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L’homme derrière les révélations sur Uber révèle son identité

“Nous avons vendu un mensonge aux gens”, dit l’homme qui a dévoilé les secrets sur Uber.

Il n’a pas laissé traîner les choses. Mark MacGann, l’ancien lobbyiste en chef au coeur des révélations sur Uber, était en fait son lanceur d’alerte. Derrière les plus de 124 000 documents internes fournis au journal The Guardian, l’un des principaux concernés a souhaité tout avouer pour se faire pardonner. Six ans après l’arrêt de ses fonctions chez la société américaine, l’homme a pris la parole en justifiant son geste par la frustration d’avoir “vendu un mensonge aux gens”.

“Comment pouvez-vous avoir la conscience tranquille si vous ne vous levez pas et ne reconnaissez pas votre contribution à la façon dont les gens sont traités aujourd’hui ?”, s’exclamait Mark MacGann dans une vidéo publiée par le Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ), la BBC et le Washington Post. Son but : protéger son image, dans une affaire qui aurait pu être révélée autrement, et d’une façon dont il n’aurait pas eu la même posture médiatique pour pouvoir s’excuser.

Le responsable du lobbying chez Uber était au coeur des échanges avec les politiques dont Emmanuel Macron, au coeur de la politique de “kill switch” pour éviter les perquisitions de police et au coeur de la poussée en force du modèle précaire des chauffeurs. En Bourse, la société américaine a cherché à soigner son image. La stratégie a bien changé de cette période où la solution choisie face aux batailles réglementaire était le passage en force. Et de ce fait, l’affaire aurait pu sauter aux yeux de Mark MacGann.

D’ailleurs, suite à la publication des “Uber Files” dans les médias, la vice-présidente du marketing et des affaires publiques chez Uber, Jill Hazelbaker, se protégeait en déclarant : “Nous n’avons pas et ne ferons pas d’excuses pour un comportement passé qui n’est clairement pas conforme à nos valeurs actuelles. Au lieu de cela, nous demandons au public de nous juger sur ce que nous avons fait au cours des cinq dernières années et sur ce que nous ferons dans les années à venir”.

“Nous sommes illégaux”, reconnaît le lanceur d’alerte

Uber, que Mark MacGann a quitté en 2016, n’hésitait pas à mettre en danger les chauffeurs “pour ses propres intérêts financiers”, reconnaissait le lanceur d’alerte. Dans les plus de 18 Go de mail analysés par les journalistes de l’ICIJ, derrière les “Uber Files”, cette phrase du responsable de la communication : “Parfois, nous avons des problèmes parce que nous sommes tout simplement p*** d’illégaux”. Mark MacGann décrivait la stratégie de passage en force par le fait de “ne pas demander la permission […] bousculer, enrôler les chauffeurs et faire du marketing”. Il ajoutait : “rapidement, les gens se réveilleront et verront à quel point Uber est formidable”.

Une fois encore, Uber a souhaité réagir à la révélation de l’identité du lanceur d’alerte et son actuel porte-parole Noah Edwardsen déclarait : “Nous comprenons que Mark regrette personnellement ses années de loyauté inébranlable envers notre ancien leadership, mais il n’est pas en mesure de parler de manière crédible d’Uber aujourd’hui”.

Une chose n’empêche pas l’autre aux yeux de Mark MacGann, que la presse n’a pas manqué de préciser. Entre 2016 et aujourd’hui, le responsable n’a pas manqué de patienter jusqu’à l’encaissement d’un chèque de 585 000 euros, réclamé en justice dans un procès face à Uber. À l’arrêt de ses fonctions, il s’était mis face à la société pour lui réclamer un différend de salaire qu’il n’avait pas reçu. Une autre façon de régler ses comptes.

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