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“La liste noire de Facebook” : le document confidentiel fuite

Plus de 4 000 noms d’entités et de personnes ont fuité. Il s’agit d’une liste noire utilisée par Facebook pour la modération du contenu.

Dans le cadre de sa politique de modération, Facebook utilise une liste d’organisations et de personnes considérées comme dangereuses. Le réseau social n’a jamais souhaité partager celle-ci, malgré l’avis de son Conseil de Surveillance qui recommandait que cette liste soit rendue publique.

Dans une décision rendue au mois de janvier, ce Conseil, qui fait office de Cour Suprême en ce qui concerne les décisions de modérations sur le réseau social, recommandait à Facebook de publier cette liste ou au moins de donner des exemples. Si cette recommandation n’a jamais été suivie par l’entreprise, aujourd’hui, la liste a fuité.

Cette liste secrète des personnes et organisations considérées comme dangereuses par Facebook a été éditée pour la rendre plus lisible, puis publiée par le site The Information. Plus de 4 000 personnes ou groupes figurent sur celle-ci et elle inclut des suprémacistes blancs, des mouvements sociaux militarisés ainsi que des terroristes présumés.

The Intercept évoque également un système de classement des entités de cette liste qui permet au réseau social de gérer sa modération. Aucune de ces entités n’est autorisée à avoir une présence sur Facebook. En revanche, le classement a une influence sur ce que les autres utilisateurs peuvent dire à propos de l’entité.

Ainsi, si une personne ou une organisation est classée niveau 1, les utilisateurs de Facebook n’auraient pas le droit d’en faire l’éloge ou d’afficher un soutien. Si l’entité est de niveau 2 (qui inclut par exemple des rebelles armés), les utilisateurs seraient autorisés à faire l’éloge des actions non violentes de cette entité, sans exprimer un « soutien substantiel » aux groupes eux-mêmes. Enfin, si une entité est de niveau 3, les conversations seraient libres.

La réaction d’un responsable de Facebook, qui pointe du doigt une analyse « superficielle » du document

Brian Fishman, le directeur de la lutte contre le terrorisme et contre les organisations dangereuses de Facebook a déjà réagi sur Twitter. Celui-ci explique que comme de nombreuses organisations, Facebook a décidé de ne pas partager sa liste afin de limiter les risques légaux, les risques de sécurité, ainsi que les risques que les organisations incluses dans cette liste s’en servent pour contourner les dispositifs en place.

Sinon, Fishman répond aux commentaires pointant du doigt le fait que sur liste des organisations terroristes présumées, plus de la moitié des entités sont principalement du Moyen-Orient, de l’Asie du Sud et des musulmans.

« Bon nombre des groupes énumérés dans le document sont des filiales ou des ailes médiatiques d’entités plus importantes. Cela est particulièrement vrai avec les groupes terroristes bien établis comme ISIS et al-Qaïda, pour lesquels nous avons documenté des centaines d’entités individuelles », écrit le responsable. « C’est important, car dans une analyse superficielle, cette structure fausse considérablement le nombre total d’entités d’une région particulière. »

« Plus de 250 entités suprémacistes blanches sont désignées en vertu de notre politique la plus restrictive en tant que groupes haineux Niveau 1. Cela signifie pas « d’éloges, soutien et représentation » », ajoute le responsable plus loin.

Dans sa série de tweets, Fishman rappelle aussi que Facebook a des obligations légales de bannir certaines organisations. « Par exemple, FB a l’obligation légale de suivre la loi américaine relative aux entités désignées comme des organisations terroristes étrangères, des terroristes mondiaux et d’autres parties sanctionnées », écrit-il.

Par ailleurs, la liste qui a été diffusée par The Information ne serait pas exhaustive, puisque le document est constamment mis à jour.

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Par : Facebook, Inc.
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