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Starlink, OneWeb : il n’en restera qu’un après la guerre en Ukraine

Déjà en difficulté OneWeb vient peut-être de subir le coup fatal dans son développement. Ses satellites ne décolleront plus de Russie.

Alors que le conflit en Ukraine est en train de prendre le pas sur le reste de l’actualité, voilà que les conséquences de cette guerre désastreuse vont bien plus loin que les simples rives du Dniepr. À des milliers de kilomètres de Kyiv, dans la capitale anglaise, de nombreux individus s’activent dans les avenues de la City.

Il s’agit des cadres de OneWeb, la principale société en concurrence avec SpaceX dans le développement de l’Internet par satellite. La société, qui est déjà passée tout près de la faillite en 2020, est aujourd’hui au cœur d’un conflit qui la dépasse.

En effet, à la (très) grande différence de SpaceX, OneWeb ne dispose pas d’une base de lancement sur le sol anglais, et encore moins de ses propres fusées pour mener ses missions en autonomie, comme le fait l’entreprise d’Elon Musk pour le déploiement de la constellation Starlink. À la place de Falcon 9, OneWeb utilise des fusées Soyouz ainsi que la base de lancement de Baïkonour au Kazakhstan, de l’agence spatiale russe.

SpaceX Starlink
Le passage d’un morceau de la constellation des satellites de Starlink dans le ciel © SpaceX

Des satellites qui ne peuvent pas décoller

Les satellites sont donc fixés sous la coiffe d’une fusée russe, sur le sol kazakh. Un concept qui a beaucoup de mal à passer au vu de l’actualité. C’est donc sans grande surprise que le gouvernement russe a menacé en premier OneWeb de les exclure de Baïkonour. La condition pour éviter cela : que le gouvernement anglais se retire du capital de la société avant le 4 mars. Pour rappel ce dernier est aujourd’hui un propriétaire minoritaire de l’entreprise à hauteur de 14 %,

Mais face aux menaces russes le 10 Downing Street n’a pas bronché et OneWeb est resté anglais. Sous la pression du gouvernement de Boris Johnson, les membres du conseil d’administration de l’entreprise ont même voté, lors d’une assemblée exceptionnelle, la suspension des missions depuis Baïkonour, pour une durée encore « indéterminée ».

OneWeb fait du surplace, SpaceX passe la seconde

Mais ce n’est pas le genre d’annonce qui fait peur à l’agence spatiale russe, elle qui dispose déjà d’un calendrier bien rempli. Le directeur général de Roscosmos, Dmitri Rogozine, a d’ailleurs promis « la faillite » à OneWeb. En effet, le grand perdant de cette décision géopolitique restera l’entreprise anglaise. Elle risque de mettre son programme à l’arrêt alors que dans le même temps, Elon Musk est en train de se faire une publicité folle en connectant l’Ukraine grâce à ses satellites. 

Déjà très en avance sur son concurrent britannique aux finances fragiles, SpaceX pourrait bien prendre un avantage décisif dans le déploiement de constellations de satellites. Alors que les projets d’Internet par satellite sont nombreux (Amazon aussi commence à faire parler de lui dans ce domaine), SpaceX a une avance très confortable, et l’entreprise d’Elon Musk semble aujourd’hui irrattrapable. Surtout quand on sait qu’elle est la seule à avoir les autorisations de la FAA pour envoyer des milliers de satellites en orbite.

Jeff Bezos Blue Origin fusee
Jeff Bezos et Blue Origin essayent de se faire une place dans l’internet par satellites, peut-être un peu trop tard © Blue Origin

OneWeb : déjà condamné ?

Les projets d’Amazon sont aujourd’hui capés à 3500 unités et 2000 pour OneWeb. En ce qui concerne SpaceX, et le projet Starlink, les estimations basses parlent de plus de 12 000 objets en orbite. Tandis ce que la fourchette haute estime que la constellation pourrait compter jusqu’à 40 000 unités.

Face à un tel rapport de force, OneWeb semble déjà condamné. Et le conflit en Ukraine pourrait bien être la goutte d’eau qui fait déborder le vase pour la société britannique. Elle qui a été récemment reprise par un fonds d’investissement indien.

Si toutefois le projet OneWeb venait à mourir, ce dernier pourrait très bien être récupéré par l’Union européenne qui a déjà montré son intérêt pour son propre système d’internet par satellite. Pour le moment rien de concret n’a été fait en Europe. Mais la disparition d’un des trois plus gros acteurs de ce marché pourrait permettre à l’Europe de se faire, plus facilement, une place.

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6 commentaires
6 commentaires
  1. Bien sûr, les sanctions sont elles-mêmes des conséquences de la guerre en Ukraine, elles-memrs conséquences de… Mais la grosse récession économiques qui commencent sont le résultat direct des sanctions, qui rappelons le sont factuellement des décisions occidentales. La Chine ou l’Inde, qui n’ont pas mis en place ces sanctions vont mieux s’en sortir.

  2. 1600 satellites SpaceX en orbite sur les 12 000 nécessaires pour assurer le service promis.
    Celui qui a écrit cet article ne connait strictement rien au secteur et gobe la com SpaceX toute crue sans avoir aucune capacité d’analyse.
    Comme d’habitude ici…

    1. Il n’en reste pas moins vrai que l’offre Starlink est d’ores et déjà parfaitement opérationnelle dans plusieurs pays dont la France (Je suis utilisateur Starlink)

  3. Thierry Breton a regardé oneweb en 2020, l’Europe n’a pas acheté car technologie dépassée ! C’était dit de façon politiquement plus correcte ;-)))
    l’Europe aura son système, Thierry Breton l’a dit il y a peu.
    Amusant qu’un journaliste en sache moi que moi et ne fasse pas le tour du sujet avant d’écrire. Le niveau des écoles de journalisme à bien baissé :-)))
    J’ose dire que vu le nombre de diplômés par an, c’est une profession sinistrée.

  4. La constellation Oneweb a besoin de 600 satellites pour etre totalement opérationnelle, et non 2000. Ils ont envoyés + de 400 satellites, ils sont donc plus proche du but que SpaceX.
    Quand on connait rien a un domaine, on se tait et surtout on écrit pas un article.

    1. Oui tout a fait.
      Et comme c’est l’habitude des ‘ journalistes’ d’annoncer la mort de Oneweb, les tirs pourraient reprendre non plus à partir de Soyuz mais des Falcon de …. space X ! Business as usual

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