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HyPrSpace : un SpaceX français à venir du côté de Bordeaux ?

HyPrSpace, une société française, prévoit de tester son premier mini-lanceur OB-1 dès 2023, lui qui a une propulsion unique en Europe.

Alexandre Mangeot, Sylvain Bataillard et Vincent Rocher, sont les trois cofondateurs de la startup HyPrSpace (pour Hybride Propulsion Space). Cette jeune entreprise prévoit tout simplement de développer son propre lanceur, à la manière de SpaceX et de sa fusée Falcon, développée au début des années 2000 et qui fait aujourd’hui le bonheur de la société d’Elon Musk.

Poussée par les envies du gouvernement français, notamment celui d’Emmanuel Macron, l’équipe derrière HyPrSpace prévoit de lancer son propre lanceur dans les confins de l’atmosphère avec une première phase de test à l’échelle dès 2023 et une commercialisation espérée pour 2024 assure Alexandre Mangeot, une des trois têtes derrière la société bordelaise.

Dans le cadre du plan d’investissement France 2030, le gouvernement a déjà donné une enveloppe de 200 millions d’euros aux sociétés qui ont pour ambition de travailler sur un mini-lanceur réutilisable. Une offre inexistante aujourd’hui dans l’hexagone, dont les lancements sont dominés par Arianespace et la fusée Ariane 5 (et bientôt Ariane 6).

Un mini-lanceur français pour une indépendance spatial

Mais alors que les mini-lanceurs français n’existent pas encore dans le paysage spatial du pays, le gouvernement y croit dur comme fer et développe des entreprises dans ce domaine. Avec HyPrSpace, la startup n’arrive pas à convaincre que l’État français. En effet, la startup vient de boucler une nouvelle levée de fonds de plus d’un million d’euros auprès d’acteurs reconnus du domaine, comme BPI France ou Geodesic.

Selon la dernière des deux sociétés, le choix d’HyPrSpace n’a rien de hasardeux : « La rupture technologique développée par HyPrSpace et sa capacité de lancement sont structurantes pour le développement de l’industrie spatiale ». Une rupture technologique qui séduit donc, mais comment cette dernière se concrétise vraiment ?

Pour comprendre tout le génie derrière un projet comme HyPrSpace, il faut se pencher sur les moteurs de ce mini-lanceur, et plus précisément leur système de propulsion. Ce dernier est en effet hybride, c’est-à-dire que le lanceur OB-1 (c’est son petit nom) ne va pas consumer des ergols solides (comme le font la majorité des fusées), mais un mélange d’ergols solides et liquides.

Propulsion solide, liquide ou hybride ?

C’est cette combinaison qui permet théoriquement d’atteindre des puissances de poussées encore jamais vues. Mais bien que connu depuis le début des années 60, ce système de propulsion n’a jamais réussi à convaincre le monde du spatial, notamment de l’autre côté de l’Atlantique ou la propulsion physique a longtemps été privilégiée.

Cette dernière à l’avantage d’être linéaire et de proposer un rapport poids/puissance très intéressant pour le spatial. Le principal inconvénient de la propulsion solide est que cette dernière est assez peu contrôlable. Une fois lancé le booster (car il s’agit de cela dans la majorité des cas) va vider son réservoir et offrir une poussée continue, impossible de gérer l’intensité ou la durée de cette dernière.

C’est avec ce système de propulsion que les boosters de la navette Challenger, tristement célèbre pour son accident de janvier 1986, ont décollé. Avec une propulsion à ergol liquide, les ingénieurs de la NASA auraient pu reprendre la main avant le crash et ainsi éviter le pire pour les astronautes, du moins en théorie.

Un projet inédit sur le sol européen

Aujourd’hui seuls le SpaceShipTwo, l’avion-fusée de Virgin Galactic fonctionnent avec un système de propulsion hybride et HyPrSpace assure avoir développé un système encore plus performant que celui de son voisin américain. En effet, si la société de Richard Branson arrive à faire décoller son avion-fusée pour atteindre la frontière de l’espace, la startup bordelaise s’attend-elle à lancer des charges utiles, jusqu’à 250 kilogrammes, en orbite autour de la Terre.

Selon Alexandre Mangeot, titulaire d’un doctorat sur le sujet, la propulsion hybride pourrait devenir l’avenir du spatial et elle permet à HyPrSpace de faire des économies de taille notamment dans la fabrication et la logistique d’un tel moteur.

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