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Pourquoi le télétravail encourage les salariés à dénoncer leur employeur

Le télétravail a tendance à délier les langues de certains salariés qui dénoncent certains abus.

C’est l’une des conséquences les moins connues du travail à distance : l’explosion du nombre de lanceurs d’alerte et de dénonciations des entreprises coupables de pratiques illégales. En y regardant de plus près, le monde de la Tech a connu de nombreuses affaires de ce type au cours de ces dernières années.

Les télétravailleurs se sentent moins lié à leur entreprise

On pense notamment à Frances Haugen chez Facebook qui a révélé de nombreux documents internes qui ont écorné l’image du groupe de Mark Zuckerberg. Plus récemment, Peiter Zatko a rapporté des informations gênantes sur Twitter.

Ces deux cas ne sont en fait que la partie émergée de l’iceberg, si l’on en croit les chiffres de la Securities and Exchange Commission (SEC), l’organisme fédéral américain de réglementation et de contrôle des marchés financiers.

Ainsi, la SEC dit avoir reçu 12 210 informations émanant de lanceurs d’alerte en 2021, soit une hausse de 76 % par rapport à 2020, et de 300 % en comparaison de 2011, année de lancement de ce programme. La tendance s’est encore poursuivie l’an dernier avec un nouveau record : 12 300 dénonciations.

Comment expliquer ? Il semble tout d’abord que les salariés qui travaillent à distance aient plus de temps pour réfléchir à leur mission et au fonctionnement de leur entreprise.

Citée par Business Insider, Mary Inman du cabinet Constantine Cannon qui représente des lanceurs d’alerte depuis 25 ans, estime que le télétravail a réduit la loyauté des employés vis à vis de leur entreprise : « Les risques semblent plus éloignés lorsque vous êtes dans un environnement distant. »

Plus isolés, les salariés se sentent donc moins liés à un collectif et ont donc moins de scrupules à révéler une pratique problématique au sein de leur société. En d’autres termes, ils ont beaucoup moins l’impression de trahir et il n’y a personne autour d’eux pour les dissuader d’agir.

L’Europe protège les lanceurs d’alerte

Face à ces comportements, les dirigeants réagissent différemment. Ils peuvent tenir compte des remarques pour améliorer les choses en interne. Mais selon nos confrères, cela se produit assez rarement. Au contraire, on assiste plutôt à la mise en place de mécanismes visant à réduire les salariés au silence. La surveillance se renforce tandis que les poursuites judiciaires sont en explosion depuis plusieurs années.

En Europe, et notamment en France, le sujet de la protection des lanceurs d’alerte a été pris à bras le corps par les autorités. Un nouveau règlement a d’ailleurs été voté, et cela place le vieux continent en modèle pour d’autres régions du monde.

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Par : Twitter, Inc.
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