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Test du Honor 9X : la valeur sûre à moins de 250 euros
Dommage collatéral de la guerre commerciale sino-américaine, Honor lance le Honor 9X, son dernier smartphone embarquant les services Google. Proposé à 249 euros, il ne manque pas de qualités. Nous l’avons testé pendant plusieurs jours.
Malmenés par le décret Trump, Huawei et Honor connaissent une année 2019 compliquée hors de Chine. Le Huawei Mate 30 Pro illustre parfaitement la situation : en Europe, le dernier haut de gamme du n°2 mondial sort sans les services Google, ce qui le rend quasiment inutilisable. Honor a plus de chance : son nouveau fleuron, le 9X, a réussi à passer entre les mailles du filet. Certifié par Google une semaine avant la signature du décret Trump, il est donc le dernier modèle de la marque embarquant les services du géant américain. Tant pis pour Trump, tant mieux pour nous. Sur le papier le Honor 9X figure parmi les meilleurs smartphones à moins de 300 euros. Qu’en est-il au quotidien ?
Design et écran
Le Honor 9X vous dit quelque chose ? C’est normal. Le constructeur reprend le design du Huawei P Smart Z et l’affuble de quelques traits du Honor 8X. De son prédécesseur, le 9X reprend les lignes, les dimensions (153,1 x 77,2 x 8,8 mm) et le poids (206 g). Honor apporte tout de même quelques nouveautés. Le dos du 9X est affublé d’un design “dynamic X composé de 100 000 carreaux géométriques diamantés”. En gros, on aperçoit des reflets en forment de “X”lorsque l’on bouge le téléphone.
Le reste du design se révèle assez classique : USB-C, jack 3,5 mm (toujours là) et haut-parleurs se situent sur la bordure inférieure, les boutons physiques sur la tranche droite, le lecteur d’empreintes (parfaitement positionné) au dos et le module photo dans le coin supérieur gauche à la verticale.
Du P Smart Z, le Honor 9X adopte le module photo rétractable et l’écran Full View de 6,59 pouces Full HD, sans encoche ni poinçon. Honor opte pour une dalle LCD qu’il maîtrise désormais. Néanmoins, il ne peut lutter contre les limites de cette technologie et les couleurs tirent toujours un peu trop vers le bleu. EMUI regorge de fonctions de personnalisation et autorise l’optimisation de l’affichage. On corrige donc en quelques clics le problème de colorimétrie. Les contrastes et la luminosité, eux, sont très bons. Enfin, Honor prend soin de nos petits yeux fragiles en intégrant un filtre anti-lumière bleue certifié TÜV Rheinland.
Performances et interface
Une fois n’est pas coutume, le public européen ne profite pas de la même fiche technique que les consommateurs chinois. Le 9X débarque dans nos contrées avec une puce Kirin 710F quand son homologue chinois hérite d’un Kirin 810 bien plus performant. Couplé à 4 Go de RAM LPDDR 4x et 128 Go de mémoire UFS 2.1 (extensible jusqu’à 512 Go via microSD), il ne brille pas par ses scores dans les benchmarks. Est-ce si important ?
Au quotidien, le Honor 9X se montre rapide, fluide et réactif. Il gère parfaitement l’utilisation simultanée de plusieurs applications gourmandes en ressources et bascule de l’une à l’autre sans présenter de signes d’essoufflement. En jeu, GPU Turbo 3.0 assure de bonne performances graphiques et une grande fluidité même avec les licences les plus exigeantes. PUBG Mobile, Asphalt 3, Fortnite ou Call of Duty Mobile tournent comme des horloges.
Notons tout de même que la gamme X surclassaient ses rivaux sur le terrain des performances. Cette année, une concurrence plus rude fait de l’ombre au 9X. Xiaomi par exemple se montre plus généreux avec son Redmi Note 8 Pro. Attention de ne pas trop se reposer sur ses lauriers.
Une interface vieillissante
Bien qu’il souhaite se démarquer de Huawei avec son interface Magic UI, Honor la réserve pour le moment à ses modèles premium. Le 9X tourne toujours sous EMUI dans sa version 9.1.0 basée sur Android 9 Pie, avec ses avantages et ses inconvénients.
EMUI brille par la multitude de fonctionnalités et d’options de personnalisation, l’ergonomie est très bonne, les transitions et animations fluides. Le logiciel made in Huawei pourrait toujours figurer parmi les plus agréables si les concurrents n’avaient pas appuyé sur la pédale d’accélérateur. A côté de One UI (Samsung) ou d’Oxygen OS (OnePlus), la charte graphique vieillissante d’EMUI ne fait pas le poids. Vivement EMUI 10.
Autonomie
Si EMUI a incontestablement pris un coup de vieux, il se rattrape avec son excellente optimisation. Le travail des ingénieurs et les 4000 mAh de batterie font du Honor 9X un modèle endurant. Avec une journée et demie d’utilisation polyvalente, il reste fidèle à la réputation de la gamme.
Malheureusement, la recharge rapide n’évolue pas. Si le temps de charge est légèrement réduit par rapport au 8X, la différence n’est pas assez marquée pour parler d’amélioration. Avec le chargeur de 10W fourni, comptez donc 1h pour passer de 0 à 50% et une de plus pour atteindre les 100%.
Appareil photo
Dans sa quête de standardisation des technologies premium, Honor intègre un triple capteur photo comprenant :
- Un grand angle : 27 mm f/1,8 ; capteur Sony IMX 582 de 48 MP 1/2’’ (photosite 0,8 um)
- Un ultra grand-angle : 13 mm f/2,4 : capteur de 8 MP
- Un objectif chargé de la profondeur de champ : f/2,4 ; capteur de 2 MP
On ne peut pas dire que le 8X brillait par sa qualité photo. Son successeur s’améliore à tous les niveaux. La qualité, d’abord, se révèle bien meilleure : les clichés sont plus détaillés et les contrastes bons. Honor a toujours cette tendance à saturer les couleurs : si ce procédé apporte une touche flatteuse, il se fait au détriment du réalisme. Sans grande surprise, la qualité des clichés se dégrade à mesure que la lumière baisse (bruit) et le mode nocturne n’y fera rien.
- Extérieur
- Intérieur
- Grand-angle
- Ultra grand-angle
- Grand-angle
- Ultra grand-angle
Grâce à son ultra grand-angle, le Honor 9X autorise davantage de créativité. Si on observe une distorsion importante de l’image, une baisse de l’exposition et du bruit numérique, les résultats restent acceptables. Enfin, le mode portrait très correct (bon détourage, effet de flou progressif) séduira les amateurs du genre.
- Basse lumière
- Noir complet
- Noir complet – mode nuit
A l’avant, le capteur de 16 mégapixels permet de capturer des selfies et autoportraits suffisamment réussis pour une publication sur les réseaux sociaux.
- Portrait
- Selfie
- Auto-portrait
Mon avis
Le Honor 9X s’inscrit dans la continuité de ce que propose le constructeur depuis plusieurs années. La gamme X est une véritable poule aux oeufs d’or pour la marque et il ne fait aucun doute que cette neuvième mouture s’écoulera par palettes. Attention toutefois à ne pas trop se reposer sur ses lauriers. La concurrence se bouscule et pour la première fois un rival parvient à titiller un modèle de la gamme X. Avec son Redmi Note 8 Pro, Xiaomi s’impose comme le concurrent le plus sérieux du Honor 9X.