Le projet est dans les dossiers de la Commission européenne depuis des années déjà, mais alors que les programmes concurrents, notamment américains, avec Starlink et Kuiper font planer une menace sur la souveraineté européenne en ce qui concerne l’espace, l’UE a décidé de réagir.
Cette semaine, la Commission européenne vient en effet de donner son feu vert pour la mise en place du projet New Symphonie qui prévoit de construire une constellation de satellites avec des acteurs du New Space européen. Car oui, même si Blue Origin, Virgin Galactic, mais surtout SpaceX fait les gros titres de l’actualité, la France et l’Europe disposent d’une économie du New Space naissante avec des projets tout aussi ambitieux que ceux d’Elon Musk.
22 entreprises, un seul projet
Afin de les accompagner du mieux possible, la Commission européenne vient donc de lancer, sous l’impulsion du français Thierry Breton, New Symphonie. Pour le moment, ce projet est ancré autour d’un consortium d’entreprises, mené par la jeune société bretonne Unseenlabs. Composé de 22 entreprises, ce dernier devrait permettre à l’Europe et à ses acteurs de ne pas dépendre des infrastructures non européennes pour les communications.
L’idée derrière ce projet, comme l’a résumé Thierry Breton à nos collègues de La Tribune est de « se doter d’une constellation de connectivités spatiales multiorbitales pour offrir à l’ensemble du continent une infrastructure de connectivité mettant fin aux zones blanches et pour assurer une redondance avec le réseau terrestre. » C’est selon lui une étape indispensable dans notre cybersécurité.
Une troisième constellation pour une autonomie européenne
Cette constellation devrait donc s’ajouter à Galliléo, déjà présent au niveau européen pour la navigation et Copernicus qui a un œil sur les facteurs environnementaux du vieux continent. Cette troisième constellation, dédiée à la connectivité devrait prendre son envol à bord de fusées européennes. L’annonce de sa création, quelques jours seulement après que Bruno le Maire n’ait dévoilé le projet Maïa n’est sûrement pas une coïncidence, bien que rien d’officiel n’ait encore quitté les bureaux de la commission.
Il faudra maintenant que ce consortium à 22 réussisse à s’entendre pour aller dans une direction commune, en prenant en compte les avis et les intérêts, parfois opposés, des uns et des autres. Cette alliance sacrée intraeuropéenne pourrait d’ailleurs être vite mise à mal par l’interférence d’acteurs extérieurs comme SpaceX ou Rocket Lab, deux sociétés très importantes du New Space et qui ont de nombreux clients présents en Europe, notamment en France.
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