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Test du realme 8 : y’a pas photo (malheureusement)

Avec le realme 8, le constructeur veut proposer un smartphone très correctement équipé à prix réduit. Mission accomplie… à quelques (gros) détails près.

Après le realme 8 pro, voici venir le 8 « tout court ». Si les deux appareils ont une apparence similaire, ils se différencient sur quelques points technologiques. Certains sont à l’avantage du realme 8, d’autres confirment la supériorité du 8 pro. Étonnamment, le premier brille là où l’on attendait plutôt le second. Mais est-ce une raison pour le préférer à son aîné ? Vous le saurez en lisant notre test !

Prix et disponibilité

Le realme 8 est disponible en France en version 6 Go RAM/64 Go de stockage au prix de 199 €. La version dotée de la même quantité de RAM mais de 128 Go de stockage est quant à elle commercialisée 249 €.

Realme 8 64 Go (6 Go de RAM) au meilleur prix Prix de base : 199 €

Design et ergonomie : à un détail près

Avant d’ouvrir la boîte du realme 8, on avait secrètement caressé l’espoir que le constructeur aurait eu la clairvoyance de ne pas lui infliger le même design dont souffrait le 8 Pro. Nous avons vite déchanté. On retrouve malheureusement le slogan de la marque « Dare to Leap » (“Osez franchir le pas” ou “Osez sauter”) inscrit en grosses lettres sur toute la longueur de la face arrière. Espérons que realme reviendra vite à la réalité et constatera que ce type de graphisme inamovible ne fait vraiment pas l’unanimité dans les pays occidentaux.

realme 8
© Presse-Citron

Faite d’un plastique brillant de bonne qualité, la face arrière met un point d’honneur à consciencieusement capter la moindre salissure ou trace de doigt passant à sa portée. C’est en tout cas ce que nous avons constaté sur notre exemplaire de test argenté. A priori, on ne voit pas pourquoi le modèle noir échapperait aussi à ce phénomène.

L’essentiel de la face avant héberge un écran OLED de 6,4’’. Un poinçon, logé dans le coin supérieur gauche, matérialise l’emplacement de la caméra frontale. Le constructeur a logé sous la dalle un lecteur d’empreintes digitales correctement placé pour faciliter l’usage à une main. Sans être invisibles, les bordures noires latérales sont assez fines pour ne pas être remarquées en permanence. Le front du smartphone est quant à lui à peine plus large tandis que le menton s’avère nettement plus proéminent sans toutefois dénaturer l’harmonie de la face avant.

Le realme 8 dispose de quelques atouts appréciables. En premier lieu, la présence d’un jack audio 3,5 mm qui ravira les amateurs de casques filaires, souvent désespérés de devoir passer par un adaptateur USB-C. Les trois touches mécaniques ont été regroupées d’un seul côté au lieu d’être réparties sur les deux flancs. Ceux qui ont déjà essayé de caler un smartphone en mode paysage afin de réaliser une prise de vue apprécieront. Last but not least, le tiroir à carte dispose de trois emplacements afin d’accueillir simultanément deux nanoSIM et une carte Micro SD.

Écran : vive l’OLED !

Même si la technologie OLED a tendance à se démocratiser, il est encore rare de la trouver sur un smartphone de cette gamme de prix. C’est pourtant une réalité sur le realme 8, qui emprunte à son grand frère la même dalle super AMOLED. Avec une diagonale de 6,4” et une résolution de 2400 x 1080 pixels (format 20/9 ème), elle couvre 90,8 % de la face avant. Elle s’avère assez lumineuse pour rester lisible en plein soleil… à condition de ne pas utiliser le mode sombre, forcément pénalisant dans ce cas.

Par défaut, le mode de couleur actif est réglé sur « vif ». S’il produit des images flatteuses à l’œil en boostant les teintes, il n’est pas le plus fidèle dès qu’il s’agit de regarder des images fixes. Dans ce cas, on préférera le mode « doux », à notre avis plus adapté. Un troisième mode, baptisé « économie d’énergie » (on vous laisse deviner son utilité), délave un peu plus l’image en baissant l’intensité des pixels. Si la fidélité des couleurs n’est pas primordiale pour vous, alors activez-le.

realme 8
© Presse-Citron

Un dernier avantage d’un écran à technologie OLED est de supporter sans problème l’affichage lorsque le smartphone n’est pas utilisé (mode always on display). Cela permet de garder un œil sur des informations essentielles (notifications, heure, prochains rendez-vous, etc) sans consommer beaucoup d’énergie.

