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Startup : l’incubateur français The Family dans la tourmente

Sa direction se retourne contre son cofondateur Oussama Ammar.

Une crise après une autre. À Paris, l’incubateur de startups The Family, devenu un véritable fonds d’investissement, est dans la tourmente. Ce weekend, son duo de tête, Alice Zagury (directrice) et Nicolas Colin, ont révélé avoir porté plainte contre Oussama Ammar, cofondateur de la société à laquelle il démissionnait en novembre dernier.

Oussama Ammar, présumé innocent alors que l’action en justice ne remonte qu’au 23 mars dernier, aurait détourné 3 millions d’euros promis à des investissements pour le compte de The Family entre 2019 et 2020 pour un usage personnel.

Alice Zagury et Nicolas Colin dénoncent aujourd’hui le “silence” du cofondateur et son acte de “trahison” survenu pendant la crise sanitaire.

“Comment imaginer que notre associé pourrait profiter de ce moment précis pour nuire aux intérêts de The Family et de tous ceux qui nous ont fait confiance ? J’apprendrai plus tard, en discutant avec une spécialiste de la détection des fraudes, que c’est justement dans les crises qu’il y a passage à l’acte, facilité par le brouillard”, écrivait Alice Zagury dans un billet de blog.

Une suite à la démission brutale d’Oussama Ammar

En novembre dernier, le départ d’Oussama Ammar de The Family avait été soudain et peu expliqué. La figure de l’incubateur, bien connu des médias et populaire sur YouTube, déclarait sur LinkedIn qu’il souhaitait se tourner “vers le monde du Web 3” (crypto, NFT, DApps, etc…).

Mais selon les dires d’Alice Zagury, le départ du cofondateur prendrait son origine dans une demande de la direction au mois de septembre 2021. Pour son “manque de coopération” dans l’affaire des 3 millions d’euros disparus, Oussama Ammar aurait reçu une demande de démission acceptée “immédiatement” par le visé.

Pour appuyer son action en justice, The Family dit avoir fait appel à un médiateur puis à plusieurs cabinets d’avocats ainsi qu’à un cabinet d’audit indépendant (PwC). C’est ce dernier qui est censé poursuivre l’enquête dans les flux de trésorerie entre The Family et les différentes holdings d’Oussama Ammar.

Un portefeuille de 120 startups

Avec de telles annonces, difficile de maintenir le cap chez l’incubateur parisien qui a accompagné plus de 800 startups depuis ses débuts en 2013. Alice Zagury profitait pour déclarer que l’incubateur devenu fonds d’investissement possédait un portefeuille de 120 startups, pour une participation totale estimée à 50 millions d’euros.

The Family a notamment accompagné et pris des parts dans le capital de Heetch et PayFit. En juin 2020, pour faire face à la crise, la société prenait la décision de fermer ses bureaux parisiens, berlinois et londoniens pour adopter un modèle essentiellement en ligne. “À distance, le mensonge est difficilement repérable”, s’exprimait la cofondatrice dans son billet.

“Je pense à tous ceux qui ont commencé à entreprendre en écoutant pendant des heures les conférences de The Family et en particulier celles de mon ancien associé. S’il a choisi de dérailler, cela le concerne lui et lui seulement. L’âme de The Family, elle, reste intacte”, ajoutait-elle.

Sur LinkedIn, Oussama Ammar a pris le temps de répondre aux accusations du 23 mars dernier. Capital publiait son droit de réponse. L’entrepreneur essayait de temporiser en déclarant qu’il “s’agit d’un différend légal entre associés sur fond de ressentiment personnel. C’est dommage de se déchirer ainsi mais c’est classique. Les entrepreneurs le savent bien”.

Plutôt que du “silence”, il avançait pour sa part “des heures de discussion” depuis 2020. “J’ai toujours répondu présent”, ajoutait-il. Quant au sujet principal des 3 millions d’euros, il écrivait : “bien sûr, je souhaite que les investisseurs récupèrent leur mise mais je ne veux pas jouer les boucs émissaires. D’ailleurs, mes avocats ont fait plusieurs propositions de règlement qui ont toutes été refusées par The Family.”

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