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L’hypocrisie des Français face aux réseaux sociaux

Et s’il était temps de ne plus avoir peur des réseaux sociaux ?

  • Alors que 8 Français sur 10 pensent que les réseaux sociaux sont un danger pour la société, ils passent toujours plus de temps (près d’une heure par jour) dessus
  • Les réseaux sociaux les plus populaires sont Facebook, Snapchat, Instagram et TikTok, ce dernier étant le plus souvent sous le feu des critiques
  • L’usage des réseaux sociaux reste malgré tout en progression en France, en raison d’une conjonction de facteurs

Les réseaux sociaux sont-ils vraiment un danger pour la société ? C’est ce que pensent 8 Français sur 10, selon une étude reprise par nos confrères de Phonandroid. Et pourtant, les mêmes Français passent en moyenne 52 minutes par jour sur les réseaux et les messageries, pour un total de 2h18 de surf internet plus général comme le révèle cette autre étude de Digimind. Un paradoxe qui révèle l’hypocrisie des utilisateurs face à ces plateformes numériques.

Parmi les réseaux sociaux les plus utilisés en France, on trouve surtout dans l’ordre Facebook (loin devant), Snapchat et Instagram (dans un mouchoir de poche) et TikTok (celui qui est en plus forte progression en France). C’est d’ailleurs souvent TikTok qui se retrouve le plus souvent critiqué pour son contenu jugé abrutissant, superficiel et addictif.

Pourquoi s’alarmer du danger des réseaux sociaux n’a plus de sens en 2023

Mais pourquoi les Français continuent-ils à utiliser des réseaux sociaux qu’ils les considèrent dans le même temps “nocifs” ? Plusieurs raisons peuvent expliquer ce comportement paradoxal. Bien sûr, la pression sociale joue beaucoup : comment en 2023 ne pas être sur au moins un réseau social ? Les réseaux sociaux sont devenus un moyen incontournable de communiquer, de se divertir et de s’informer. Ne pas y être présent reviendrait à s’isoler du reste du monde.

Au-delà, les réseaux provoquent du plaisir via la “gratification immédiate” : les réseaux sociaux procurent un sentiment de satisfaction rapide et facile, en stimulant les circuits de la récompense dans le cerveau. Sans compter ce qui peut relever de la dissonance cognitive : les utilisateurs minimisent ou rationalisent très facilement les effets négatifs des réseaux sociaux sur leur vie personnelle, professionnelle ou sociale – quand bien même ils peuvent émettre un avis plus tranché lorsqu’il s’agit de juger les comportements des autres.

Faudrait-il donc arrêter de “crier au loup” sur les dangers des réseaux sociaux ? Certes, on l’a vu dans plusieurs situations – élections, harcèlement, fake news… – les réseaux sociaux peuvent avoir un impact très manipulateur sur la société. Mais dans le même temps des mesures sont mises en place pour lutter contre ces effets délétères, et les utilisateurs s’habituent de plus en plus à identifier et à séparer d’eux-mêmes le bon grain de l’ivraie en matière d’info et de fake news.

Les réseaux sociaux sont, en 2023, solidement ancrés dans le paysage et représentent sans conteste l’un des usages d’internet les plus courants. Avec parfois, même, la possibilité d’avoir “un temps d’avance” sur certaines infos en suivant par exemple certains hashtags sur Twitter quand le temps de l’actu s’accélère. Impossible de “les refuser” : au contraire, il semble qu’il soit plutôt nécessaire de mieux apprendre à les utiliser et à éviter leurs dérives, notamment en matière de désinformation.

Au-delà, il est toujours important de diversifier ses sources d’information et de croiser toute info surprenante via les médias les plus fiables et les plus qualitatifs (presse quotidienne nationale, grands sites d’info, etc…). Au delà, dès qu’on a le sentiment de passer trop de temps sur les écrans, il est essentiel de se reconnecter avec la réalité et avec soi-même, en pratiquant des activités qui font du bien au corps et à l’esprit. Les réseaux sociaux ne sont pas un danger en soi, mais ils peuvent le devenir si on leur accorde trop d’importance et si on oublie l’essentiel.

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TikTok
TikTok
Par : TikTok Pte. Ltd.
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1 commentaire
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  1. Il n’y a là aucune hypocrisie : c’est justement parce qu’ils y passent de plus en plus de temps que les gens constatent les côtés néfastes des réseaux sociaux, à commencer par leur caractère addictif évidemment ! C’est comme n’importe quel consommateur de drogue qui ne peut pas s’empêcher d’augmenter sa consommation peu à peu et qui constate alors les dangers de ladite drogue. Je ne vois pas bien l’hypocrisie. C’est juste un constat d’impuissance.
    Les Français ne peuvent pas s’empêcher de passer de plus en plus de temps sur les réseaux sociaux et ça ne leur fait pas du bien, ils le comprennnent tout à fait.
    Je travaille dans l’éducation avec des adolescents et ils sont bien conscients de tout ça. Oui, ils aiment les réseaux sociaux,comme un alcoolique aime l’alcool. Oui, quand les parents veulent réduire leur temps d’écran, ils pestent, comme un drogué peste (ou pire) quand on lui retire sa drogue.
    Ça ne veut pas dire qu’ils sont satisfaits de cette situation. Beaucoup se sentent totalement démunis face au temps qu’ils passent devant les écrans. Et cela creuse les inégalités car tous ne sont pas touchés de la même manière selon leur bagage (social, culturel, psychologique…). Idem chez les adultes d’ailleurs. Facile pour ceux qui ont le bagage d’affirmer que les réseaux sociaux ne sont pas dangereux, voire de considérer avec condescendance ceux qui s’alarmeraient. Bien sûr, il y a de bons côtés aux réseaux sociaux, des côtés extraordinaires même. Mais certaines pratiques de ces plateformes sont totalement irresponsables, à commencer par le “infinite scroll” qui ne sert qu’à rendre addict et devrait être interdit.

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