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Critique 1899 (Netflix) : nouvelle réussite des créateurs de Dark ?

Les créateurs de la surprenante Dark reviennent sur Netflix avec 1899, une série encore une fois très complexe, peut-être même trop.

Après le succès de Dark, les créateurs de la série allemande Baran bo Odar et Jantje Friese rempilent sur Netflix avec 1899. À peine sortie, la série jouissait déjà d’un capital sympathie hérité de l’aussi complexe que réussie Dark.

Exit l’époque moderne, 1899 se déroule donc à la fin du XIXe siècle. Un paquebot transporte des passagers venant de toute l’Europe pour aller à New-York et découvrir le Nouveau Monde. Un voyage a priori tranquille qui va vite prendre un nouveau tournant.

Alors qu’il navigue dans l’Atlantique, l’équipage doit changer de cap pour aller secourir Prometheus, un paquebot identique, disparu depuis plusieurs mois. Voici l’élément perturbateur qui va transformer ce voyage en aventure marine mystérieuse, qui (notamment du fait des costumes d’époque) n’est pas sans rappeler Titanic.

La comparaison avec l’oeuvre de James Cameron s’arrête là. Les créateurs de 1899 ont repris les mêmes ingrédients que Dark : ambiance sombre (voire anxiogène) personnages multiples au passé mystérieux, intrigue complexe.

Déjà dans le top des séries Netflix du moment, 1899 est-elle aussi réussie que Dark ? Certains membres de l’équipe ont visionné une bonne partie de cette première saison. Voici ce qu’ils en pensent.

Après l’excellente série Dark, Jantje Friese et Baran bo Odar sont de retour dans 1899. Décrire cette série est bien difficile tant elle ne ressemble à aucune autre. Elle emprunte cependant beaucoup à Dark par la complexité de sa construction.

Mais le huit clos d’un paquebot qui chemine vers l’Amérique, les intrigues entre passagers qui viennent des quatre coins du globe, et l’époque ne sont pas sans rappeler Titanic. On pense notamment à tous ces hommes et femmes qui aspirent à une nouvelle vie aux États-Unis, et rêvent d’un nouveau monde à l’approche du XXe siècle. Intriguant, le scénario n’est clairement pas dépourvu d’intérêt.

Il serait dommage d’en dire plus sur cette histoire, au risque de trop spoiler. On apprécie toutefois cette énigme bien ficelée qui tient le spectateur en haleine. Par contre, il faut laisser sa chance à la série qui met un peu de temps à démarrer. Surtout que cette fiction n’est pas dépourvue de quelques lenteurs. Alors que Dark démarrait très fort, le pilote de 1899 ne se distingue pas particulièrement par son dynamisme.

C’est dommage, car on sait que bon nombre de spectateurs décrochent assez vite. D’ailleurs, Netflix demande aux showrunners de capter l’attention du public dès les premières secondes de leurs productions, mais visiblement les cinéastes de 1899 sont passés entre les mailles du filet. On peut en tout cas dire que la série révélera tout son intérêt à ceux qui sauront faire preuve de patience.

Enfin, visuellement, 1899 sert parfaitement le récit. On apprécie ces moments passés à regarder l’horizon comme pour conjurer ce présent angoissant. La production a utilisé une technologie développée par la société ILM. Il s’agit de panneaux LED qui diffusent des décors bluffants. Un procédé déjà employé dans la série Star Wars The Mandalorian, et plus récemment dans House of the Dragon. Le résultat est bien là, et les plans font mouche.

Avec 1899, Jantje Friese et Baran bo Odar, refont ce qui avait fait le succès de la série Dark : un objet visuel non identifié à la triple intersection entre le drame, l’horreur et la science fiction.
On relève encore dans cette nouvelle série de nombreux triptyques au fil des épisodes. Par exemple, le voyage lui-même, à la fois transatlantique, philosophique et psychologique. Dans la distinction entre les passagers de seconde classe, les premières classes et membres d’équipage, et ceux qui savent plus ou moins la situation dans laquelle il se trouvent.

Ou encore les triangles qui ont lieu entre plusieurs personnages – autant de clins d’œil au style de la série Dark, dans l’ensemble construite autour de multiples triptyques : le symbole de la triquetra, trois moments temporels espacés de 33 ans, les trois versions de Jonas Kahnwald…

Dans le making of de la série qu’on vous conseille vivement de regarder à la suite, Jantje Friese explique que l’histoire de 1899 s’articule autour de la question de “notre existence, pourquoi nous sommes sur cette planète, qui nous sommes, qui nous a créé“. Pourtant l’histoire elle-même, les personnages et la narration mettent volontairement une distance avec la série qui a fait connaître Jantje Friese et Baran bo Odar. D’abord les références : on quitte un peu Nietzsche pour explorer la République de Platon, notamment le fameux mythe de la Caverne.

La distribution, ensuite : on y trouve que de nouveaux acteurs, avec toutefois une exception notable : le capitaine Eyk Larsen incarné par Andreas Pietschmann (qui jouait Jonas Kahnwald adulte dans Dark).
Un rôle qui lui va à la perfection, comme celui de Emily Bescham d’ailleurs, Aneurin Barnard (Daniel), Miguel Bernardeau et José Pimentão (Angel et Ramiro). Dans l’ensemble le jeu d’acteurs, les dialogues perdus entre les langues et les nationalités, sont de très haute volée.De même que la photographie et les décors. La série utilise la même technologie de plateaux virtuels que celle que l’on a découverte dans The Mandalorian pour une expérience visuelle tout simplement ahurissante du premier au dernier épisode.

Le seul petit reproche que l’on peut faire à 1899, c’est le rythme du premier épisode un peu lent. Toutefois, on vous encourage vivement à vous accrocher. Quelque chose de majeur se passe dès le deuxième épisode (“Le Garçon”), et le rythme s’accélère nettement dès le 4e épisode (“L’Affrontement”).

Je sors du 8e épisode complètement secoué et fasciné, et attends  avec impatience de voir ce que le couple de réalisateurs nous réserve pour la saison 2 qui est bien partie pour être une vraie claque, une fois encore.

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Netflix
Netflix
Par : Netflix, Inc.
4.1 / 5
14,5 M avis
2 commentaires
2 commentaires
  1. saviez-vous que Netflix a probablement plagié une BD brésilienne “Black Silence” pour la création de cette série ? le procès va suivre, elle risque de disparaitre vite…

    1. Bonjour,

      Oui nous avons suivi cette affaire. Mais puisque la justice est saisie, elle fera son travail. Nous n’avons pas l’intention de faire un procès médiatique. Il s’agit ici d’une critique, nous parlons donc de l’oeuvre que nous avons regardée.

      Meric en tout cas pour votre commentaire.

      Bonne journée !

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