Passer au contenu

Ce drôle de carburant est aussi vert que l’électricité (selon Porsche)

Un carburant synthétique climatiquement neutre.

Dans l’ombre de son plan d’électrification, à l’extrême sud du Chili, Porsche continue d’investir dans son mystérieux projet « eFuel ». Ils sont très peu de constructeurs à poursuivre leurs financements dans des projets d’amélioration des moteurs thermiques. Le constructeur allemand s’est associé pour cela à Siemens Energy. L’objectif : développer un carburant aussi vert que l’électricité.

Tout cela est très sérieux et loin d’être un projet d’investissement de la décennie dernière. Porsche en a fait l’annonce au mois de février cette année et ses plans l’emmèneront jusqu’à l’horizon 2026. D’ici là, de nombreux modèles 100 % électriques seront disponibles dans sa gamme. Mais par conviction et par protection des traditions, Porsche cherche à préserver l’essence, quitte à la révolutionner.

La technologie eFuel, développée actuellement au Chili, est basée sur un carburant synthétique. Porsche met au point un système de production par énergie renouvelable (via un parc éolien), qui produit de l’hydrogène converti par la suite en ce carburant synthétique. Un processus, comme le rappelle nos confrères de CNET, baptisé « Fischer-Tropsch » et abouti dans les années 1920. Il fut particulièrement utilisé par les militaires allemands durant la Seconde Guerre mondiale.

Siemens participe à fournir de nombreux équipements dans le processus de fabrication en commençant par les éoliennes nécessaires à la production d’énergie renouvelable. Selon Porsche, le carburant abouti à la fin serait équivalent à l’impact d’un moteur électrique.

La dernière goutte dans le réservoir

L’ambition est d’abaisser de 85 % les émissions de dioxyde de carbone de l’essence telle qu’on la connaît aujourd’hui. Un objectif équivalent à ce que permettrait la transition vers les voitures électriques (en prenant en compte la production de leurs moteurs et batteries et la génération de l’électricité).

Porsche veut révolutionner la dernière goutte dans le réservoir de nos voitures thermiques et cela n’est pas qu’une belle façon de parler du projet eFuel. A l’horizon 2026, le carburant synthétique ne pourrait représenter que 0,1 % de la production d’essence américaine. Porsche compte produire 145 millions de gallons d’eFuel sur un marché où la consommation d’essence atteint les 124 millions de gallons annuels.

Pour en avoir une idée plus claire de ses avancées, le rendez-vous est donné dès l’année prochaine. Une première phase pilote permettra de produire 130 000 litres du carburant à l’étude.

“L’électromobilité est une priorité absolue chez Porsche. Les e-carburants pour voitures sont un complément utile à cela – s’ils sont produits dans des régions du monde où un surplus d’énergie durable est disponible. Ils constituent un élément supplémentaire sur la voie de la décarbonisation. Leurs avantages résident dans leur facilité d’application: les eFuels peuvent être utilisés dans les moteurs à combustion et les hybrides rechargeables, et peuvent utiliser le réseau existant de stations-service” commentait Porsche en février dernier.

📍 Pour ne manquer aucune actualité de Presse-citron, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.

7 commentaires
7 commentaires
  1. Il y a un biais caractéristique de ce genre de projet. Porsche indique, que le carburant ainsi produit (à partir d’énergie électrique d’origine éolienne au chili) serait équivalent à une voiture électrique alimenté par le réseau.
    Pour être honnête, il faudrait comparer des choses comparables, qu’el serait l’impact de la voiture électrique alimenté uniquement en électricité d’origine éolienne. Bah au moins 5 à 7 fois moins.
    Il est tout simplement impossible de produire un carburant synthétique à partir d’hydrogène fabriqué par hydrolyse qui est un impact équivalent à la voiture électrique par batterie.
    Au moins on a un rendement avec le vecteur hydrogène de 35%-40% (et encore en laboratoire) la ou la voiture électrique par batterie sera bien au dessus de 80%.
    Le seul avantage des carburants de synthèse est la densité énergétique comparativement à la batterie d’aujourd’hui. On a environ 13kWh/kg pour ces carburants la ou une batterie peine à atteindre les 200Wh/kg (rapport de 65 pour 1) qui est en partie contrebalancé par le rendement d’un moteur électrique vs thermique (95% vs 40% au mieux et encore à régime stabilisé). Mis bout à bout, le carburant de synthèse issu hydrogène vert présente certainement un rendement autour de 15%, la où l’électrique doit être de 75%. soit 5x plus.
    Mais en fait, on s’en fiche un peu car le coût final sera de toute façon jamais en faveur du carburant de synthèse, ce sera un produit de niche pour des riches qui voudront encore faire tourner des voitures rarissimes qui fonctionneront encore avec un carburant.

