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En Chine, l’hôpital concerné nie tout lien avec les bébés génétiquement modifiés

Alors qu’un chercheur chinois vient d’annoncer qu’il avait contribué à la naissance de deux bébés génétiquement modifiés, l’hôpital HarMoniCare nie avoir donné son feu vert pour la pratique d’une telle expérience.

Il y a quelques heures à peine, le scientifique He Jiankui annonçait qu’il avait réussi à faire naître deux jumelles dont les gènes ont été modifiés afin de résister au VIH. Pour se faire, le chercheur et son équipe se sont servis de la méthode CRISPR, une technique visant à modifier des extraits de l’ADN directement dans le génome lors de la fécondation in vitro.

Autant dire que le sujet passionne le milieu scientifique autant qu’il divise, car il s’agit là d’un pas concret vers l’eugénisme. De plus, aucune publication médicale ni attestation par une organisation indépendante ne font pas état de cette expérience incroyable pour le moment.

Il semblerait également que l’hôpital chinois HarMoniCare Women’s and Children’s Hospital, n’ait pas donné son feu vert. En effet, les documents de l’Associated Press indiquaient que le chercheur He Jiankui avait obtenu le feu vert du comité éthique de cet hôpital situé à Shenzhen.

Néanmoins, le lieu nie avoir donné son approbation pour qu’elle telle expérience soit réalisée, rapporte le média spécialisé TechCrunch. Un porte-parole de HarMoniCare Women’s and Children’s Hospital a déclaré que l’hôpital vérifiait actuellement la validité des documents concernant la modification génétique des bébés. Il a aussi déclaré : « Ce que nous pouvons dire avec certitude, c’est que le processus de modification génétique n’a pas eu lieu dans notre hôpital. Les bébés ne sont pas nés ici non plus ».

Le « Réseau Putian », une collaboration d’hôpitaux privés qui semble prendre des libertés

Comme le rappelle également le média en ligne, l’hôpital HarMoniCare fait partie du réseau de Putian, un large regroupement de 8 000 prestataires de soins privés situé dans la province du Fujian. En 2016, un étudiant de 21 ans du nom de Wei Zexi a reçu un traitement douteux qui devait lui permettre de lutter contre un cancer, assuré par le médecin qu’il pourrait vivre une vingtaine d’années de plus. Wei Zexi est mort six mois après avoir reçu ce traitement coûteux et inutile. Le média Epoch Times rapporte que ce n’est pas la première fois que le « Réseau Putian » est à l’origine de cas similaires depuis sa création, mais qu’il ne peut être stoppé par les autorités qui n’ont que peu d’influence sur les hôpitaux du pays.

Dans le cas de Wei Zexi, le Second hôpital des corps de la police armée de Pékin lui a donné du DC-TIK, un régime immunothérapeutique expérimental. Censé aider le corps à identifier et à lutter contre les cellules cancéreuses, ce traitement n’a jamais été administré à un patient après sa phase clinique aux États-Unis. Néanmoins, l’hôpital chinois l’a approuvé, arguant du fait qu’il était le fruit d’un partenariat avec l’université de Stanford.

Cette dernière a indiqué qu’elle n’avait jamais collaboré avec le Second hôpital.

MISE À JOUR — 26 novembre, 16h10 : Alors que la seconde édition du Sommet international de l’édition du génome humain se tiendra demain mardi 27 novembre à Hong Kong, l’Académie chinoise des sciences (CAS) ne sera pas présente. Selon Statnews, la Chine a discrètement retiré sa candidature il y a environ un an, après des mois mois de préparation, mais l’information n’avait pas été rendue publique, afin que les organisateurs évitent d’évoquer les raisons de ce retrait. Néanmoins, le chercheur He Jankui s’exprimera sur ce qui pourrait être la première naissance de bébés génétiquement modifiés.

MISE À JOUR — 26 novembre, 16h20 : Toujours selon Statnews, l’université de Shenzhen ne serait pas au courant des travaux de He Jankui, qui était en congé sans soldes depuis le mois de février. Selon l’université, son travail a « gravement violé l’éthique académique et les codes de conduite ». Elle a également annoncé le lancement d’une enquête par des experts internationaux.

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