Alors que l’offre d’internet par satellite de SpaceX rencontre des difficultés sur le vieux continent, les citoyens de la bannière étoilée semblent eux prêts à passer le pas vers l’offre « Starlink » d’Elon Musk. La mégaconstellation de satellites qui est censée donner internet au monde entier est encore en cours de déploiement, mais elle se trouve déjà des clients par milliers. Lundi, un tir de Falcon 9 a amené 60 nouveaux satellites en orbite. À cette occasion Elon Musk a annoncé que le palier des 500 000 clients avait été atteint par l’offre de SpaceX.
Avec ce 10e tir réussi par SpaceX en 2021 – en ce qui concerne Starlink seulement – SpaceX repousse toujours plus loin les limites du spatial. L’entreprise du “New Space” banalise encore un peu plus les lancements vers l’orbite, devenus une routine sans enjeu. Alors que lundi, une grande partie des observateurs du monde du spatial était tournée vers le retour de Crew-1 et du premier équipage à bord d’une capsule de SpaceX. Une partie de l’entreprise a manqué ce rendez-vous avec l’histoire, trop occupé à envoyer 60 satellites Starlink en orbite. Au même moment, au sol, à Boca Chica, l’entreprise combattait les éléments pour faire voler son dernier prototype, SN15. La météo a finalement eu raison de SpaceX en ce qui concerne cette mission.
Cette démonstration de puissance est venue conclure une semaine mouvementée pour l’entreprise. La NASA a en effet décidé de renoncer, pour le moment, à l’atterrisseur lunaire de l’entreprise d’Elon Musk. Si l’agence spatiale américaine avait dans un premier temps choisi l’entreprise texane, notamment en concurrence avec Blue Origin, l’entreprise spatiale de Jeff Bezos, la NASA a finalement fait marche arrière après que le patron d’Amazon n’ait pointé du doigt un certain « favoritisme » offert à la solution d’Elon Musk.
Starlink : la rentabilité par SpaceX?
Alors que Blue Origin n’est pas, encore, venu concurrencer SpaceX dans le domaine de l’internet par satellites. L’entreprise d’Elon Musk fait cavalier seul et continue d’envahir le ciel à coup de lancements quasi hebdomadaires. Il faut dire que Starlink représente aujourd’hui la seule offre « rentable » de SpaceX (aucun chiffre officiel n’existe à ce sujet) tant les lancements vers l’orbite sont un gouffre financier. Selon plusieurs experts européens et américains du monde du spatial, la sauvegarde financière de l’entreprise dépend grandement de sa capacité à attirer des investisseurs. Ces derniers ne vont pas indéfiniment lancer des milliards dans le tonneau percé qu’est SpaceX et l’entreprise doit donc leur offrir une option plus ou moins rentable : c’est là tout le travail de Starlink.
Avec un projet ambitieux — comme toutes les idées de SpaceX après tout — Starlink peu d’ores et déjà compté sur une clientèle grandissante alors que le développement de l’offre n’est toujours pas terminé. À terme l’offre d’Elon Musk devrait pouvoir concurrencer les FAI (fournisseur d’accès internet) classiques avec un service proposant la même qualité de connexion partout dans le monde.
Des opposants de plus en plus nombreux (et puissants)
Mais avant d’en arriver là, SpaceX doit encore convaincre les particuliers d’adhérer au service, 500 000 personnes ont déjà été convaincues par les discours d’Elon Musk, un chiffre loin d’être suffisant pour le clivant patron de Tesla qui espère lancer son service d’ici à la fin de l’année.
En plus de devoir convaincre une clientèle encore hypothétique. SpaceX doit composer avec les politiques locales, notamment en Europe, où l’entreprise n’est pas toujours accueillie chaleureusement. Starlink est en effet un projet qui divise beaucoup et qui soulève de nombreuses questions.
Quid de la souveraineté étatique ? Si une entreprise privée peut, en quelques clics, couper internet dans un pays, ou même sur un continent. De plus, les antennes relais, installées à terre, ne sont pas toujours du goût du voisinage. Plusieurs sites visés par SpaceX en France font ainsi face à la gronde locale. Encore un problème qu’Elon Musk devra résoudre avant de vouloir offrir internet au monde entier.
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“Starlink peu d’ores et déjà compté sur une clientèle”
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