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Un traitement français pour retrouver la vue s’écroule en Bourse

Une maladie rare de la rétine fait l’objet de recherches et d’avancées d’une startup française. Malheureusement, sa commercialisation prend du retard.

Elle fut l’une des pires performances lors de la séance du mardi 7 mars 2023. À la Bourse de Paris, la startup GenSight a dû se résigner à annoncer à ses investisseurs une nouvelle date pour la sortie de son traitement Lumevoq. Derrière ce nom, la biotech vise à corriger une maladie génétique de la rétine, la neuropathie optique héréditaire de Leber. À travers elle, les milliers de personnes touchées (principalement des jeunes hommes) vivent une baisse brutale de leur vue suite à un mauvais fonctionnement du nerf optique.

Le retard porte maintenant la mise sur le marché européen au premier trimestre 2024. Le traitement de GenSight devait sortir plus tôt – obtenir une autorisation des régulateurs fin 2023. Le blocage ne concernerait pas les organismes de certification, mais l’un des fournisseurs de la startup, à savoir ThermoFisher. L’Américain travaille en tant que sous-traitant et doit opérer le processus de “downstream” des produits de GenSight, autrement dit effectuer le processus de purification des différentes substances d’origines naturelles telles que les cellules animales et bactériennes.

Les investisseurs ont directement répondu à l’annonce et la startup en a payé le prix fort. GenSight a perdu plus de 26 % en moins d’une séance. Lancée en 2012, elle entrait en Bourse en juillet 2016. Depuis, l’attente s’est prolongée pour ceux qui ont mis des capitaux dans GenSight et qui aimeraient pouvoir voir l’entreprise devenir rentable. Depuis juin 2021 et la multiplication des retards, son cours est tombé de plus de 70 %. La capitalisation de la biotech est de plus en plus proche de la passer à nouveau sous la barre des 100 millions d’euros.

“Je regrette profondément ce retard supplémentaire, même s’il est limité. Nous sommes confiants dans le fait que les mesures mises en œuvre conjointement avec notre partenaire de production conduiront à la réussite de la campagne de validation”, tentait de rassurer le cofondateur et directeur général, Bernard Gilly. Pour sa défense, des lots du traitement, certifiés GMP (Good Manufacturing Practices) ont déjà été présentés. La campagne de validation finale est attendue pour le mois de mai. En attendant, comme le notent Les Echos, elle devra repartir dans des négociations pour trouver des sources de financement.

L’oeil et la French Tech

En France, des startups de ce gabarit son indispensables à l’écosystème pour que l’on puisse se targuer de posséder bel et bien des deeptech et des acteurs forts dans le monde de la santé. D’autres startups dans l’Hexagone se focalisent aussi sur les yeux, mais celles-ci se tournent surtout sur le défi de faire évoluer les outils de diagnostic pour les examens d’ophtalmologie. D’autres, comme Prophesee, ont pour objectif de calquer le fonctionnement de l’oeil pour pouvoir améliorer les technologies de capteurs et d’appareils photo. La pépite française a récemment noué un nouveau partenariat de taille avec Qualcomm.

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