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Comment la NASA et l’espace aident aussi à vaincre le cancer

Une étude au long cours de la Nasa vient de déboucher sur l’homologation d’un test de dépistage pour de nombreux types de cancers. Nouvelle illustration de l’utilité de la conquête spatiale, ici, sur Terre.

Depuis les premiers humains en orbite, de nombreuses recherches ont été menées pour comprendre les effets des conditions particulières rencontrées dans l’espace sur le corps. Les astronautes, qu’il soient à bord de la Station Spatiale Internationale (ISS) ou de missions plus lointaines habitées (comme les astronautes des missions Apollo et demain ceux des missions Artemis) reçoivent de fortes quantités de radiations, via le rayonnement cosmique ainsi que les particules chargées en provenance de notre étoile.

Ils doivent également composer avec les effets délétères sur la santé de la microgravité – décalcification des os, vieillissement accéléré, apparition de cancers… Depuis 20 ans la NASA cherche, entre autres, une meilleure manière de mesurer l’impact des radiations sur le corps humain. Or, ces travaux sont en ce moment exploités pour vaincre le cancer, ici bas, sur Terre. On parle ici de l’étude Office of Biological and Physical Research de la NASA qui a débuté en 2002.

Quand l’espace fait avancer la recherche contre le cancer

Dans le détail cette étude visait initialement à comprendre dans quelle mesure des parties précises de notre code génétique pouvaient garder la trace de l’impact des radiations dans le temps. Ces bouts de code génétique sont appelés par les chercheurs “microsatellites”. Ce terme désigne en fait des morceaux de code ADN répétitifs, dans lesquels certains motifs (d’une longueur comprise entre une et six paires de base) se répètent – en général entre 5 et 50 fois.

Ces microsatellites se retrouvent à des milliers d’endroits dans notre génome. Et ils sont beaucoup plus sujets à des mutations que d’autres parties de l’ADN en fonction des dommages qu’ils subissent. C’est d’ailleurs pourquoi ces parties du génome sont utilisés comme biomarqueurs depuis longtemps par les généticiens. Mais en marge de son étude, la NASA a découvert que ces microsatellites pouvaient servir de base à des tests de dépistage pour de multiples types de cancers.

Et les débouchés sont déjà là : c’est ainsi qu’est né le test de dépistage OncoMate (du laboratoire Promega) qui vient tout juste d’être approuvé par l’agence américaine du médicament (FDA). Pour l’heure le champ d’action de OncoMate est limité au dépistage du syndrome de Lynch qui touche une personne sur 279 et augmente la prévalence de certains types de cancers comme le cancer du colon, de l’estomac et des ovaires. Mais en plus du dépistage, OncoMate permet de suivre l’évolution de la maladie et de traiter quelques uns des cancers les plus faciles à soigner.

Ce qui représente un formidable espoir pour vaincre la létalité de ces cancers. Or ce n’est sans doute que le tout premier débouché terrien de cette étude commencée dans l’espace. Ce qui montre une fois encore toute l’utilité de poursuivre les investissements dans l’espace, alors même qu’on doit déjà à cette aventure une liste vertigineuse d’innovations utilisées tous les jours par les humains sur Terre.

Parmi ces innovations directement tirées de l’espace, on peut citer les traitements anti-rayures pour le verre (lunettes, lentilles, verres de protection…), mais aussi la mesure de la température corporelle dans l’oreille, des matériaux comme le TPA utilisé par exemple dans les bagues dentaires transparentes, les filtres à eau, la mousse à mémoire de forme, ou encore les détecteurs de fumée. On peut penser que les missions Artemis rapporteront aussi avec elles une vague d’innovations totalement inédites, de la santé, à l’ingénierie en passant par la science des matériaux…

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