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L’eau a 20 ans chez OVHcloud : un anniversaire et la fin d’une ère

L’eau en circuit fermé fête ses 20 ans chez OVHcloud. La technologie connue sous le nom de watercooling a grandement joué dans l’ascension du petit Français face aux géants de l’hébergement web.

Cela fait maintenant 20 ans que l’eau coule, en circuit fermé, et vient refroidir les serveurs empilés les uns sur les autres dans les datacenters OVHcloud. Le premier système de watercooling, lancé en 2003 par la famille Klaba (propriétaire de la société), n’était alors qu’un test, d’abord resté confidentiel par peur d’effrayer les clients, avant de devenir un véritable secret commercial, par peur de se faire copier.

En deux décennies, le système a bien évolué, notamment avec l’arrivée de plus petites pièces pour aller refroidir plus précisément les composants dégageant le plus de chaleur sur un serveur. Après 2015, c’est l’impression 3D qui a permis à OVHcloud de continuer à se perfectionner. Jusqu’à ce jour. À l’heure de fêter l’anniversaire du système, mais aussi à l’heure de le remplacer.

Le refroidissement par eau OVHcloud

Pour fêter cet anniversaire discrètement mais sûrement, OVHcloud a invité nos confrères de 01net au coeur de sa fabrication dans l’usine de Croix (où sortent 300 serveurs par jour), haut-lieu de tout le savoir-faire de l’hébergeur français que Presse-citron avait également pu visiter pour un reportage. C’est ici aussi qu’OHVcloud produit les pièces de son système de watercooling.

Miroslaw, le frère d’Octave Klaba (Président d’OVHcloud), se souvient des débuts du système, “à un moment [où] Octave avait envoyé un communiqué annonçant qu’on faisait du watercooling, avant de faire machine arrière et de se cacher derrière l’excuse d’un premier avril”, expliquait-il. Une peur face aux risques de fuite que l’équipe veut, encore aujourd’hui, écarter en mettant en avant ses joints toriques, ses soudures et ses tests d’étanchéité.

Les vingt dernières années n’ont pas été toutes roses, mais on ne compte pas beaucoup de problèmes de fuite cela dit. La plus grosse remonte au 29 juin 2017 dans un datacenter parisien. Un concours de circonstances particulièrement frustrant pour OVHcloud, responsable de plusieurs erreurs d’exploitation survenues toutes au même moment. Pendant 24 heures, 50 000 sites furent déconnectés.

De l’autre côté de la balance, un florilège d’avantages. Tous sont listés et détaillés dans le reportage de 01net, de l’intérêt d’une consommation d’électricité réduite, d’une facilité d’installation des datacenters et un impact environnemental amoindri. “Le gros intérêt de ce dispositif est qu’il nous permet de densifier le nombre de serveurs par mètre carré” ajoutait Grégory Lebourg, le directeur des programmes environnementaux chez OVHcloud, à nos confrères.

Paradoxalement, l’utilisation de l’eau distingue aussi OVHcloud de… sa consommation d’eau. Comparé à la concurrence, le Water Usage Effectiveness (un ratio mesurant l’efficacité de l’utilisation de l’eau) place la société française à seulement 0,26 litre d’eau par kWh de puissance énergétique, contre 1,8 litre en moyenne “dans les datacenters classiques” – notamment chez les GAFAM.

Plusieurs enquêtes sur leur consommation d’eau a d’ailleurs scandalisé de nombreux habitants et associations de lutte pour l’environnement, tel qu’aux Pays-Bas avec Microsoft et Google. En août 2022, une enquête par un journal local pointait du doigt une consommation de 84 millions de litres par an pour Microsoft, qui ne communiquait que sur 10 à 20 millions de litres. Toujours aux Pays-Bas, une manifestation avait fait flancher le groupe Facebook, qui voulait aussi y installer un datacenter.

hybrid immersion liquid cooling ovhcloud
© OVHcloud

OVHcloud va délaisser l’eau

Contrairement à ses concurrents, l’eau n’est pas une alternative aux ventilations chez OVHcloud. Mais après avoir fêté son vingtième anniversaire, le watercooling comme on le connaît aujourd’hui va prendre sa retraite. Annoncé en octobre 2022, un nouveau système baptisé Hybrid Immersion Liquid Cooling arrive.

“Le refroidissement par immersion est la pratique consistant à immerger des appareils électroniques dans un liquide thermiquement et non électriquement conducteur”, le présentait la société il y a quelques mois. En plus des composants rafraîchis à l’eau, le nouveau procédé viendra remplacer l’air ambiant pour une solution baptisée Immersion Cooling – un liquide dieléctrique (qui ne conduit pas l’électricité) – “une sorte d’huile” détaillait Miroslaw Klaba à 01net.

Les nouvelles baies, qui pourront contenir 48 serveurs (non plus empilés, mais disposés comme des livres dans une bibliothèque), offriront une réduction de la consommation globale d’énergie de l’ordre de 20 % comparé au watercooling actuel. À l’abri de toute poussière, le nouveau protocole abaisserait aussi les risques de défaillance de l’ordre de 60 %. Sa conception, enfin, serait “en instance de brevet”.

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4 commentaires
4 commentaires
  1. Alors la je m’y attendais pas… Le pc dans l’huile c’est plus un meme qu’autre chose. Le problème c’est qu’une fois que l’huile est chaude bah c’est nul. Je me demande comment ils vont la refroidir. Mais bon si ils pensent consommer moins, pourquoi pas!

    1. Non ça marche bien. Technique que je connais depuis plus de 10ans. Un gars que je connais a mis son l’intégralité de son pc ( sans boitier hein) dans un simple aquarium rempli d’huile diélectrique.
      Des heures de sessions de jeu sur Arma3 par exemple, une température qui reste basse et surtout 0 db.
      Vu le volume d’huile c’est logique, suffit de réfléchir 2 secondes.

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