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L’Arabie Saoudite soupçonnée d’espionner ses citoyens lorsqu’ils se rendent aux États-Unis

Des millions de demandes de suivi secrètes émanant des principaux opérateurs du pays sèment le doute.

Un lanceur d’alerte a transmis au Guardian ce qui semble être des millions de demandes de suivies secrètes émanant de l’Arabie Saoudite. Ces requêtes, effectuées entre novembre 2019 et jusqu’au mois de mars, proviendraient des trois principales sociétés de téléphonie mobile du Royaume : Saudi Telecom, Mobily et Zain.

L’idée était visiblement d’établir l’emplacement des téléphones appartenant à des citoyens saoudiens en déplacement aux États-Unis. Cette opération pourrait selon le quotidien britannique s’apparenter à une campagne d’espionnage systématique. L’opération serait rendue possible en raison des failles du système de messagerie mondial SS7. Ce dernier permet aux opérateurs de connecter leurs clients lors de leurs déplacements à l’étranger. L’outil permet notamment d’appliquer les frais d’itinérance.

L’Arabie Saoudite déjà accusée d’avoir piraté Jeff Bezos

Mais ce qui sème le trouble, c’est la fréquence suspecte des demandes au cours d’une même journée. Ils pouvaient en effet être suivis jusqu’à 2 à 13 fois par heure. De quoi noter avec précision leurs moindres déplacements.

D’autant que l’Arabie Saoudite s’est déjà signalée par ses activités de surveillance des opposants. Le Guardian a notamment pu joindre Andrew Miller, un ancien conseiller de Barack Obama, qui a fait part de ses suspicions : « Je pense qu’ils surveillent non seulement ceux qu’ils savent être des dissidents, mais ceux qu’ils craignent peuvent dévier des dirigeants saoudiens. Ils sont particulièrement inquiets de ce que les ressortissants saoudiens feront lorsqu’ils seront dans les pays occidentaux. »

Par le passé, le pays a aussi été accusé d’avoir piraté le smartphone de Jeff Bezos. Deux responsables de l’ONU ont effet affirmé que l’Arabie Saoudite a bel et bien réussi à hacker le téléphone du patron d’Amazon. Un message reçu par le dirigeant sur l’application WhatsApp serait à l’origine de l’infection. Il n’aurait pas été envoyé par n’importe qui car son auteur serait le prince héritier Mohammed ben Salmane en personne. L’information a été niée par l’ambassade saoudienne aux États-Unis mais l’enquête suit toujours son cours.

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