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Télétravail : les employés trop fliqués par leur patron se vengent

Des dispositifs de surveillance trop intrusifs en télétravail finissent par se retourner contre l’entreprise.

    • On assiste une explosion des dispositifs de surveillance à distance
    • Cela génère un effet contre-productif pour les entreprises
    • La France n’échappe pas à cette problématique

Enregistreurs de frappes au clavier, suivi d’activité de l’ordinateur, capture d’écran périodique, webcams… Les dispositifs de surveillance se multiplient en télétravail. De fait, selon une étude datant de 2021 menée auprès de 2000 employeurs recourant au travail à distance, 80 % des dirigeants déclarent utiliser un logiciel de ce type.

Ces stratégies sont à côté de la plaque si l’on en croit les recherches menées par David Welsh, professeur à l’université d’État de l’Arizona. Le scientifique et son équipe ont en effet pu constater que la surveillance incitait au contraire les employés à enfreindre les règles. Cela se traduit notamment par des pauses non-autorisées, un travail volontairement plus lent, ou encore du vol de matériel plus fréquent.

La surveillance est à manier avec prudence

Ce résultat contre-intuitif a poussé les chercheurs à tenter d’en examiner les causes. Il semble que les travailleurs qui s’estiment trop espionnés perdent le sens de la responsabilité individuelle. En clair, ce flicage perpétuel leur retire toute dignité dans leur travail. Et la souffrance qui en découle les pousse à ne plus respecter les règles.

Cité par nos confrères de la BBC, Rudolf Siegel, chercheur à l’Université de la Sarre, en Allemagne a de son côté remarqué que les dispositifs de surveillance n’ont aucun effet positif sur les performances. Au contraire, les employés ont tendance à passer beaucoup de temps à tenter de contourner ces logiciels d’espionnage.

On repense notamment à cette employée américaine qui, dans une vidéo virale postée sur TikTok, montrait son déplaceur de souris. Ce dernier est en capacité de maintenir le curseur en mouvement et vient tromper l’outil de surveillance. Elle est alors considérée comme en ligne alors qu’elle vaque en réalité à d’autres occupations.

Et en France ?

En France aussi, ce sujet fait réagir. En 2021, le spécialiste des logiciels d’entreprise Vmware a sondé des employés et des dirigeants à ce sujet. Il en ressortait notamment que 63 % des compagnies tricolores prévoient ou ont déjà adopté ce type de dispositifs pour renforcer la surveillance de leurs salariés à distance.

De leur côté, les collaborateurs ne sont guère enthousiastes sur la mise en place de ces outils. D’ailleurs, la moitié des firmes qui ont déployé ces systèmes enregistrent des taux de départs plus élevés ou nettement plus élevés que leurs rivales. La mise en place de dispositifs aussi intrusifs déplaît beaucoup et cette rupture de confiance expliquerait ces départs en nombre.

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2 commentaires
2 commentaires
  1. Un patron qui ne fait pas confiance à ses employés, c’est soit qu’il a embauché les mauvais et le sait, il est donc en a côté de la plaque, soit ce patronne est mauvais, il est donc en tort aussi.
    Un mec qui ne veut pas travailler, il le fera aussi au bureau…

    1. A manier avec prudence, “si le télétravail est une fa:on de travailler, il mérite rétribution pour sa production et de la justification que cela induit.”
      …. Le Président du syndicat National du Télétravail…

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