système d’exploitation Android pour renforcer la domination du moteur de recherche Google Search.

Plus précisément, la Commission reproche à Google d’avoir :

  • exigé des fabricants qu’ils préinstallent l’application Google Search et son navigateur (Chrome) comme condition à l’octroi de la licence pour sa boutique d’applications en ligne (Play Store)
  • payé certains grands fabricants et certains grands opérateurs de réseaux mobiles pour qu’ils préinstallent en exclusivité l’application Google Search sur leurs appareils
  • empêché les fabricants souhaitant préinstaller les applications Google de vendre ne serait-ce qu’un seul appareil mobile intelligent fonctionnant sur d’autres versions d’Android non approuvées par Google (les «forks Android»)

Outre l’amende, Google devra aussi cesser les pratiques à l’origine de ces sanctions, sous peine d’une astreinte pouvant atteindre 5% du chiffre d’affaire journalier d’Alphabet.

Mais Google n’est pas d’accord, Sundar Pichai réagit

La réaction de Google, qui fera appel à cette décision, ne s’est pas faite attendre. Dans un communiqué publié après l’annonce des sanctions, le patron de Google, Sundar Pichai, accuse la Commission Européenne d’ignorer le fait que les smartphones sous Android doivent rivaliser avec les téléphones sous iOS.

D’après lui, la décision a également oublié « le choix qu’offre Android à des milliers de fabricants de téléphones et d’opérateurs de réseaux mobiles qui construisent et vendent des appareils Android ». Il rappelle aussi que grâce à Android, des « millions de développeurs » ont pu créer des entreprises et des « milliards de consommateurs » ont pu s’offrir des smartphones de pointe.

Sundar Pichai explique aussi que s’il y a effectivement des règles concernant l’utilisation d’Android par les constructeurs, celles-ci permettent d’assurer une compatibilité technique entre les différents appareils. Cependant, Amazon, par exemple, ne suit pas ces règles en ce qui concerne ses tablettes Fire.

Pour les applications Google préinstallées, le patron de la firme de Mountain View a rappelé qu’il est très facile de supprimer celles-ci et de les remplacer par des applis alternatives.

« En fait, un utilisateur de téléphone Android typique va installer environ 50 applications eux-mêmes. L’année dernière, plus de 94 milliards d’applications ont été téléchargées dans le monde entier à partir de notre boutique d’applications Play; Des navigateurs comme Opera Mini et Firefox ont été téléchargés plus de 100 millions de fois, UC Browser plus de 500 millions de fois », défend-t-il. « Cela contraste fortement avec la façon dont les choses se passaient dans les années 1990 et au début des années 2000 – l’ère de l’accès commuté. À l’époque, modifier les applications préinstallées sur votre ordinateur ou en ajouter de nouvelles était techniquement difficile et prenait beaucoup de temps. La décision sur Android de la Commission ignore cette nouvelle étendue de choix et des preuves claires sur la façon dont les gens utilisent leurs téléphones aujourd’hui ».

Et si Android devenait payant en Europe ?

Mais le plus important est qu’en interdisant certaines pratiques de Google, la Commission Européenne risque de rompre l’équilibre de l’écosystème Android. En effet, comme l’explique Sundar Pichai, Google ne gagne de l’argent que si ses applications sont utilisées. Android est gratuit pour les constructeurs, mais pour préinstaller la boutique Play Store, ceux-ci doivent aussi préinstaller d’autres applis de Google. Cela ne les empêche cependant pas de préinstaller d’autres applis concurrentes.

« Un écosystème Android sain et prospère est dans l’intérêt de tous, et nous avons montré que nous sommes prêts à apporter des changements. Mais nous sommes préoccupés par le fait que la décision d’aujourd’hui va bouleverser l’équilibre prudent que nous avons trouvé avec Android, et qu’il envoie un signal troublant en faveur des systèmes propriétaires (ndlr, comme iOS) par rapport aux plates-formes ouvertes », écrit Sundar Pichai.

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