    1. Il faut voir le bon côté, cela permettrai à ceux qui souhaitent conduire une vraie voiture sportive de continuer à le faire sans se faire taper dessus à tout bout de champ par la dictature EELV. Un peu comme l’E85.

      Bien sûr cela sera une niche, celle des passionnés d’automobiles, un peu comme les véhicules de collection aujourd’hui.

      1. Les futures vraies voitures sportives seront aussi électriques, n’en déplaise aux grincheux.
        Le couple est sans commune mesure, seule demeure le problème de l’autonomie pour les compétition d’endurance, mais par exemple pour les courses de rallycross, l’électrique serait pas moins efficace.

        Le passionné d’automobiles que je suis, qui aime bien les mécaniques incroyables ne prend pas moins de plaisir en voiture électrique qu’en thermique.

        Il fut une époque ou j’aurai rêvé d’une M3, aujourd’hui une banale tesla 3 même pas performance me comble bien plus. Et j’ai plus a passer à la pompe à essence, plus d’entretiens tous les 15 ou 20000km.

        Alors bien sûr, je kiff encore devant une type 57, mais il n’y a plus une seule voiture sportive d’aujourd’hui qui me fait rêver (si peut-être l’alpine mais c’est parce que je suis nostalgique ;o) ).

        Après j’ai rien contre ceux qui aime entendre leur moteur thermique mais je suis passé à autre chose, comme j’aimais l photo argentique, mais je suis passé au numérique.

  2. Très bonne initiative! Il faut de tout pour faire un monde. Les petit rouleurs ont tout intérêt à avoir des véhicules thermiques. Ceux qui ne font que quelque fois par ans de grand trajets autoroutiers, ont peut être aussi intérêt à avoir une solution thermique plutôt que de déplacer 500kg d’excédants de batteries qui ne servent que rarement, ou alors une solution à deux voitures.

    La ou le thermique est battu c’est pour les petites citadines, le trajet domicile travail, lorsqu’il y a une prise électrique au garage, la solution devient pertinente.

    1. Tu as raison économiquement, les petits rouleurs ne trouveront pas encore un gain financier à passer à l’électrique, mais cela viendra bien vite, regarde la dacia spring.

      Seul, les rouleurs longues distances attendrons encore quelques années, mais combien sont-ils ? Très peu.

      Le carburants synthétique coutera tellement cher que son usage sera réservé à des voitures anciennes, de compétition mais en aucun cas à un usage régulier.
      Cela deviendra peut-être un snobisme !

  3. Cout de la capture du CO2 : 150-250€/Tonne (source IEA) et il faut encore le purifier et le convertir en CO (monoxyde de carbone)…

    Cout de la production d’Hydrogène (H2) vert par électrolyse : 5000-6000€/Tonne (source France Hydrogène)

    Le projet de refaire un gaz de synthèse vert (CO+H2) pour l’utiliser en Fischer Tropsch puis en refaire du carburant usuel est une très bonne idée, et complètement dans le mouvement de la transition énergétique, mais à quel prix sera cette essence ? EXHORBITANT dès le départ !!!!

    Et l’hydrogène vert par électrolyse ne sera pas rentable avant 2030-2040… On fait quoi pendant ce temps ?

    Et bien il existe une solution qui est déjà présente sur notre Terre, et qui capture le CO2 depuis des millions d’années : la biomasse et la photosynthèse.

    Le CO2 et l’H2 sont déjà présents dans la biomasse, mais il faut avoir un moyen de récupérer ces deux molécules de la manière la plus simple et la plus écologique possible. A partir de là, il sera possible de refaire un gaz de synthèse vert pour le transformer en carburant vert par le procédé Fischer Tropsch, et il y a suffisamment de résidus de biomasse (pailles, sciures, herbes hautes, etc…) pour alimenter l’humanité en énergie renouvelable

    C’est notre concept à BioEB que nous allons développer grâce à notre procédé Leebio et l’utilisation du CO2 atmosphérique pour faire voler les avions et faire rouler les voitures, sans avoir recours une seule fois aux ressources fossiles (pétrole + charbon + gaz naturel).

  4. Sinon,l’huile de chanvre c’est bien aussi.
    Mais pas d’exclu ,donc ça rapporterai pas assez…

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *