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Punisher saison 2 : plus de muscle, moins de cervelle.

Le Punisher revient avec la violence qui le caractérise et le charisme de Jon Bernthal, mais le scénario est-il à la hauteur ?

Cette saison 2 mérite-t-elle 12 ou 13 heures de votres vie ? Bienvenue pour cette critique de The Punisher saison 2, avec un avis sans spoiler pour commencer puis un retour sur des points plus précis en seconde partie de cet article.

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Une saison 2 en deçà de la première

J’avais énormément apprécié la première saison du Punisher dans l’ensemble et ce principalement pour trois raisons, la première, c’est la performance totalement dingue de Jon Bernthal dans le rôle-titre, la deuxième c’est le duo qui fonctionnait très bien avec Micro et la troisième raison c’était les scènes de violence vraiment convaincantes et complètement dans la ligne de mire de ce qu’on peut attendre quand on connaît le Punisher.

Dans l’ensemble, j’ai préféré la première saison à la deuxième, mais après le mal que j’avais lu sur cette suite, j’ai été plutôt agréablement surpris, c’est loin d’être la catastrophe annoncée par certains.

The Punisher saison 2 avis critique analyse avec et sans spoilers

Punisher saison 2 revient avec un scénario moins intelligent, des enjeux moins personnels pour Frank Castle, mais aussi plus d’action en mode bien énervé.

Malheureusement, le sempiternel problème des série Marvel Netflix est toujours là avec ces 13 épisodes au lieu de 8 ou 10. Le constat, c’est évidemment certaines intrigues trop étirées et un rythme inégal.

Jon Bernthal, le meilleur Punisher

Ce qui ne change pas non plus, mais cette fois pour le mieux, c’est que Jon Bernthal est un acteur génial qui apporte avec lui de l’intensité dans n’importe quelle scène.

C’est le meilleur Punisher jamais montré à l’écran, il est crédible à 100%, dans la brutalité évidemment, mais aussi sa difficulté à exprimer ses sentiments ou encore ce regard hanté qu’il pose sur le monde.

The Punisher saison 2 avis critique analyse avec et sans spoilers

Face à lui, cette saison 2 propose deux principaux adversaires qui sont soit déjà vu, soit mal ou insuffisamment exploités. Ce problème se retrouve aussi avec l’agent spécial de la sécurité intérieure, Dinah Madani.

Le rôle est toujours servi par une actrice intéressante, mais la direction dramatique qu’on lui donne ne m’a pratiquement jamais convaincu. Vraiment un personnage dur à porter et à faire aimer au spectateur.

Des scènes de combat extrêmement efficaces

Là où personne ou presque ne sera déçu, c’est bien au niveau des scènes de combat, que ce soit les fusillades, ou gunfights pour faire genre ou évidemment les corps à corps particulièrement brutaux et sanglants.

Ces scènes sont une grande réussite, surtout pour leur capacité à donner un effet assez réaliste tout en soulignant le côté presque surhumain et machine de guerre de Frank Castle dont la principale qualité reste sa capacité à encaisser et à se relever.

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Evidemment, il y a des tas d’exagérations, notamment sur la capacité de récupération de Frank, mais on reste toujours à la limite de l’humain et du super-héros.

Nouvelles thématiques

La première saison avait pour thèmes la surveillance, les opérations secrètes et une moralité en zone grise.
Cette seconde traite surtout de l’identité profonde, des masques sociaux et de la capacité ou incapacité de chacun à changer, à saisir une seconde chance ou encore à trouver sa voie.

Alors faut-il regarder cette saison 2 ? Si vous êtes devenu très fan de cette version de Frank Castle avec la première saison, je dirais oui. Si vous cherchez des scènes de combat intenses, vous ne serez pas déçus.

En revanche, ne vous attendez pas à une intrigue de haut vol, ni à un niveau de réflexion et de références aussi élevé que pour la première saison.

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Analyse : ATTENTION spoilers !

Il est temps de passer aux spoilers ! Attention, vous êtes prévenus, je vous laisse un peu de temps et je commence avec un thème pas bien méchant.

Beaucoup ont déjà pu comparer cette saison 2 à Logan ou encore à The Last of Us, car on retrouve la dynamique entre un vétéran compétent mais désabusé et une jeune fille en danger, forcément moins endurcie, mais qui n’est pas un ange pour autant.

Amy et Frank, nouveau duo

C’est donc Amy, l’adolescente qui a tenté de faire chanter les mauvaises personnes, que Frank va prendre sous sa protection, bien malgré elle pour commencer.

Je ne peux pas m’empêcher de comparer ce duo avec celui que Frank formait avec Micro dans la première saison et qui fonctionnait très bien.

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C’est un peu injuste sans doute, d’autant que la jeune actrice s’en sort bien et évite le plus souvent le piège de l’ado insupportable qui fait n’importe quoi, du moins au bout de quelques épisodes.

L’attachement entre les deux se fait de façon très graduelle, on sent bien l’incapacité du Punisher à s’exposer à nouveau à la vulnérabilité qui vient avec l’affection.

De ce point de vue, la relation de confiance entre Frank et Curtis ressort de façon d’autant plus exceptionnelle qu’il ne reste plus personne dans son entourage et le personnage de l’ancien infirmier militaire en est d’autant plus attachant, malgré les gaffes et les échecs que le scénario lui fait cumuler.

Trop de faiblesses chez les personnages secondaires

De mon point de vue, tout ce qui cloche dans cette saison provient de la gestion scénaristique de Billy Russo, de sa psy Krista, de Dinah Madani et de la sous-exploitation de John Pilgrim.

