Un million de foyers fiscaux sur 38 millions ont été victimes d’un bug informatique lors de leur déclaration de revenus. Ce sont en tout cas les chiffres avancés par la Direction Générale des Finances publiques.
Plus précisément, ce « bug » viendrait d’un logiciel EDI utilisé par la plupart des cabinets d’experts comptables. En France, il existe deux moyens de déclarer ses impôts : sur le site des impôts ou avec ce logiciel dédié aux professionnels. C’est donc ce dernier qui a flanché.
En cause, une série d’incidents techniques dont un incendie sur l’un des sites des impôts explique la Direction Générale des Finances publiques. Cette dernière annonce un retour à la normale à partir de début octobre et jusqu’à mi-décembre pour certaines déclarations. En attendant, les contribuables concernés (surtout des commerçants, artisans, agriculteurs et professionnels de santé) se retrouvent parfois dans des situations inconfortables.
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Une catastrophe pour certains professionnels
Les conséquences de ce bug sont parfois dramatiques pour certains professionnels. Contacté par ses auditeurs, RMC partage plusieurs témoignages donc celui de Camille, kinésithérapeute, qui n’a pas eu son taux d’imposition réajusté suite à la naissance de son bébé. Elle explique :
Mon comptable m’a assuré que cette déclaration avait bien été faite en juin. Mais les impôts ne l’ont pas traitée. Je suis censée payer moins d’impôts, avec une part supplémentaire et ce n’est pas le cas. Si je n’étais pas allée sur le site des impôts pour changer mon taux de prélèvement, je n’aurais jamais été au courant.
Le cas de Bastien, podologue, est plus inconvenant. Ce professionnel de santé explique qu’il attendait un remboursement de 9000 euros qui lui aurait permis de se « refaire une trésorerie » suite à la crise Covid qui l’a « un peu chatouillé ». Il désespère :
Je comptais grandement sur ce remboursement : ils me doivent 9000 euros. Malheureusement, pour le moment, je n’ai pas eu un seul acompte. (…) La situation est compliquée. On essaie d’être de bons contribuables et on aimerait que l’exigence soit des deux côtés.
David Mulé, expert-comptable à la COGEP Orléans, s’alarme. « Chez nous, tous les clients sont concernés » dénonce-t-il. « On a donc 160 000 clients au sein du groupe qui sont bloqués ». Et d’ajouter :
Certaines déclarations, 10% environ, seront traitées en décembre, ce qui va provoquer un décalage de trésorerie assez important.
Face à cette situation, la DGFIP semble éprouver de nombreuses difficultés. « L’administration a du mal à répondre à nos sollicitation » conclut David Mulé.
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