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Le Kick off : sale temps pour les médias digitaux

Cette semaine dans le Kick off, focus sur les difficultés que rencontrent certains médias digitaux pourtant bien établis.

 

C’est le Kick off, on parle de la crise des médias digitaux.

Posted by Presse-citron on Monday, February 4, 2019

Les nuages semblent s’accumuler à l’horizon de certains médias “pure players” digitaux, qui semblaient pourtant solidement établis, avec des audiences massives et des valorisations stratosphériques.

Ainsi a-ton appris cette semaine qu’après le HuffPost et BuzzFeed, c’est au tour de Vice de connaitre des difficultés. Après avoir gelé les embauches à l’automne dernier, Vice Media prévoit de se séparer de 10% de ses effectifs, soit 250 personnes. L’entreprise, qui emploie 2 500, personnes consacrera une partie de ses ressources à la production cinématographique et télévisuelle et au contenu de marque plutôt qu’à la publication sur le Web. Les revenus de Vice Media l’an dernier sont restés stables par rapport à 2017 et se situaient entre 600 et 650 millions de dollars. La société est tout de même valorisée 5,7 milliards de dollars, un chiffre énorme pour un média né avec internet. Des difficultés qui trouvent entre autres leur origine dans une forte baisse de l’audience du site, tombée de 49,1 millions de visiteurs en mars 2016 à 27 millions en septembre 2018.

Mais Vice n’est pas le seul à connaitre des jours difficiles. La semaine dernière, plus d’un millier de journalistes ont été licenciés de BuzzFeed, HuffPost et Gannett, en plus des réductions d’effectifs chez Condé Nast, alors que les éditeurs tentent d’adapter leurs activités.

Plus près de nous, même s’il n’entre pas dans la même catégorie des pure players, c’est le journal L’Humanité qui s’est récemment déclaré en cessation de paiements, une situation étonnante quand on sait que le journal communiste reçoit chaque année un joli chèque de l’état de au titre des subventions d’aides à la presse. Ainsi pour 2019, L’Humanité a encore perçu 4 191 650 euros d’argent public, en pure perte visiblement. Il faut dire que le journal ne tire plus qu’à 33 000 exemplaires, et que, pour la partie qui nous intéresse, son site web n’attirerait que 2,3 millions de visiteurs uniques mensuels selon SimilarWeb. Des chiffres à mettre en regard des effectifs, qui comptent deux-cent salariés, dont cent journalistes…

Folie des grandeurs et sureffectifs ?

Autre échec récent, celui d’Explicite, qui vient d’informer par un email à ses abonnés signé d’Olivier Ravanello, directeur de la publication, qu’il cessait son activité : “Un an après son démarrage il faut se rendre à l’évidence ; nous n’arriverons pas à trouver les nouveaux investisseurs qui nous auraient permis de franchir la dernière étape et d’installer durablement Explicite dans le paysage médiatique. […] C’est avec le sentiment d’avoir tout tenté, tout essayé en accord avec une certaine idée de l’info que nous voyons se profiler le moment où il nous faudra cessez d’écrire, de voir, de dire et de rapporter. Mais nous l’avons fait, pour vous, et nous en sommes fiers.”

Le point commun à tous ces médias ? Peut-être une sorte de folie des grandeurs qui les a tous conduits à trop embaucher et à se retrouver rapidement en sureffectifs, un danger mortel pour ce type d’entreprise. Si l’on prend l’exemple de L’Humanité, même pour un média généraliste, salarier cent journalistes parait étonnant, a fortiori si l’on met cet effectif en regard du nombre de visiteurs sur le site web. Même si tout n’est pas comparable, il est quand même intéressant d’avoir un ordre de grandeur : nombre de médias digitaux francophones font beaucoup mieux avec beaucoup moins, avec des audiences largement supérieures et des rédactions de moins de dix personnes. Quant à Explicite, qui a fait le pari du modèle économique, pas besoin d’être Prix Nobel d’économie pour comprendre à la vue de cette page assez surréaliste que l’aventure était vouée à s’arrêter assez rapidement…

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Par : Opera
1 commentaire
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  1. Les médias digitaux n’apportent aucune valeur ajoutée : entre les retranscriptions de dépêches AFP (pour les médias classiques), les retranscriptions d’articles de sites étrangers (pour les médias spécifiques), les articles sans valeur bourrés de liens sponsorisés (“Top promos sur Amazon”)… les contenus sont gratuits mais on retrouve partout la même chose.
    Par ailleurs, beaucoup de pages Fb ou Twitters de sites média se pénalisent en achetant des dizaines de milliers de faux abonnés : cela fait qu’ils n’atteignent jamais les niveaux de reachs de leur posts, qui du coup n’obtiennent quasiment aucune interactions (aucun like, partage, ni même commentaires…)

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