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Kinéis : l’internet des objets par satellite, version made in France

Kinéis est une jeune entreprise toulousaine, mais sous ses faux airs de start-up se cache en réalité un projet d’ioT vieux de 40 ans.

Kinéis est une entreprise française du New Space. Grâce à sept satellites aujourd’hui en orbite autour de la Terre, la société basée dans la banlieue toulousaine parvient à faire le lien avec des terminaux partout au tour du monde, pour des clients de tout genre.

Né en 2018 à partir du projet Argos, mené par la NASA et le CNES et CLS, Kinéis propose de faire le pont entre des objets au sol, que la société appelle des « terminaux » et les propriétaires de ces derniers, qu’ils soient des agences gouvernementales, des ONG ou des sociétés privées.

“On est plus SFR ou Orange plutôt qu’Apple ou Samsung”

Pour bien comprendre le fonctionnement de Kinéis, Alexandre Tisserant, son président fait le parallèle avec le monde bien plus connu de la téléphonie : « pour faire l’analogie, on est plus SFR ou Orange qu’Apple ou Samsung ». S’il n’exclut pas l’idée d’un jour produire des terminaux pour des clients « dans des marchés spécifiques, naissants, où nous aurions une certaine compétence », il reconnaît également le savoir-faire de ses partenaires et leur fait une confiance totale.

Avec aujourd’hui une flotte de sept satellites en activité autour de la Terre, Kinéis propose des résultats très intéressants, aux quatre coins du monde. Pour donner un exemple, l’entreprise toulousaine travaille avec le gouvernement australien afin « de suivre les troupeaux de Buffalo dans le pays, directement par satellite afin de pouvoir les orienter le mieux possible pour qu’ils ne détériorent pas trop leur environnement ».

Un projet tout jeune avec 40 ans d’expérience

Si la société n’a que quelques années, le projet est lui bien plus vieux que ça. Basé sur les fondations d’ARGOS, Kinéis récupère un héritage de plus de 40 ans. Forte d’une levée de fonds de 100 millions de dollars qui a permis de « tout faire », la jeune start-up toulousaine espère pouvoir améliorer encore ses performances et « offrir des résultats en quasi-temps réel, avec un rafraîchissement des données toutes les 10 à 15 minutes ».

Mais pour arriver à de telles choses, la société a besoin de plus de satellites. Elle va ainsi en lancer une flotte de 25 nouveaux modèles, des nanosatellites, qui devraient permettre de « faire baisser nos coûts et ainsi récupérer de nouveaux clients », explique Alexandre Tisserant.

En ce qui concerne cette nouvelle flotte, elle devrait être larguée en cinq fois grâce à des fusées de l’entreprise Rocket Lab. « Les vols auront lieu tout au long de l’année 2023 depuis la Nouvelle-Zélande avec cinq tirs de cinq satellites chacun ». Grâce à ce nouvel arsenal de travail, Kinéis espère réussir à séduire d’autres clients, l’entreprise qui vient d’ailleurs d’obtenir une autorisation de la part de la FCC pour « faire du business » sur le sol américain.

Kinés à la recherche du rêve américain

Dans les faits si cette autorisation ne touche que le pays de l’oncle Sam, elle pourrait avoir des répercussions bien plus grandes. En effet, « de nombreux pays regardent d’abord ce qu’il se fait aux États-Unis avant de l’autoriser chez eux ». Ce passe-droit donné à Kinéis devrait donc permettre à l’entreprise de se développer encore et de trouver des clients un peu partout.

Alexandre Tisserant parle d’une « étape majeure » avec cette nouvelle autorisation donnée par la FCC qui est aussi pour les équipes du projet une forme de validation et de reconnaissance très importante de leur travail. Kinéis va maintenant devoir mettre les bouchées doubles, elle qui prévoit de mettre en place une vingtaine de paraboles un peu partout dans le monde afin de capter le signal de ses satellites.

En plus de ce travail structurel, l’entreprise va devoir travailler sur la partie data center ainsi que la distribution des données.

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