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Pourquoi on ne dénonce pas les contenus haineux en ligne ?

Internet est devenu une vitrine aux contenus haineux, malheureusement très peu d’internautes dénoncent les faits, ce qui laisse de beaux jours au sexisme, au racisme ou encore à l’homophobie. Une étude met en évidence que seuls 20% des contenus haineux sont réellement reportés…

Sexisme et racisme ont la cote sur internet

Rapporter, ce n’est pas bien. La sentence a des airs de ritournelle dans les cours d’école, mais à l’âge adulte, quand on parle de messages haineux, quelle est la logique derrière notre comportement ? C’est le sujet sur lequel vient de se pencher une étude Opinion way menée sur Internet auprès d’un peu plus de 1.000 personnes.

Premier enseignement, il y a beaucoup de contenus haineux. 53% des internautes ont déjà été la cible ou le témoin de contenus haineux. En haut du classement ? Les propos sexistes et racistes qui constituent 44% des cas. Ensuite ? Ce sont les discriminations physiques, l’islamophobie, l’homophobie, la xénophobie ou l’antisémitisme. Tout le petit l’attirail des haineux sur les réseaux sociaux…

Les plus jeunes sont aussi les plus concernés, selon l’étude, mais cela signifie peut-être surtout qu’ils sont les plus sensibilisés au problème.

Seulement 20% des contenus haineux sont reportés

Que font les internautes face à un contenu haineux ? En fait rien du tout ou presque. C’est le cas de la très large majorité des Français dans le cadre de cette étude.

  • 32% ferment la page web tout de suite
  • 26% ne font rien et continuent comme si de rien n’était.
  • 20% bloquent l’auteur des faits
  • 14% en parlent autour d’eux.
  • 9% répondent au message

Mais le réflexe de signaler le contenu problématique à la plateforme n’est intégré que par 20% des personnes concernées. Selon Laetitia Avia, députée de Paris, ce serait la faute au découragement des internautes.

Parfois, il est vrai qu’on préfère témoigner de ce qu’on a vécu dans un statut Facebook ou un tweet, plutôt que de se déplacer dans un commissariat, parce que c’est une démarche qui n’est pas évidente.

Le manque de réaction des plateformes face aux signalements est aussi pointé du doigt comme un problème récurrent. Parmi les mesures à l’étude ? Une instance de régulation ou une démarche simplifiée pour un signalement.

Source

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Par : Opera
5 commentaires
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  1. Et un simple système permettant de signaler le message avec preuve à l’appui (screen écran par ex) en passant par un formulaire en ligne ?

  2. Sauf pornographie infantile, je fais partie des 9% qui répondent de manière à retourner l’insulte ou le ridicule à l’auteur de l’infraction afin de le dissuader d’avoir ce comportement. Je ne signale que si j’ai affaire à un indécrottable. Bloquer n’est pas pédagogique.

  3. Si on décide sérieusement d’éliminer les propos haineux des réseaux sociaux, la définition du “propos haineux” va très vite englober beaucoup de choses. C’est une très mauvaise idée d’encourager la censure, et encore pire de donner à tout le monde le moyen de faire censurer autrui. Ca a un sens d’éliminer les propos qui peuvent vraiment avoir des conséquences néfastes dans le monde physique, comme les appels au meurtre, mais pour le reste, ça n’en a pas beaucoup.

    Parfois on se fait insulter, parfois on voit quelqu’un tenir des propos inconvenants, pas la peine d’appeler la police pour ça. Il faut bien comprendre que dénoncer quelqu’un peut parfois aboutir à de vrais ennuis pour la personne concernée, donc est-ce qu’il faut vraiment “signaler” la moindre entorse aux bonnes manières quand on n’est pas réellement personnellement affecté, ou quand on n’est pas harcelé de façon régulière ? Et est-ce que quelqu’un mérite réellement des ennuis avec la justice pour avoir écrit des idioties sur Twitter?
    Je pense que non. Sur les réseaux sociaux, si on n’est pas là pour échanger des insultes, on a beaucoup plus intérêt à les ignorer et à passer à des choses plus intéressantes.
    La dénonciation est parfois nécessaire mais il faut la réserver aux situations sérieuses, aux véritables crimes ou aux comportement qui mettent des personnes en danger, pas aux éructations débiles sur les réseaux sociaux.

  4. @Jean : C’est d’autant plus vrai que la censure revient à mettre un voile devant certaines réalités dont il n’y a pas toujours et forcément intérêt à occulter l’existence.
    Si on censurait le racisme, par exemple, on l’oublierait avec les raisons de son combat.

    Il y a aussi le second degré à prendre en compte : on ne saurait être dans la tête de celle/celui qui écrit un contenu haineux. Est-ce humoristique en jouant un personnage caricatural ou malveillant en croyant sincèrement à ce qu’on écrit ? Ce n’est pas évident de le savoir. Le bénéfice du doute est-il possible ? Si oui jusqu’à où.

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