Passer au contenu

COVID-19 : l’Europe pourrait préférer le traçage par Bluetooth plutôt que par géolocalisation

Une plateforme est en développement, et sera disponible le 7 avril pour que chaque état déploie sa propre application.

La pandémie de coronavirus touche bientôt plus d’un million de personnes à travers le monde, et on estime que plus de 2 milliards d’êtres humains se retrouvent aujourd’hui dans une situation de confinement plus ou moins totale. En parallèle de la recherche d’un vaccin, les chercheurs en informatiques se concentrent partout dans le monde pour mettre en place des outils permettant d’épauler le confinement, et arriver à cibler les personnes devant impérativement se mettre en quarantaine.

Ce mercredi à Berlin, c’est un projet paneuropéen qui vient d’être présenté, relaie Reuters. Plus de 130 experts travaillent sur la PEPP-PT (Pan-European Privacy Preserving Proximity Tracing) : l’architecture d’une application permettant de retracer les personnes qui ont été en contact avec des malades au COVID-19, tout en respectant les règles de confidentialités instaurées en Europe sur internet, sous le règlement RGPD (règlement européen sur la protection des données). Pour ce faire, les applications qui découleront de ce programme se baseront sur le Bluetooth de nos smartphones. Le but : nous alerter d’une éventuelle proximité avec un malade, tout en masquant l’identité de chacun. L’initiative européenne devrait être fonctionnelle le 7 avril prochain selon la dépêche de l’agence de presse britannique.

Si le projet semble être dans un stade avancé, il rappelle que l’Europe partait initialement sur un tout autre procédé pour son application. La semaine dernière, une autre dépêche de Reuters s’avançaient sur une méthode différente, dans laquelle ce traçage des malades du COVID-19 était effectué par les données de géolocalisation récupérées par les opérateurs télécoms. Pour l’heure, il n’est donc pas encore facile de savoir comment les gouvernements du Vieux Continent mettront en place leur outil. Qui du Bluetooth ou de la géolocalisation sera préféré dans la lutte contre l’épidémie ?

« Contact tracing »

« Notre objectif est de fournir une colonne vertébrale aux composants numériques de base dans la lutte mondiale contre le Covid-19 », a déclaré Hans-Christian Boos, l’un des membres d’un conseil consultatif sur le numérique  de la Chancelière allemande, Angela Merkel, interrogé par Reuters. La chef du Parti conservateur a elle-même tenu à montrer son intérêt auprès du programme étudié par ces experts. “Je serais bien sûr également prête à l’utiliser moi-même pour aider d’autres personnes” a-t-elle déclaré aujourd’hui.

Hier, des sources du journal Les Échos mettaient en avant le fait que les Autorités françaises travaillent déjà sur une application pour avertir les personnes d’un risque éventuel de contagion. Pour l’heure, nous ne savons pas si la France se base sur la plateforme du projet paneuropéen, ou si elle développe son outil de son côté, préférant peut-être les données de géolocalisation récupérées par les opérateurs. Le 25 mars, un premier programme avait été réfléchi puis lancé en moins de 72 heures baptisé CoronApp.

Concrètement, ces applications de traçage permettraient d’avertir les personnes en contact avec des malades recensés. Sur leur application, qui aurait détecté la proximité via le Bluetooth ou les données de géolocalisation, les personnes seraient automatiquement informées et averties. Elles seraient invitées à rester confinées seules. L’outil serait surtout utile au lendemain des mesures de confinement, et permettrait donc de continuer d’endiguer le virus pendant le retour progressif à la vie normale. Reste encore à choisir la méthode de “contact tracing” la plus adéquate et respectant notre ePrivacy. En Russie et en Israël, le choix a été porté sur la géolocalisation. À Singapour, l’application TraceTogether suit plutôt la logique de la détection par Bluetooth.

Un défi

Pour la France et les autres membres de l’Union européenne, le défi ne sera pas simple. Pour fonctionner, chacun des programmes devra être encouragé par son gouvernement pour qu’il soit installé par un maximum de personnes. De la même manière, le Bluetooth n’étant pas toujours activé sur nos smartphones, il devra l’être automatiquement pour que l’application fonctionne, alors que de nombreuses personnes ne seront sûrement pas d’accord pour laisser le service activé et visible par d’autres personnes, peut-être moins bien intentionnées.

Le défi du projet sera donc lié au respect de notre confidentialité, tout en maintenant un niveau de sécurité indéniable. Selon la société de sécurité californienne Securonix, la situation critique actuelle est une période très appréciée par les pirates informatiques. Le nombre de tentatives de récupération d’informations d’identification a augmenté depuis que l’épidémie à coronavirus a gagné le monde entier. La société précise que ces vols de données se réalisent souvent dans des mails, demandant soit d’inscrire des informations, soit de cliquer sur des liens contenant des logiciels malveillants.

En reste qu’en développant sa propre plateforme, l’Europe fait bien de centraliser le système de surveillance en un seul et même outil pour pouvoir avoir une vision plus globale des cas concernés, et de ne pas perdre les données si des cas transitent d’un pays à un autre. Chaque application pourra également devenir une véritable plateforme d’accès à de l’information juste et vérifiée. À suivre.

📍 Pour ne manquer aucune actualité de Presse-citron, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.

Newsletter 🍋

Abonnez-vous, et recevez chaque matin un résumé de l’actu tech

3 commentaires
3 commentaires
  1. A Singapour, l’application a été téléchargée plus de 600 000 fois, et je crois vraiment à une prise de conscience collective sur le suivi des personnes uniquement pour les aider et ainsi éviter une contagion plus importante.

    Donc, ne pas voir cela comme Big brother qui suit tous vos deplacements, à part si vous avez quelque chose à cacher 😉

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *