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La blockchain doit se dépolluer, l’avenir des crypto-monnaies en dépend

Un accord sur le climat spécial crypto-monnaies vient d’être annoncé.

À mesure que les crypto-monnaies progressent dans leur ascension économique et politique, le défi écologique pèse de plus en plus. Leur système reposant essentiellement sur la blockchain, qui leur permet d’être sécurisées et décentralisées, est un gouffre écologique en conséquence de son besoin accru d’énergie pour fonctionner.

Aux avant-postes, Bitcoin fait figure du plus mauvais élève. Sa capitalisation pèse à elle seule plus de la moitié des liquidités du marché. Mais les critiques sur ses besoins énergétiques se façonnent d’autant plus dans son système de validation par « preuve de travail ». Ce qui en fait sa plus grande avancée est aussi son plus grand défaut.

Pour fonctionner, elle s’appuie sur des centaines de milliers d’ordinateurs, des mineurs rémunérés à vérifier chaque transaction. Résultat, sa consommation globale d’électricité se mesurerait à l’impact carbone de la ville de Hong Kong. Ethereum, sur sa propre blockchain, n’est pas en reste. Il trouverait de correspondance l’impact environnemental de la Lituanie, à lui seul.

Vers un accord sur le climat spécial crypto-monnaies

La semaine dernière, une vingtaine d’entreprises du secteur ont rejoint un accord initié par l’Energy Web Foundation. La fondation à but non lucratif localisée à Zug en Suisse, et en activité depuis 2019, a publié le « Crypto Climate Accord », un accord pour le climat spécial crypto-monnaies. Il vise à rassembler l’ensemble des acteurs, et tenter de faire fonctionner les systèmes blockchain des crypto-monnaies essentiellement en énergie renouvelable avant 2030, et atteindre zéro émission d’ici 2040.

Un accord essentiellement organisé par le privé donc, et qui « ne consiste pas à se réunir et à demander des subventions par quelque moyen que ce soit », précisait Jesse Morris, le directeur commercial de la fondation. L’homme présente pourtant sa carrière comme étant alignée sur le seul objectif de « s’associer avec les services publics […] et les parties prenantes de la réglementation pour aider les ressources énergétiques distribuées à devenir une partie intégrante et largement accessible du système électrique mondial », comme il est écrit sur le site.

« Si nous pouvons rendre le bitcoin vert, il sera beaucoup plus facile et moins risqué pour d’autres organisations de venir acheter plus de bitcoins » annonçait Jesse Morris. Un optimisme et une envie de progrès que d’autres ne partagent pas. « Certaines choses ne peuvent tout simplement pas être réglées », déclare l’économiste Alex de Vries, fondateur du lobby « Digiconomist », et fervent critique de l’impact écologique de Bitcoin.

Bitcoin concurrencé

Parmi les entreprises qui ont rejoint l’accord, il y a Ripple. La société à l’origine du protocole de paiement et de la crypto-monnaies XRP (en forte hausse la semaine dernière) a rejoint l’initiative, non sans intérêt. Les premiers détails de l’accord annoncent l’objectif de créer une plateforme capable de vérifier la quantité d’énergie renouvelable utilisée par la blochckain, et d’en tirer une norme ajoutée à l’industrie. Ripple, comme Ethereum, possède un système plus à même d’évoluer vers une minimisation de la consommation requise au fonctionnement, contrairement à Bitcoin.

Le New-Yorkais Consensys, développeur de logiciels décentralisés qui repose sur la blockchain Ethereum, est aussi de la partie. L’objectif écologique est un nouveau moyen de prendre part à l’industrie, et pourrait devenir primordial à mesure que les autorités façonnent le droit d’exercer des acteurs sous le prisme de l’impact écologique, et que les crypto-monnaies en général maintiennent leur poussée pour leur intégration globale.

Lire aussi – Comment déclarer ses cryptomonnaies ?

Groupe d’action, ou groupe de pression ?

Comme le rappelle The Verge, l’accord sur le climat pour les crypto-monnaies veut rassembler l’industrie dans l’optique de la prochaine conférence des Nations Unies sur le changement climatique. En novembre prochain, cette COP26 se tiendra à Glasgow (Écosse). L’Energy Web Foundation pourra se reposer sur l’activiste Tom Steyer, un financier démocrate entouré de plusieurs têtes d’affiche (entrepreneurs et PDG), félicitées lors de la COP21 et l’Accord sur le climat de Paris.

Qu’il soit encore vague et peu formel sur ses moyens, le « Crypto Climate Accord » de la semaine dernière dresse les bases des conglomérats d’entreprises et des prochains lobbies pour les crypto-monnaies. Espérons qu’ils n’en débouchent pas qu’à de simples groupes de pression politique. Une loi de marché découlant sur une compétition sous le prisme de l’écologique permettrait de choisir les meilleures initiatives pour façonner l’industrie, et pousser les crypto-monnaies à ne pas s’arrêter à leur simple révolution d’exister. Parce que leur avenir dans les échanges en dépend.

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3 commentaires
3 commentaires
  1. La blockchain est une technologie de 2009.
    Jetez un coup d’œil a l’holochain de 2018 et qui est bientôt en fin de beta. Absolument tout sera mieux et sans impact environnemental.

    1. Entièrement en accord avec vos propos. Le seul qui se détache du lot en étant beaucoup efficient est en effet: Holochain.
      Aucun doute pour moi que l’avenir passera par eux.

  2. Entièrement en accord avec vos propos. Le seul qui se détache du lot en étant beaucoup efficient est en effet: Holochain.
    Aucun doute pour moi que l’avenir passera par eux.

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