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Le paiement, cette source de revenus à risque pour les banques

La croissance du marché des paiements ne devrait pas uniquement profiter aux banques.

Avec l’essor du e-commerce et du mobile, les revenus tirés des paiements ne cessent de croître. Une étude publiée par Accenture affirme que ces derniers ont représenté une manne de 1 500 milliards de dollars en 2019. Dans les cinq années à venir, la croissance devrait se maintenir autour des 5,5% pour atteindre les 2 000 milliards de revenus en 2025.

Les banques devront s’adapter

Ces 500 milliards de revenus supplémentaires sur la période ne devraient toutefois pas bénéficier qu’aux banques, qui aujourd’hui s’accaparent 93% de ces derniers. Toujours selon le cabinet Accenture, plus de la moitié de ces futurs revenus (280 milliards) devraient filer dans les poches de nouveaux acteurs – à l’instar des fintechs ou des géants de la technologie.

Paiement
© Accenture

Si les néo-banques comme Revolut ou N26 sont bien placées pour en capter une belle partie (ndlr : toutes deux visent 100 millions de clients bancaires à l’horizon 2025), l’ombre des GAFA plane également sur le marché.

Les GAFA se positionnent

Le paiement mobile est une opportunité incroyable pour ces derniers : Apple prélève une commission aux banques sur chacune des transactions réalisées via Apple Pay. Si Google et Samsung ne facturent pas de commission comme pour Apple Pay – elles ont toutefois encore du mal à convaincre les banques françaises de les adopter.

La responsable du produit Apple Pay, Jennifer Bailey, expliquait récemment qu’à la fin de cette année, 99% des cartes bancaires françaises seraient compatibles avec sa solution de paiement mobile. Comme vous pouvez le lire dans nos avis Hello bank! ou BforBank, la majorité des banques en ligne ont déjà succombé à la technologie Apple Pay. En Asie, les géants Tencent (avec WeChat Pay) ou Alibaba (avec AliPay) sont deux autres exemples d’acteurs tiers qui désormais mettent la main sur les revenus issus du paiement.

Le paiement mobile n’est pas le seul segment où la fintech croque les parts de marché de la banque traditionnelle. C’est aussi le cas dans le commerce en ligne où les acteurs comme PayPal, Stripe, Adyen ou encore le français Lemon Way bouleversent la hiérarchie. Après avoir conquis le marché français, cette dernière a d’ailleurs levé 25 millions d’euros en octobre dernier pour attaquer l’Allemagne et l’Angleterre.

Baisse des commission par transaction

Avec l’évolution actuelle du marché, les banques devront également mieux s’organiser pour résister à la pression sur les marges. Le rapport Accenture explique que les transactions “sans frais” réalisées via ces fintechs se développent à grande vitesse et qu’elles pourraient rayer jusqu’à 8% des revenus actuels issus des paiements par carte bancaire.

Dans ce rapport, Accenture rajoute que cette tendance à la baisse des commissions est déjà observée depuis plusieurs années : entre 2015 et 2018, la commission moyenne prélevée lors d’une transaction avec une carte de crédit est passée de 1,21$ à 1,07$ – soit une baisse de 11,6% sur la période. Les revenus issus des transactions avec une carte de débit chutent encore plus lourdement – passant de 0,34$ par transaction en 2015 à 0,29$ en 2018 (-14,6%).

Julien Maldonato, associé et expert financier chez Deloitte reste cependant optimiste quant à l’avenir des banques. Outre leur capacité à s’adapter, il juge que “leur principal atout reste l’image qu’elles ont auprès des utilisateurs. Les gens ont confiance en elles”. Il faudra que les établissements bancaires capitalisent sur cette relation pour se maintenir en force sur un marché toujours plus morcelé.

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