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Il a travaillé sur la conformité de N26 pendant 2 ans. Il jette l’éponge

La néo-banque allemande, depuis un an et demi, ne peut pas ouvrir plus de comptes que ce que lui ordonne le régulateur. Son directeur des risques démissionne, après avoir signé une lettre informant d’une “culture de la peur” et de “dysfonctionnements organisationnels continus”. 

La troisième démission d’un cadre haut placé chez N26 en moins d’un an vient de tomber. Il s’agit de Thomas Grosse, le directeur des risques et de la conformité de la néo-banque allemande, qui arrivait dans l’entreprise en 2019. Ces deux dernières années, c’est lui qui dirigeait le vaisseau pour faire en sorte d’éviter les obstacles et tenter de grossir malgré des régulateurs très sévères, une concurrence dominée par Revolut et un turn-over important dans l’entreprise.

Selon le Financial Times, son départ intervient “pour des raisons personnelles”, de la même manière que l’ancienne directrice de l’exploitation (COO) Adrienne Gormley quittait son poste en avril l’année dernière, et que l’ancien directeur financier (CFO) Jan Kemper fin janvier. Thomas Grosse n’a pas fait d’annonce publique, mais il ne sera resté, en tant que directeur des risques et de la conformité, que deux ans chez un N26 en pleine crise.

Banque trop laxiste

Thomas Grosse, qui prenait son nouveau rôle en 2021, arrivait au moment où la BaFin, le régulateur bancaire allemand, pénalisait l’établissement en limitant sa croissance à un nombre plus restreint d’ouvertures de compte par mois que son rythme à l’époque. Les autorités pointaient du doigt l’attitude trop laxiste de N26 autour des mesures anti-blanchiment d’argent.

Depuis, il semblerait que le rythme d’acquisition de nouveaux clients soit fortement réduit car la banque ne communique pas aussi régulièrement sur son nombre de clients (8 millions contre 25 millions chez Revolut). La néo-banque, soucieuse de vouloir montrer patte blanche, avait raté le coche des produits d’investissement et les crypto-monnaies, qui sauvaient plus d’une néo-banque à l’heure où l’activité de paiement n’était plus rentable avec la crise sanitaire et les confinements.

“Culture de la peur”

La discrétion de Thomas Grosse lors de sa démission est pourtant un trompe-l’oeil. En réalité, le directeur a déjà manifesté son désaccord avec sa société. Selon le Manager Magazin, qui publiait le contenu d’une lettre co-signée par plusieurs responsables, il y aurait dans le management des cofondateurs de N26 une “culture de la peur” et des “dysfonctionnements organisationnels continus”.

L’écrit date d’un an et N26 a déjà tapé en touche à son sujet, expliquant que les fréquentes démissions d’employés ne résultaient que de leur volonté de se lancer dans la création de leur propre entreprise. La vérité se trouve dans les chiffres, et sur ce point, la néo-banque stagne alors qu’elle revendique toujours 2,5 millions de comptes ouverts en France.

Il y a un peu plus d’un an, les plans de N26 pour entrer en Bourse venaient s’assombrir alors que de nombreux employés témoignaient d’un turn-over de 40 % entre 2020 et 2021. De quoi rendre compte d’une crise en interne qui ne pouvait rien arranger sur le développement produit et la stratégie. Un taux de renouvellement bien trop supérieur à la moyenne d’une startup équivalente.

À l’heure où Revolut arrive doucement à sortir la tête de l’eau et afficher des bénéfices, N26 creuse ses pertes. Elles atteignaient 172 millions d’euros en 2021, avec seulement 3,7 millions de clients payants sur ses 8 millions de clients au total. Sans personne à la tête de la gestion des risques et de la conformité, N26 est dans une posture de plus en plus instable.

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2 commentaires
2 commentaires
  1. Article incompréhensible.
    Une seule ligne qui permettrait de comprendre mais jamais développée.
    Citation de la ligne jamais développée dans l’article, alors que le développement aurait été nécessaire pour comprendre la non reussite de la banque :
    <>

    1. Ligne jamais développée (les guillemets ne sont pas passés) :
      “Les autorités pointaient du doigt l’attitude trop laxiste de N26 autour des mesures anti-blanchiment d’argent.”

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