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Startup : la crise a durement touché la banque Bpifrance

Sans dividendes et dans le besoin de couvrir ses crédits, Bpifrance tire les conséquences de la crise sanitaire dans son bilan.

L’année 2019 et le milliard d’euros de bénéfice tiré par Bpifrance semblent bien loin. Jeudi, la banque publique d’investissement française a publié son bilan pro forma 2020, le premier à terminer dans le rouge depuis le lancement de l’établissement financier en 2012. Les pertes enregistrées sont de 121 millions d’euros, alors que le résultat net de Bpifrance lors du premier semestre fut le pire.

Bpifrance a fortement participé à l’aide pour les startups, TPE et PME française l’année dernière. La banque d’investissement a fait figure de bouée de sauvetage, principalement par la voie de l’émission de Prêts Garantis par l’État (plus de 110,6 Md€ de PGE sur l’année), mais également des fonds injectés dans les entreprises (10 Md€ de crédit à moyen et long terme, 7,1Md€ de crédits de court terme).

En tant qu’investisseur, l’établissement français a aussi été présent dans les levées de fonds de nombreuses entreprises (3,6 Md€ de fonds propres débloqués en 2020, en hausse de 45 % sur un an). Chez les grandes sociétés cotées en bourse, Bpifrance possède aussi son propre fonds spécialisé, d’une enveloppe de 4,3 milliards d’euros, baptisé Lac1. Plus généralement, les deux tiers du portefeuille d’investissement de la banque sont consacrés à l’achat de nouvelles actions.

Ce que la COVID-19 a coûté à Bpifrance

Sur un total de 20,5 milliards d’euros injectés dans l’économie française en 2020, Bpifrance n’en récoltera rien. Ses pertes, les premières depuis le lancement de la banque, sont bien présentes. Au premier constat : le poids de la volatilité des marchés, et la coupure des dividendes des sociétés en bourse. Au pôle investissement de Bpifrance, une chute de 34,5 % comparée à l’année 2019.

Au sein du pôle financement, comprenant notamment le crédit, la banque n’est pas en pertes avec des revenus légèrement supérieurs, à 848 millions d’euros. Pourtant, il s’agit bien de l’un des points qui ont le plus fait mal : l’augmentation de ses prêts pour les entreprises a fait exploser le coût du risque, à plus de 458 % de hausse globale, et 97 % de hausse pour les risques avérés.

Bpifrance a bien dû se couvrir, et a fait le choix de prévenir de façon bien plus élevée que l’actuel coût du risque (sachant qu’il serait amené à déprécier désormais). « Les risques avérés représentent seulement 29 % des provisions effectuées », remarque notre confrère des Échos, Romain Gueugneau dans un article. Les provisions pour risques futures sont de 328 millions d’euros en 2020, contre seulement 15 millions d’euros en 2019, disait Bpifrance.

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