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Les employés de Signal s’inquiètent de la modération insuffisante de la messagerie

Des utilisateurs extrémistes ont fait leur apparition sur le service.

Depuis le 6 janvier dernier et l’invasion violente dans le Congrès américain, le monde des réseaux sociaux est en ébullition. Dans la foulée de ces événements, Donald Trump a été banni de la plupart des grandes plateformes et la modération des contenus haineux et de la désinformation s’est accentuée. On a alors assisté à des migrations massives de la part d’utilisateurs conservateurs vers des services jugés plus libres et tolérants envers ce type de propos.

En parallèle, une polémique s’est déclenchée à la suite de changements initiés par WhatsApp. Irrités par le comportement de Facebook, de nombreux internautes se sont tournés vers des applications de messageries instantanées telles que Telegram et Signal. Cet afflux n’est pas sans poser question en interne.

Une modération jugée insuffisante

The Verge a publié une longue enquête qui montre qu’un certain nombre d’employés de Signal sont inquiets de cette croissance soudaine et de l’absence de mesures suffisantes de modération. Cela pourrait selon eux entraîner une propagation des contenus extrémistes sur l’application.

Le média américain cite notamment le cas de Gregg Bernstein, un ingénieur qui a quitté Signal en janvier. Il estime que le PDG de la fondation, Moxie Marlinspike, ne réagit pas assez face aux risques. Il pointe l’absence de règlement clair notamment face à des groupes tels que les Proud Boys, une organisation américaine d’extrême droite.

Le dirigeant a également répondu à The Verge. Il défend son approche pragmatique de la modération et précise qu’un service de messagerie n’est pas un réseau social à proprement parler. « Nous n’amplifions pas le contenu de manière algorithmique. Nous n’avons pas accès au contenu. Et même dans l’application, il n’y a pas beaucoup d’opportunités pour amplification », souligne-t-il.

Moxie Marlinspike se montre donc très prudent sur le sujet. Il ne veut pas prendre de mesures qui pourraient certes gêner la communication d’acteurs malveillants mais freinerait dans le même temps les échanges d’organisations que Signal se donne pour mission d’aider. On sait par exemple que l’application est très utilisée par les militants qui se battent contre certains régimes autoritaires.

Cette position risque toutefois d’être difficile à tenir car la pression s’accroît de plus en plus sur les services de messagerie. Ainsi, Telegram a de son côté décidé d’agir en supprimant des groupes publics de suprémacistes blancs.

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7 commentaires
7 commentaires
  1. Je ne comprends pas trop ce problème,
    Signal est une application de messagerie ou on forme des groupes privés.
    Quel besoin donc de modération ?

  2. “un certain nombre d’employés de Signal sont inquiets de cette croissance soudaine et de l’absence de mesures suffisantes de modération.”

    C’est assez flippant cette phrase.
    Comment les employés peuvent-ils avoir connaissance des contenus qui circulent si c’est chiffré ?
    Et comment pourraient-ils modérer ces conversations ?

    Si la modération est possible alors de plus en plus de personnes passeront à l’étape supérieure: chiffré de bout en bout ET décentralisé.

  3. Propagande.
    Ce genre de communiqué n’a pour but que de manipuler l’opinion publique et justifier ensuite la censure. Comme celle qui sévit sur les grands réseaux sociaux.
    Il faut savoir que cette censure ne s’étend pas uniquement aux pro Trump mais à de plus en plus de conservateurs. C’est une véritablement chasse aux sorcières, digne des années 1930, qui se met en place aux States.

    Nous sommes en train de basculer dans le fascisme et une grande partie des Français n’ont pas capté ce qui se passe ou s’en moquent parce qu’ils pensent que “on laissera pas faire”.

    “On” c’est vous ! Et si “on” se bouge pas, ça va mal finir pour les démocraties occidentales.

  4. Je suis d’accord avec les commentaires ci dessus.
    Il y a toujours des petits juges pour censurer la moindre réflexion libre. Les espaces de liberté sont systématiquement traqués. On a tout de même le droit et le devoir de dire les choses même désagréables pour les pouvoirs en place. En bon français et sans insultes cela va de soi.

    1. Nous nous basons ici sur une très sérieuse et intéressante enquête de nos confrères et consoeurs de The Verge. Chez Signal, plusieurs employés et anciens employés sont interrogés. Aucune conclusion n’est prise mise à part qu’il est toujours intéressant de ne pas se tenir aux seules communications officielles. Que ce soit chez WhatsApp comme chez Signal 🙂

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