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L’Union européenne veut produire deux fois plus de semi-conducteurs d’ici à 2030

Alors que les semi-conducteurs sont introuvables, l’UE veut mettre fin à sa dépendance et représenter 20% de la production mondiale en 2030.

Face à la pénurie qui touche aujourd’hui de nombreuses industries, la production des semi-conducteurs en Europe est devenue un sujet de discussion prioritaire à Bruxelles, dans les hautes strates de l’Union européenne. Alors que la crise touche particulièrement les usines automobiles européennes, l’Europe se découvre dépendante de la Chine sur ce dossier des semi-conducteurs pourtant essentiels dans l’industrie moderne. Afin de mettre fin à cette dépendance au plus vite, l’UE aurait le projet de doubler sa production de semi-conducteurs d’ici à 2030. Un objectif ambitieux, mais qui pourrait ne pas suffire pour résoudre le problème si une crise similaire à la pénurie actuelle se produisait.

L’agence de presse Reuters explique ainsi que l’Europe chercherait à unir les forces des différentes entreprises de semi-conducteurs déjà présents sur le vieux continent. L’UE prévoit ainsi de proposer un IPCEI, un plan d’investissement qui permet aux états membres d’investir de l’argent public plus facilement dans cette industrie en plein essor. Si l’Europe veut (re) devenir un acteur industriel puissant dans le monde des semi-conducteurs, en atteignant 20 % de la production mondiale d’ici 2030, elle devra sûrement construire une nouvelle fonderie sur le continent.

Séduire un géant du secteur ou en créer un ?

Thierry Breton, le commissaire français en charge du marché intérieur européen devrait en effet entrer en discussion avec plusieurs entreprises de premiers plans dans la fabrication de semi-conducteurs (Intel, TSMC) afin de les convaincre de venir s’installer sur le vieux continent. Mais toujours selon les informations de Reuters, l’offre européenne aurait trouvé peu d’écho, aussi bien chez l’oncle Sam que dans les bureaux de l’entreprise taïwanaise.

Face à l’absence d’offre intéressante d’investissement de la part d’un acteur majeur de cette industrie, plusieurs fonctionnaires de la Commission européenne auraient ainsi évoqué l’idée de « créer » une géante des semi-conducteurs européens en développant fortement les entreprises déjà présentes sur le territoire.

Aujourd’hui la plus grande fonderie d’Europe appartient à l’entreprise américaine GlobalFoundries qui produit des puces de 28 nm, utilisée dans de nombreuses industries grand public. Face à eux, les asiatiques TSMC et Samsung produisent déjà des puces de 5 nm et préparent le changement vers des technologies 4 nm, voire 2 nm à plus ou moins long terme.

Une pénurie qui risque de durer

Au-delà de l’absence d’usine européenne, le vieux contient a également un grand retard à rattraper sur ces concurrents en termes de recherche et développement. Les investissements devront donc être ont ne peu plus conséquents pour avoir une chance d’aboutir à la création d’une entreprise crédible dans le domaine des semi-conducteurs.

À ce sujet, Thierry Breton devrait présenter une mise à jour de la stratégie industrielle européenne à la fin de cette semaine. L’occasion de faire le point sur les options choisies par l’Europe en ce qui concerne les semi-conducteurs.

Aujourd’hui les semi-conducteurs sont des pièces essentielles à l’industrie que l’on retrouve aussi bien dans les voitures, téléphones, machine à laver, mais aussi consoles de jeux. Jean-Noël Vieille, chef économiste chez HPC estime qu’il n’y aura aucune amélioration du marché avant 2022. Pour Mathilde Aubry, économiste et enseignante-chercheuse à l’EM Normandie expliquent qu’il est « très rare de trouver des entreprises capables de produire et concevoir les puces ». 

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