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HyPrSpace : le “SpaceX français” monte encore d’un ton

HyPrSpace est une toute jeune start-up bordelaise. Voulant révolutionner l’accès à l’espace elle tente de concevoir sa propre fusée.

Fondée en 2019, la jeune société HyPrSpace ne fait rien comme les autres. Basée à côté de Bordeaux, elle espère se faire une place dans le monde des microlanceurs. Pour son président, Alexandre Mangeot, ingénieur de formation, toute la réussite du projet repose sur son mode de propulsion : hybride.

Après avoir passé une thèse sur le sujet et travaillé pendant plus de dix ans dans le secteur privé, il a fini par se lancer aux côtés de Sylvain Bataillard et Vincent Rocher. Moins complexe à mettre en place, la propulsion hybride combine des carburants solides (du polyéthylène) et des comburants liquéfiés (de l’oxygène).

HyPrSpace : une technologie moteur unique au monde

Peu populaire, ce système n’a séduit que 6 entreprises sur les 150 sociétés construisant des microlanceurs dans le monde. « Il y a un verrou technologique qui empêche les fusées à propulsion hybride d’atteindre l’orbite », explique Alexandre Mangeot. Il assure néanmoins que la société dispose, dès aujourd’hui, des solutions pour concevoir des fusées avec un moteur hybride.

La société voudrait faire une démonstration d’Orbital Baguette-1 (OB-1) dès 2025 afin de couvrir le marché du LEO, l’orbite basse terrestre. « Nous devrions être capables d’envoyer 250 kg de charge utile en orbite avec notre lanceur », assure de son côté Jean-Philippe Dufour, vice-président en charge des programmesde la société.

Cet ancien chef de projet du CNES a notamment travaillé sur la fusée Ariane. Il en a été l’un des premiers concepteurs. Pour lui l’aventure HyPrSpace, qu’il vient de rejoindre, ressemble à « coup de foudre professionnel ». Autour d’une quinzaine d’employés, l’entreprise développe sa fusée et compte faire une démonstration à l’échelle 1 de son moteur avant l’été.

Un partenariat de taille pour HyPrSpace

HyPrSpace veut construire sa propre fusée, mais la société, âgée de seulement trois ans, sait très bien qu’elle ne peut y arriver seule. « Nous sommes spécialisés dans les moteurs, c’est notre cœur de métier, pour le reste nous avons un “écosystème industriel” », résume Philippe Clermont, vice-président en charge de la stratégie et des finances.

Un « écosystème » qui vient de voir arriver la société suisse Beyond Gravity. Fondée il y a des années, elle dispose d’une grande expérience dans la conception structurelle des fusées. Sur le CV de l’entreprise zurichoise des noms comme Ariane 5 ou la nouvelle Véga, une fusée italienne financée par l’Europe.

Avec la signature de ce nouveau partenariat, HyPrSpace se montre encore un peu plus dans l’environnement spatial français. Si les projets de microlanceurs ne manquent pas dans l’hexagone, HyPrSpace fait partie des plus prometteurs. L’entreprise vient de recevoir des financements de la part du plan d’État « France 2030 ». 

Premier vol orbital pour 2025

Sélectionnée aux côtés de Sirius, l’entreprise espère être « le » lanceur choisi en 2026, ce qui ouvrirait la voie à des financements lourds de la part de l’État. Si les chiffres officiels ne sont pas encore connus, des rumeurs circulent autour des 200 millions d’euros pour les microlanceurs.

Pour HyPrSpace, l’enjeu est de taille. L’entreprise doit réussir, avant cette date, a démontré toute la viabilité de son projet. En 2024 un premier vol suborbital devrait avoir lieu avec « Baguette-1 ». L’année suivante c’est OB-1 (Orbital Baguette-1) qui devrait prendre son envol. Cette fois-ci l’idée sera de rejoindre l’orbite et pourquoi pas de lancer un premier satellite test.

D’ici là la société étudie d’autres pistes pour son avenir. Au cours d’un récent entretien avec la presse, Alexandre Mangeot a évoqué l’idée de devenir un « supplier », un sous-traitant. L’entreprise pourrait ainsi fournir des moteurs pour d’autres sociétés.

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3 commentaires
3 commentaires
  1. et comme d’habitude il n’y aura aucun soutient de l’etat français et si jamais ça fonctionne ou si il y a du potentiel, ils seront racheté par les americains ou les allemands. on commence à connaitre la musique.

  2. Est-ce que l ‘ oxygène n ‘ est pas un comburant et pas un carburant ? Jamais entendu qu ‘ il brûlait tout seul …
    Quelqu’un de compétent peut-il nous éclairer ?

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