- Les contenus pour enfants sur YouTube regorgent de produits identifiés comme de la “junk food”
- Plusieurs recherches confirment cette tendance
- Une meilleure régulation de ces vidéos est nécessaire selon les chercheurs
En théorie, tout est très clair. YouTube a interdit les publicités alimentaires sur toutes les chaînes produisant des contenus pour enfants en 2020. Sauf que la diable se cache toujours dans les détails, et rien n’empêche les influenceurs de faire la promotion subliminale de produits identifiés comme étant de la malbouffe auprès de leur jeune public.
Dans une une étude publiée récemment, des chercheurs américains ont constitué des échantillons de vidéos postées par des enfants influenceurs populaires de YouTube durant les années 2019 et 2020. Il est clairement apparu que des aliments apparaissaient très souvent dans ces contenus.
Une régulation est nécessaire
Ainsi, deux tiers des vidéos comportaient de la nourriture, notamment des bonbons, des glaces, des boissons sucrées et d’autres aliments mauvais pour la santé. C’est d’autant plus inquiétant que c’est dès le plus jeune âge que se forment les habitudes alimentaires Plus réjouissant, certaines vidéos contenaient des aliments plus sains mais elles n’étaient pas très nombreuses. Sur l’échantillon, une seule vidéo mentionnait un parrainage pour une marque.
Tout cela fait dire aux scientifiques : « Des politiques supplémentaires sont nécessaires pour protéger les jeunes enfants d’une exposition potentielle à des aliments de marque malsains sur les chaînes YouTube populaires d’influenceurs pour enfants. »
Des milliards de vues
Et ce n’est malheureusement pas la première fois qu’une étude alarmante nous parvient sur le sujet. Ainsi, nous vous parlions dès 2020 d’une autre recherche américaine qui a constaté le même phénomène massif.
Parmi les vidéos des cinq enfants influenceurs les plus regardés sur YouTube en 2019, près de la moitié présentaient de la nourriture des boissons. Et dans 90 % des cas, ils consommaient de la junk food. Ces contenus ont été vus plus d’un milliard de fois, ce qui donne une idée de l’ampleur de leur succès.
« Les parents peuvent penser qu’ils installent leurs enfants pour regarder un autre enfant jouer dans leur jardin, et non ces enfants font la promotion de Chicken McNuggets moyennant des frais », commentait Marie Bragg, professeure de nutrition en santé publique et auteure principale de cette recherche.
Des parlementaires américains ont depuis tenté de mieux réguler les contenus pour enfants sur les grandes plateformes dans le cadre d’une loi baptisée KIDS Act. Elle végète toutefois dans les limbes du Congrès, et aucune régulation digne de ce nom n’a depuis été adoptée.
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