L’écran du realme 8 s’avère globalement très agréable en usage quotidien. L’absence de rémanence, les noirs vraiment noirs et le contraste « infini » sont autant d’atouts qu’il devient difficile de négliger dès qu’on y a goûté une fois. Bien sûr, la fréquence de rafraîchissement est limitée à 60 Hz (contre 90 Hz ou 120 Hz pour les modèles haut de gamme). Mais compte tenu du positionnement de l’appareil, on ne peut guère lui en tenir rigueur.

Fonctionnalités : tout y est !

Jusqu’a fin 2019, realme utilisait ColorOS sur ses smartphones. Cette surcouche, qui complémente Android en remplaçant son interface d’utilisation, est développée par Oppo. Et comme les deux constructeurs font partie du même groupe industriel (avec OnePlus et Vivo), rien de plus normal que de l’utiliser.

Mais en grandissant, realme a souhaité bénéficier de sa propre surcouche afin de s’affirmer par rapport à Oppo. C’est donc en 2020 que realmeUI 1.0 a vu le jour. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que les différences avec ColorOS étaient très subtiles. Car à part le nom, rien ne changeait ! realmeUI 2.0 qui lui succède en 2021 reprend le même principe : on retrouve l’intégralité des fonctions de ColorOS 11, la dernière version en date de la surcouche d’Oppo.

On ne s’en plaindra pas vraiment tant le résultat est agréable à utiliser. Sans trop rentrer dans les détails (on en saura plus en lisant nos tests du Find X3 Pro et du realme 8 Pro), on dira que realmeUI 2,0 garde l’esprit d’Android 11 « stock » tout en comblant ses lacunes. Ses points forts sont la simplicité d’utilisation, la fluidité générale et la personnalisation poussée des icônes et de l’interface.

On apprécie aussi le recours systématique aux applications officielles de Google plutôt que l’ajout de logiciels maison. Ceux-ci sont certes présents mais en quantité raisonnables. Ils sont de plus désinstallables facilement.

Qu’elle s’appelle realmeUI 2 ou ColorOS 11, cette surcouche reste pour nous l’une des plus agréables du moment, même comparée à OneUI 3 de Samsung, l’une des références en la matière.

Performances : bonne surprise

Le realme 8 est construit autour d’un SoC Mediatek Helio G95. Ce processeur à huit cœurs gravé en 11 nm est accompagné de la puce graphique Mali G76. Notre modèle de test dispose de 6 Go de RAM et de 128 Go de stockage (extensible par micro SD).

Pour tout dire, nous avions été un peu effrayés en découvrant que le SoC choisi était d’origine Mediatek (c ’est vrai que nous sommes très sensibles, chez Presse-Citron). Souvent synonymes de piètres performances, les puces du fondeur se retrouvent dans les produits les plus médiocres que nous ayons eu en main. C’est malheureusement le prix à payer pour produire un smartphone à prix contenu.

Mais à notre grande surprise, le realme 8 ainsi équipé s’avère bien plus performant que ce que nous pensions. Sur les tests de puissance brute, il se paye même le luxe de battre le realme 8 Pro. Ce dernier n’est certes pas le plus puissant du moment, mais il fait bonne figure pour un usage quotidien. Il ne faudra pas s’attendre à l’utiliser pour faire tourner les derniers jeux 3D du moment en résolution maxi avec le meilleur niveau de détails.

Mais si l’on accepte une qualité graphique moindre et un framerate moyen, il pourra s’en sortir honorablement. Le multitâches reste bien entendu possible, à condition de ne pas trop en abuser. On pourra aussi s’adonner aux joies simples de l’édition photo et du montage vidéo avec un confort relativement correct.

Autonomie : impressionnante

Le realme 8 embarque deux batteries rechargeables de 2500 mAh, soit une capacité totale de 5000 mAh. Ce doublé est rendu nécessaire par la technologie SuperDart 30 Watts qui charge les deux accumulateurs en parallèle.

En 28 minutes, on passe de 0 à 50 % de la capacité maxi, la charge complète demandant 40 minutes supplémentaires (soit 68 minutes). Il faut pour cela impérativement utiliser le câble et le bloc secteur fournis, ceux-ci embarquant l’électronique de surveillance indispensable au bon déroulement de l’opération.

La longévité électrique est sans aucun doute le point fort du realme 8. En utilisation traditionnelle (c’est-à-dire sans abuser des bonnes choses), on dépasse sans grand problème deux jours d’autonomie. En mode geek (jeux, visionnage de films, captation vidéo intensive, etc), l’autonomie pourra dépasser une journée et demie d’utilisation. Ces performances sont plus qu’honorables pour un smartphone à ce prix. Si l’autonomie est capitale pour vous, alors n’hésitez pas.

Photo : raté

Si l’on s’en tient à la fiche technique, la caméra dorsale du realme 8 nous laisse comme un goût de déjà-vu. La raison est simple : trois de ses quatre modules sont strictement identiques à ceux du 8 Pro. La seule différence se situe en fait au niveau du capteur du module principal. Celui-ci embarque 64 Mpxl au lieu des 108 Mpxl du 8 Pro.

realme 8
© Presse-Citron

Le module ultra grand-angle dispose d’un capteur 8 Mpxl, tandis que le macro embarque un capteur 2 Mpxl. Celui-ci est conçu pour shooter des images à 40 mm de distance afin de capturer les détails microscopiques du sujet. Le quatrième module n’est pas là pour capturer des images, mais plutôt pour fournir des informations de profondeur de champ afin de générer un flou d’arrière-plan artificiel en mode portrait.

Lorsque nous avions testé le 8 Pro, nous avions été favorablement impressionnés par la qualité des images produites. Il faut dire que le constructeur avait incorporé un capteur de dernière génération. Certes tout n’était pas parfait, mais ça tenait globalement la route, surtout compte tenu du positionnement tarifaire.

Malheureusement, le realme 8 est loin d’égaler les performances de son grand frère en matière photographique. Les photos qu’il produit sont au mieux passables ,au pire effroyable.

realme 8
© Presse-Citron

Si la luminosité est bonne (en extérieur, par exemple) les photos seront justes correctes en grand-angle et ultra grand-angle. Elles feront illusion en petit format tant que l’on ne zoome pas dessus. Mais dès qu’on les examine avec un minimum d’attention, on remarque la grosse perte de piqué dans les coins de l’image et l’apparition de bruit numérique sur les à-plats de couleurs.

Le zoom, entièrement numérique, peut à l’extrême limite rester utilisable jusqu’en 2x si l’on considère le résultat avec indulgence. En s’aventurant au-delà, il faut faire une croix sur les détails de la scène.

realme 8
Le mode portrait déraille parfois © Presse-Citron

Face à certaines scènes, l’IA s’affole et fait n’importe quoi. Deux exemples, au hasard : le mode portrait peut parfois produire des images où même les détails de l’avant-plan sont flous. On a alors l’impression d’être face à une image shootée avec un photophone d’entrée de gamme tout droit venu du début des années 2000.

realme 8
L’IA nécessite encore quelques réglages © Presse-Citron

Autre comportement étonnant, elle s’obstine à reconnaître certaines façades de bâtiments comme étant une page de texte ! Elle tente alors de redresser la perspective de la façade… Inutile de dire que nous l’avons rapidement désactivée.

Lorsqu’il fonctionne correctement — cela arrive — le mode portrait produit des images correctes si la scène n’est pas complexe, mal détourées sinon. Enfin, le module macro fait ce qu’il peut afin de produire des images regardables. Le résultat n’est pas toujours probant, le manque de définition du capteur (2 Mpxls) étant aggravé par un manque de piqué flagrant de l’objectif sur les bords de la scène…

On l’a compris : si l’on souhaite réaliser à coup sûr de belles images, on optera pour un autre smartphone. Ces résultats, au mieux médiocres, constituent le principal inconvénient de ce smartphone qui avait pourtant tout pour séduire.

Realme 8 64 Go (6 Go de RAM) au meilleur prix Prix de base : 199 €

realme 8 : notre avis

Le petit frère du realme 8 pro brille sur quelques points essentiels. On apprécie la qualité de son écran, sa belle autonomie et la charge rapide de la batterie. Autre point de satisfaction, la surcouche realmeUI qui complète intelligemment Android 11.

Malheureusement, le realme 8 pèche sur la qualité des photos qu’il produit. Cet aspect, que de nombreux utilisateurs jugent important, est ici maltraité. Et pas seulement lorsque la luminosité ambiante est faible, ce que l’on pourrait à la rigueur accepter vu le positionnement tarifaire de l’appareil.

Ici, le traitement de signal numérique semble perfectible dans certains cas, les images produites  étant souvent décevantes. Même chose pour l’intelligence artificielle qui perd parfois son self control et détecte des scènes inexistantes. Dommage.

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realme 8

249€
7.3

Design et ergonomie

6.0/10

Ecran

8.5/10

Performances

7.5/10

Autonomie et charge

9.5/10

Appareil photo

5.0/10

On aime

  • Qualité de l'écran
  • Autonomie et temps de charge
  • RealmeUI 2.0
  • Prix

On aime moins

  • design raté (à l'arrière)
  • qualité photo largement améliorable
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