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Le métavers est-il une catastrophe pour l’environnement ?

De nombreuses voix se font entendre pour dénoncer les dangers de ce nouveau monde virtuel.

C’est le grand pari de Mark Zuckerberg. Le patron de Meta (anciennement Facebook) espère que d’ici 2030, le métavers comptera plus d’un milliard d’utilisateurs. Joignant les actes à la parole, le dirigeant investit énormément dans cette nouvelle forme d’Internet basé sur la VR. Le géant du web aurait ainsi dépensé 13 milliards de dollars en 15 mois sur ce dossier.

Pour l’heure, le public ne semble pas forcément enthousiaste pour ce nouveau monde virtuel, mais le secteur de la Tech est en ébullition. Culture, sport, e-commerce, travail, les projets se multiplient autour de ce concept. Ses potentielles conséquences sur l’environnement font également l’objet d’un vif débat. Alors le métavers est-il une catastrophe pour l’environnement ? On a souhaité y voir plus clair.

Ces studios de jeux vidéo français alertent sur l’impact du métavers

L’idée de cet article est née d’une tribune publiée cette semaine par plusieurs dizaines de développeurs et de studios de jeux vidéo français sur le site bonpote.com. Ils s’inquiètent très clairement de l’impact potentiel du métavers sur l’environnement.

Ces professionnels rappellent tout d’abord le côté énergivore de la réalité virtuelle qui consomme largement plus que la vidéo traditionnelle :

Le métavers est à la croisée entre culture de l’optimisation (autant logicielle qu’artistique) et course à la puissance. On retrouve là deux des traits principaux du productivisme. Le temps réel, jeux vidéo ou Métavers, est la Formule 1 du numérique, une locomotive qui tire à la hausse de nombreux pans de la technologie. D’ailleurs, Raja Kudori d’Intel (fabricant de microprocesseurs) estime qu’il faudra multiplier par 1000 les capacités de calcul informatique pour fournir des services métavers.

Et les signataires d’ajouter : « Une prévision Cisco montre que le streaming de vidéo UHD en VR multiplierait par 30 les besoins de bande passante sur les réseaux par rapport aux techniques actuelles de cloud gaming. Dès lors, interagir de cette manière à travers le métavers serait très probablement un gouffre énergétique. »

Cité par Les Échos, Frédéric Bordage, expert en sobriété numérique, enfonce le clou : « Si chaque individu se dote d’un casque VR, c’est comme si on multipliait par deux le nombre de smartphones dans le monde. » D’ailleurs, « la fabrication de ces terminaux demande l’extraction de terres rares, un procédé très toxique qui se fait à 60 % en Chine », rappelle le quotidien économique.

En limitant les déplacements, le métavers peut-il faire baisser la pollution ?

L’argument est répété en boucle par les partisans du métavers. Certes la pollution numérique n’est pas à négliger, mais ce nouveau monde virtuel va permettre d’éviter de très nombreux déplacements.

Dans un article consacré à ce sujet, nos confrères de Science et Vie rapportent ainsi cette anecdote : « En 2020, une conférence en ligne a rassemblé des centaines de chercheurs. Ces derniers ont calculé que si la conférence avait été organisée en physique, à San Francisco où étaient basés les organisateurs, elle aurait été 66 fois plus polluante ! Dans ce cas, l’impact du virtuel est moins important que celui du présentiel. »

Cette idée est néanmoins remise en cause par Hugues Ferreboeuf, chef de projet numérique au laboratoire d’idées The Shift Project. Cité par La Croix, il souligne ainsi : « On se dit depuis une bonne décennie que les possibilités en ligne devraient réduire les déplacements physiques. En réalité, il y a ajout et non substitution ».

Le métavers, un moyen d’éveiller au risque du changement climatique ?

Cette nouvelle forme d’Internet pourrait néanmoins présenter un vrai atout. Dans une chronique publiée sur VentureBeat, Nicola Morini Bianzino, CTO chez EY Global, un cabinet d’audit financier, explique que le métavers pourrait permettre de surmonter les obstacles psychologiques à l’action climatique. Ainsi, la plupart des citoyens ont tendance à considérer ce problème comme lointain, et notre capacité de concentration ne fonctionne correctement qu’à court terme.

Mais l’auteur de l’article ajoute : « Une série d’expériences liées à la réalité virtuelle, au climat et à d’autres questions de durabilité ont montré que les expériences immersives donnent de meilleurs résultats d’apprentissage, un impact plus personnalisé et un plus grand engagement émotionnel. » L’émotion est souvent un moteur de l’action et cela pourrait s’avérer très utile en matière de changement climatique où l’on n’a plus le temps d’attendre. Reste à savoir si on a vraiment besoin du métavers pour cela, et si on ne pourrait pas trouver d’autres solutions moins énergivores.

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Par : Opera
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