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Il n’existe plus qu’une moitié de Deezer en Bourse

Deezer n’est plus une licorne.

Bientôt une semaine après l’introduction en Bourse de Deezer, l’application de streaming musicale n’en finit plus de voir son cours baisser. Ce lundi, sa cinquième séance lui a valu un passage sous la barre des 600 millions d’euros de valorisation, à seulement 548 millions d’euros à l’heure d’écrire ces lignes. Désormais, ne comptez plus la société parisienne parmi les licornes.

À 29% de baisse le premier jour, suivi de -2,5% le second, -4,65% le troisième et -8,57% le quatrième, le cours de l’action Deezer perd aujourd’hui 4,85% pour un prix de seulement 4,8 euros. En moins d’une semaine, elle aura donc perdu plus de 50%. Une décote qui n’est pas nouvelle, alors que la valorisation de Deezer baisse depuis plus de deux ans maintenant.

Deezer cours Euronext 11 juillet 2022
© Boursorama

Deezer ne cesse de fondre

En avril, lors de la publication des détails sur son projet d’introduction en Bourse (via SPAC), Deezer annonçait pouvoir atteindre une valorisation de 1,05 milliard d’euros au moment de sa fusion avec le véhicule d’investissement I2PO. Deux ans plus tôt, en 2020, le groupe mexicain de télévision Azteca entrait au capital de l’entreprise qui dépréciait alors de 23%. Depuis sa naissance en 2007, ses services n’ont pas réussi à dépasser les 10 millions d’utilisateurs.

Pour rappel, la société souffre d’une concurrence accrue. Et si Spotify semble être son concurrent principal lui faisant de l’ombre, les investisseurs sont surtout méfiants face aux sociétés comme Apple et Amazon, qui possèdent leur propre service de streaming en même temps que des revenus plus solides sur d’autres marchés plus lucratifs.

“Les capitalisations se rationalisent”

La grande nouvelle de ce lundi 11 juillet est surtout que Deezer n’appartient plus au cercle des licornes, ces startups valorisées à plus d’un milliard d’euros. OVHcloud, une autre pépite française cotée en Bourse, voit sa valorisation fondre de façon préoccupante, à – 46% depuis le début de l’année. D’autres startups françaises comme Sorare, Back Market, Qonto et Doctolib ne sont pas entrées en Bourse mais dépassent de loin la valorisation de Deezer (jusqu’à 5,8 milliards pour Doctolib).

En 2022, les dossiers technologiques et numériques n’ont pas la cote en Bourse. La hausse des taux d’intérêt et le fait d’une économie en plein bouleversement, notamment à cause des prix du pétrole et de l’inflation, a refroidi les investisseurs qui ne cherchent plus à investir en capital risque. “Deezer arrive à un moment où les capitalisations se rationalisent”, commentait un analyste dans les colonnes du journal Le Monde.

Il était pourtant primordial que Deezer entre en Bourse pour aller chercher les 275 millions d’euros levés par son véhicule d’investissement I2PO, avec lequel il a fusionné pour se coter à Euronext Paris. La société avait besoin d’argent frais pour investir et tenter de se montrer créative pour aller chercher de nouveaux utilisateurs (anglo-saxons principalement) et de nouveaux revenus (via des partenariats avec des opérateurs).

Pas sûr que cela soit suffisant. Deezer est en voie d’aller toucher le fond. Seul optimiste, le ministre de l’Economie Bruno Le Maire, présent lors de la cotation de la pépite française. “Il y a un enjeu économique, en termes d’emplois, créations de richesses, culturel aussi. Je crois à la souveraineté culturelle française et les plates-formes de streaming, c’est une façon de défendre la culture française, la chanson française”, s’exclamait-il. À savoir que Spotify aussi a vu sa capitalisation chuter (-60% depuis le 1er janvier 2022). Une comparaison qui cette fois-ci ne dérange pas les équipes de Deezer.

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