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Netflix, Disney+, Prime Video… les plateformes de streaming ont fait exploser le piratage

Un article de The Next Web montre, étude à l’appui, que la multiplication des plateformes de streaming a provoqué un retour à la hausse du piratage. Un comble alors que l’arrivée des premières plateformes, Netflix en tête, avait provoqué l’exact inverse.

Comme le disait le célèbre architecte Ludwig Mies van der Rohe, “less is more”, autrement dit “moins, c’est plus” et à l’inverse “plus, c’est moins”. L’aphorisme invite à réfléchir à la pertinence de délivrer trop ou pas assez de choix. On retrouve cette idée dans de nombreux domaines.

Par exemple, à son retour à la tête d’Apple en 1997, Steve Jobs a méticuleusement supprimé un maximum de lignes de produits pour ne se concentrer que sur quelques appareils-clés. Ce qui a permis d’élever les produits restants au rang d’objets cultes.

Netflix, Disney+, Prime Video… les internautes commencent à dire “stop”

Or, dans d’autres industries, l’excès d’offre peut avoir d’autres conséquences beaucoup plus pernicieuses. Prenons le cas des plateformes de streaming vidéo. Au début, il y avait surtout Netflix, et des tentatives timides de plateformes de streaming nationales qui n’ont jamais vraiment décollé.

A cette époque, Netflix commençait déjà à investir à tour de bras dans les créations originales. Mais son catalogue de contenus était surtout renforcé par une stratégie d’agrégation – autrement dit l’achat de de films et de séries de sorte à renforcer l’offre Netflix et donc l’attractivité de la plateforme.

A l’époque plusieurs études montraient que l’arrivée de ces plateformes était une excellente nouvelle dans la lutte contre le piratage. Ce dont on s’est rendu compte, c’est que la plupart des internautes préfèrent ne pas avoir recours à l’illégalité lorsque des contenus sont disponibles légalement sur des plateformes auxquelles il est abonné.

Or, entre-temps beaucoup d’eau a coulé sous les ponts. Netflix n’est plus aussi exhaustif. Et pour cause : les droits de nombreux contenus de son catalogue ont été récupérés par des plateformes de streaming concurrentes qui se sont lancées entre-temps. Netflix a par exemple, ainsi, fait filer ses contenus Marvel au profit de Disney+.

A quand une plateforme de streaming pour les gouverner toutes ?

De nombreux films et séries ont disparu du catalogue pour rejoindre Disney+ et Amazon Prime Video. Or, nous ne sommes qu’au début de l’atomisation de l’offre de streaming. Aux Etats-Unis, et dans certains pays comme l’Australie, on peut avoir accès à des services comme Hulu ou Paramount+ – qui ont l’exclusivité de nombre de leurs contenus.

Or, à coups d’une dizaine d’euros chacun, le coût d’accès cumulé à ces plateformes devient une charge financière que de nombreux internautes jugent désormais excessive. La conséquence, c’est que le recours au piratage repart depuis quelques années à la hausse. Un phénomène qui a d’ailleurs été encore récemment relevé par une étude Sandvine :

“Lorsque Netflix agrégeait encore le plus de contenus vidéo possibles, on a constaté un déclin du piratage dans le monde, en particulier aux Etats-Unis ou le catalogue Netflix était le plus vaste et le plus complet. Mais alors que les contenus originaux se sont développés et sont devenus l’exclusivité d’autres plateformes de streaming, le consommateur a de nouveau recours au partage [illégal ndlr] pour avoir accès à ces exclusivités pour lesquelles ils ne peuvent pas ou ne veulent pas payer”.

Apparemment le confinement du COVID-19 a même amplifié le phénomène. Le traffic des sites IPTV et de torrent a explosé en 2020. Une étude australienne réalisée sur la période montre que 34% des internautes du pays a eu recours à du téléchargement illégal – du jamais vu depuis plus d’une décennie. The Next Web ajoute que l’industrie du streaming ferait bien de regarder du côté des plateformes de streaming musicales.

L’industrie des plateformes de streaming vidéo devrait prendre exemple sur le streaming musical

Car dans le même temps le piratage de musique est, lui-resté à des niveaux très bas. La grande différence entre Spotify, Apple Music, Tidal et Deezer et Netflix, Prime Video et Disney+ c’est que les plateformes de streaming proposent, à peu de chose près, des catalogues similaires. Dès lors il suffit d’avoir un seul abonnement pour avoir accès à pratiquement toute la musique disponible en streaming en 2021.

Le secteur a bien sûr ses problèmes. Les clients sont en effet très loyaux à la première plateforme qu’ils ont utilisé. Mais cette concurrence pousse aussi les services à améliorer leurs services. Par exemple en délivrant des fonctionnalités comme la qualité lossless, ou le Dolby Atmos. Ce constat est confirmé par d’autres études. Il ressort d’une étude réalisée en février sur 3000 téléspectateurs américains que 56% d’entre eux se disent “perdus” par le nombre de plateformes de streaming.

Une étude Deloitte de 2019 estime par ailleurs que la moitié des clients ont du mal à identifier quels contenus se trouvent sur une plateforme donnée. Et 75% des répondants aimeraient qu’une plateforme unique propose tous ces contenus au même endroit. L’offre pirate accompagne d’ailleurs parfaitement le phénomène. On trouve de nombreuses applications qui proposent dans une interface simple et sans pubs de chercher des contenus sur les sites de torrent et de les streamer en quelques clics.

Lire aussi – Netflix : 46 % des abonnés accepteraient la pub contre une baisse de prix

La version “set-top-box” existe aussi avec des médiacenters qui permettent de consommer illégalement des contenus avec la même simplicité d’utilisation qu’une Apple TV. Que pensez-vous de la multiplication de l’offre de streaming légale ? Faudrait-il pousser les plateformes à reprendre leur stratégie d’agrégation ? Partagez votre avis dans les commentaires.

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Par : Opera
1 commentaire
1 commentaire
  1. Sinon, le coup d’une plateforme pour les gouverner toutes, Canal a eu la bonne idée de regrouper Netflix et Disney+ dans l’une de ses offres. Avec ce genre d’actions, on peut trouver un juste milieu.

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