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La seule chose qui sauve Billy Russo, qu’on essaie de nous présenter comme Jigsaw, c’est le cœur que Ben Barnes met dans l’interprétation.

Tout le reste est foireux. De base, jouer la carte de l’amnésie et de la redécouverte non seulement de ses actions, mais aussi de son identité profonde est une mauvaise idée.

De fait, la série consacre beaucoup trop de temps à suivre Billy Russo sur un chemin que le spectateur connaît déjà, puisqu’a priori il a déjà vu la première saison.

Le coup de la psy…

Le plus grotesque dans tout ça, c’est le cliché de la relation entre la psychothérapeute et son patient. Pour faire passer la pilule, on a donné à Billy un visage portant de nombreuses cicatrices, mais qui sont loin de suffire à l’enlaidir au point de le rendre physiquement repoussant.

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Après le carnage de Frank sur son visage en fin de première saison, c’est un peu du foutage de gueule.

Au-delà du fait qu’elle tombe amoureuse, Krista bascule ensuite totalement dans la criminalité et l’horreur quand elle recommande à Billy le plan des victimes innocentes à mettre sur la conscience de Castle.

Ce coup des filles tuées par Billy pour culpabiliser Frank est un peu facile. Sur le moment, quand Frank découvre leurs cadavres, je me suis dit « ah c’est courageux, la série va carrément confronter son anti-héros aux victimes collatérales que finissent forcément par causer des combats à l’arme de guerre. »

Mais non, on préserve le fameux code de Castle en allant vers ce “piège”.

Des redites par rapport à Punisher saison 1

Autre problème de l’arc de Billy Russo en principal antagoniste, c’est qu’on nous ressert encore les anciens combattants et leur difficulté à intégrer la société, mais ce sujet avait déjà été totalement couvert par la première saison.

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À cela, il faut surtout ajouter la décision de faire de l’agent Madani une femme obsédée par celui qui l’a trahie et lui a tiré une balle dans la tête, à tel point que son personnage devient insupportable et ne fait qu’enchaîner les bêtises et les échecs.

Beaucoup trop de redites donc, redite sur l’histoire de Billy qui redécouvre les événements de la saison 1, redite sur les vétérans et redite sur les échecs de Madani.

Du potentiel, mais une intrigue dispersée

On a un assez beau potentiel du côté de John Pilgrim, l’homme de main guidé par la foi et la volonté de préserver une famille qu’il ne pensait pas mériter.

Toutefois, l’histoire se disperse en courant à la fois le cas du chantage et des agissements des parents très puissants du sénateur d’un côté et celui de Billy Russo de l’autre, les deux intrigues n’ayant pour seul lien que Frank Castle.

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Du coup, Pilgrim reste un méchant de second rang qui a de bonnes scènes, mais sur lequel je reste au final sur ma faim.
Pour parler des conclusions d’ailleurs, celle donnée à Billy Russo m’a presque convaincu que les scénaristes avaient autant marre que moi du personnage.

Il commence son discours d’adieu et bim, deux ou trois balles dans le caisson. Je pense qu’on avait tous hâte qu’il ferme sa grande gueule.

Pas de fin glorieuse donc, une chute doublement cruelle pour Krista et Billy qui se voyaient déjà fonder leur nouvelle vie sur des cadavres encore chauds.

Frank Castle et son drôle de sens de la justice

Du côté de Pilgrim en revanche, la justice à deux vitesses de Frank joue à plein. Il reconnaît en lui un instrument de destruction qui est tombé entre de mauvaises mains, exactement ce que Frank était quand Rawlins dirigeait les opérations secrètes de la CIA.

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Surtout, Frank apprend que les fils de John sont plus ou moins pris en otage, du coup, il le laisse partir. Une décision marquante qui ne fait que souligner davantage la partialité de Frank Castle dans ses jugements.

Au moins, toute ambiguïté s’est enfin envolée en fin de saison 2, Frank accepte totalement son alter-ego du Punisher et tout ce qui va avec.

Frank et Karen…

Une façon de voir le monde qui n’est pas compatible avec celle de Karen Page, qui vient proposer le seul lien avec Daredevil en fin de saison.

Malgré ce qu’elle ressent de toute évidence pour Frank, les deux comprennent que la voie sanglante choisie par lui est totalement incompatible avec l’espoir d’une vie heureuse, encore plus clairement que dans le cas déjà torturé de Matt Murdock.

The Punisher saison 2 avis critique analyse avec et sans spoilers

Quand Frank dit à Karen en parlant de Matt « He’s good » on peut le prendre à plusieurs niveaux. Matt est quelqu’un de foncièrement bon, il est bon pour elle et bon dans ce qu’il fait lui aussi, le seul point commun des deux hommes.

Punisher, une saison 3 délicate (sans même parler des annulations)

Maintenant que Frank a totalement embrassé cette identité du punisher, il semblerait difficile sans doute de proposer une troisième saison en conservant une certaine ambivalence qui permet encore au public de soutenir un personnage aussi sombre.

Il suffit de se souvenir des tortures que Frank inflige au vétéran complice de Billy. A-t-on vraiment envie de voir un tel personnage à l’œuvre sans personne pour venir tenter de le ramener vers la lumière ?

Une autre série explore l’ambivalence des justiciers autoproclamés, c’est Titans et je vous en parle bientôt.

The Punisher saison 2 avis critique analyse avec et sans spoilers

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Netflix
Netflix
Par : Netflix, Inc.
4.1 / 5
14,5 M avis
3 commentaires
3 commentaires
  1. Perso, j’ai trouvé les deux saisons très intéressantes et cette série est très réussie. Merci à Jon, cet acteur est parfait pour ce rôle et j’espère le voir à nouveau dans une saison 3..

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