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Espace : la Russie doit maintenant éviter ses propres débris spatiaux

La Russie a déjà fait une démonstration d’une destruction de satellite, mais voilà qu’aujourd’hui elle est très embetée par ses débris.

C’est ce que certaines personnes appellent le karma. Alors que la Russie avait effrayé le monde entier il y a quelques mois en détruisant un ancien satellite soviétique hors d’usage, voilà que l’agence spatiale du pays vient d’annoncer avoir fait une manœuvre d’évidement, pour ne pas rentrer dans ce fameux satellite.

Tout commence le 15 novembre dernier, quand la Russie et l’agence nationale Roscosmos décident de détruire le satellite Kosmos-1408, lancé dans l’espace en 1982 et qui est hors d’usage depuis quelques années. Alors que le tir se prépare, tout le monde le redoute.

La destruction de satellite dans l’espace, notamment sur les orbites basses, est une activité extrêmement dangereuse qui pourrait être la première action d’une chaîne aux conséquences dramatiques. Mais les mises en garde du monde entier ne suffiront pas à rendre la raison au zélé Rogozin.

Le patron de l’agence spatiale russe maintient le tir, et fait exploser en centaines de morceaux (pour ne pas dire plus) le satellite soviétique. Et depuis le 15 novembre dernier, ces débris voguent dans l’espace, sur la même orbite que l’ISS, qui a dû les éviter à plusieurs reprises, ne voulant pas prendre le moindre risque pour les personnes à bord (dont certaines sont russes).

Les Russes pris à leur propre jeu

Mais le vrai coup de karma de cette histoire est intervenu ce week-end. En effet, alors que le vaisseau cargo russe Progress MS-20 devait se rendre vers l’ISS, lui qui a décollé le 3 juin de Baïkonnour, il a été obligé de réaliser une manoeuvre d’évitement de débris spatiaux.

Cette manœuvre, malheureusement courante dans l’espace de nos jours, aurait très bien pu passer inaperçu si l’agence spatiale russe n’avait pas communiqué à son sujet. Mais chose rare, Roscomos l’a fait, et contrairement à son habitude, elle a même reconnu que les débris étaient les siens.

“Je dois mentionner que c’est la première fois que Roscosmos confirme que les débris sont de leur faute”, a écrit la journaliste spatiale Katya Pavlushchenko, qui fut la première étonnée de cette annonce vraiment inhabituelle. “Normalement, ils disent de quel satellite ou de quelle scène de fusée il ne s’agissait, que si c’était un objet étranger. Si c’était russe, c’était un “débris spatial”.

Avec cette reconnaissance des débris spatiaux de Progress MS-20 et de son tir de désintégration, la Russie a remis sur la table un sujet vieux de plusieurs années. La désorbitation des satellites, et plus globalement, la gestion de ces derniers une fois qu’ils sont hors d’usage.

L’orbite : le Far West du 3e millénaire

Avec plus de 4000 satellites en orbite autour de nos têtes, les lois manquent encore pour réglementer l’accès à l’espace, notamment dans des pays qui ont fait de l’orbite une priorité, quitte à s’asseoir sur quelques règles. On peut ainsi donner l’exemple des fusées chinoises qui ont la fâcheuse tendance à retomber en morceaux sur Terre, ou des satellites qui ne sont pas bien désorbités, et qui viennent finir leur course dans une orbite chaotique.

Mais les Russes et les Chinois ne sont pas les seuls, loin de là. Les États-Unis, premier marché du spatial dans le monde, est l’un des plus gros émetteurs de déchets spatiaux. Rien qu’avec le projet Starlink de SpaceX et d’Elon Musk, ce sont à terme 12 000 satellites qui vont peupler le ciel.

Autant d’appareils qui devront suivre des trajectoires très précises pour ne pas se rentrer dedans et ainsi créer des millions de débris.

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